08 février 2008

Le pasteur ou le curé ne pourront jamais remplacer l’instituteur…

Le pasteur ou le curé ne pourront jamais remplacer l’instituteur…

Les instituteurs sont incapables de «transmettre les valeurs de bien et de mal à nos enfants» ? Incroyable mais vrai et c’est notre président de la République qui l’a dit dans son discours de Latran au Vatican. Le 14 janvier dernier, il récidivait à Riad en prononçant un autre discours exaltant : « Dieu qui n’asservit pas l’homme mais qui le libère»…   

Soutenir en somme que seule la religion ouvrirait sur le sens profond de la vie humaine et qu’elle mériterait ainsi un privilège public est une profession de foi discriminatoire. Sous-entendre que la «laïcité positive», c'est la même chose que la laïcité mais en mieux, c’est vider le concept de laïcité de son sens. 

Le Cardinal Tarcisio Bertone, en fin observateur de cette nouvelle «rupture» de Nicolas Sarkozy, ne s’y est d’ailleurs pas trompé en saluant un «changement d’orientation» de la France…  


Fervent partisan d’une «adaptation» de la loi de 1905 pour permettre le financement des associations cultuelles, Nicolas Sarkozy développe depuis plusieurs années une inquiétante conception de la laïcité, en remplaçant la «liberté de conscience» par la «liberté de religion». Dans le rapport sur "les relations des cultes avec les pouvoirs publics" remis au ministre de l’Intérieur, en septembre 2006, figurait déjà la possibilité, pour les collectivités, de participer directement et sans plafonnement au financement de la construction d’édifices religieux. 

Nicolas Sarkozy entend faire jouer un rôle public de plus en plus grand aux communautés religieuses et cette attaque de la laïcité républicaine montre bien qu’elle n’est pas un acquis immuable mais un combat quotidien. Il est donc important de rappeler le véritable sens du concept de laïcité et quelques vérités historiques de bon sens.  

Laissons de côté le grave passif de l'église catholique dans son rapport aux sciences : elle s'est régulièrement opposée aux grandes théories scientifiques, comme celles de Copernic, Galilée ou Darwin, pour autant qu'elles mettaient en cause sa vision du monde et de l'homme. Initialement, la terre n’était pas ronde puis ne tournait pas autour du soleil. Le système de Copernic sera condamné en 1616 et Galilée, fervent défenseur de la théorie copernicienne sera condamné par un tribunal ecclésiastique en 1633. En 1860, Darwin est condamné par une réunion d'évêques qui se tient à Cologne. Le pape interviendra ensuite à plusieurs reprises pour dénoncer la thèse selon laquelle l'homme descendrait du singe...

Laissons de côté l’origine de l’Etat du Vatican qui n’est pas historiquement un Etat mais une création largement factice, suite aux accords du Latran signés le 11 février 1929 par Benito Mussolini en personne ! Le quartier de 44 hectares du Vatican a été déclaré indépendant le 7 juin 1929 : un acte bilatéral entre l’Église catholique et le régime fasciste… 

Ne parlons que des grands bouleversements socio-politiques qui font désormais consensus : la République elle-même, les droits de l'homme, l'égalité de l'homme et de la femme, les conquêtes sociales, la conception civile du mariage, la libération sexuelle et l'acceptation du droit à la différence dans ce domaine (comme l'homosexualité). Tout cela a toujours été refusé et combattu violemment par l'institution religieuse. 

Si la laïcité a un sens positif, c’est bien celui de libérer l’individu des croyances instituées que les différentes églises ont toujours, peu ou prou, voulu imposer. Ce n’est pas celui que lui prête notre président et l’examen attentif de quelques-unes de ses affirmations, dans son discours de Latran, est proprement édifiant : 

« C'est par le baptême de Clovis que la France est devenue Fille aînée de l'église. Les faits sont là. »  

Le président de la République a tout simplement oublié que la France avant Clovis était païenne et qu'elle n'est pas devenue chrétienne avec Clovis. La "Fille aînée de l'église" n'est pas un "fait" mais un concept de Nicolas Sarkozy qui tente ainsi de nous imposer sa lecture personnelle, très idéologique, de l'Histoire de France : celle qui met sur un même pied d'égalité le baptême de Clovis et le principe de laïcité, cadre actuel de la République.  

« L'interprétation de la loi de 1905 comme un texte de liberté, de tolérance, de neutralité est en partie une reconstruction rétrospective du passé. »  

Nicolas Sarkozy ose mettre en doute la sincérité d'un texte fondateur de la République. Le comble, c'est que le baptême de Clovis est considéré comme un "fait historique" tandis que la loi de 1905 serait une déviance de l’histoire…  

« La morale laïque risque toujours de s'épuiser ou de se changer en fanatisme quand elle n'est pas adossée à une espérance qui comble l'aspiration à l'infini. »  

C’est carrément le monde vu à l’envers, cher à son conseiller Henri Guaino (la plume de Sarkozy), habitué à nous faire prendre des vessies pour des lanternes, affirmant en autre dernièrement que l'ultralibéralisme actuel de la France et de l’Europe, c'est la faute à Mai 68 ! 

En réalité, le fanatisme est justement lié à la religion car elle seule a pu conduire aux croisades, aux bûchers de l’inquisition, à la torture, au massacre de la Saint-Barthélémy, à un antisémitisme passé très virulent, à des guerres de religion aujourd’hui encore très meurtrières ou à ces "fous de Dieu" capables de sacrifier leur vie ... et celle des autres pour des idées religieuses. N’en déplaise à Henri Guaino, la morale laïque n’a jamais sombré dans le fanatisme…

« La France a besoin de catholiques convaincus qui ne craignent pas d’affirmer ce qu’ils sont et en quoi ils croient » 

Non seulement, Nicolas Sarkozy fait l’éloge de la religion mais en plus fait de la pub pour les catholiques. Et tous les autres croyants ? Protestants, orthodoxes,

Musulmans, juifs, … ? Et tous les agnostiques, athées, libres penseurs, …? Sont-ils encore des filles et des fils de France ?  

« L'instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé, même s'il est important qu'il s'en approche, parce qu'il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d'un engagement porté par l'espérance. »    

C’est la phrase par excellence qui a été abondamment commentée et François Bayrou a sans doute répondu, mieux que personne, à Nicolas Sarkozy en disant :  

« La morale de l'instituteur n'est pas inférieure à celle du prêtre. Pour Jules Ferry, elle est la morale universelle au genre humain, qui prend garde à ne choquer aucune des familles qui confient leur enfant aux maîtres. »

« Il demande aux religions, toujours dans «l'intérêt» de la République, de fonder la morale du pays. […] D'abord, il ne revient à aucune autorité civile de trancher ainsi une question de conscience. […] De surcroît, en tenant ce discours dans une société plurireligieuse, on pré­pare les conditions d'un affrontement entre les différentes religions. Car, quand elles se contredisent, qui décidera qu'une religion est supérieure à une autre dans le domaine de la morale et des valeurs ? »

« Un homme qui croit est un homme qui espère. Et l'intérêt de la République, c'est qu'il y ait beaucoup d'hommes et de femmes qui espèrent. »  

François Bayrou, lui encore, fournit une excellente réponse, de surcroît en citant Marx…: « La République n'a pas à sous-traiter l'espérance aux religions. La République est en charge de réaliser un monde meilleur, et pas d'inviter à l'attendre. Cette conception sociologique de la religion, fournissant «l'espérance» qui fait que les peuples se tiennent tranquilles et respectent les règles établies, […] ce n'est pas autre chose que «l'opium du peuple» que dénonçait Marx» 

Le discours de Latran révèle une ignorance étonnante de l’histoire de notre pays car l'identité progressiste de la France républicaine ne s'est pas construite avec l'héritage chrétien officiel mais, pour l'essentiel, contre lui. 

Dans son homélie, le président de la République, inconscient des devoirs de sa charge, a insulté tous les croyants non-chrétiens, les agnostiques, les athées avec une attention particulière pour les instituteurs… Il a confondu ainsi ses convictions personnelles et celles, dans ses fonctions, d'un président de la République qui se doit de représenter tous les Français à égalité et sans discrimination.

Aujourd’hui, si une réforme de la laïcité est nécessaire, elle doit aller dans le sens de la loi de 1905. Par exemple en mettant fin à l’exception concordataire en Alsace et en Moselle, qui constitue un véritable scandale dans la France républicaine. Le maintien du statut clérical d’exception favorise outrageusement les cultes «reconnus» : catholicisme, luthérianisme, calvinisme, et judaïsme. Plusieurs milliers de religieux sont payés à des indices de la fonction publique, ce qui représente un détournement de près de 40 millions € pour financer les religions.

Par exemple, en s’insurgeant contre le financement public d’enseignements à caractère privé. Le gouvernement verse au titre des lois Debré-Guermeur-Rocard, en remboursement des salaires des maîtres du privé, la somme de 7 milliards € à l’enseignement privé. Cette somme détournée de sa mission d’origine, l’Ecole de la République, représente l’équivalent de 200 000 postes d’enseignants (charges comprises). 

Sans compter toutes les subventions locales, officielles ou plus ou moins déguisées. A Marseille, les travaux d’entretien et de conservation de Notre-Dame de la Garde, édifice privé, ont bénéficié de près de 7 millions € de fonds publics. En Vendée, les subventions attribuées par 42 communes pour les organismes de gestion et les associations de parents d’élèves de l’enseignement catholique se sont élevées à plus de 3 500 000 €. A Paris, la mairie a financé pour plus de 400 000 € des crèches Loubavitch. En Indre-et-Loire, le conseil général a attribué 334 000 € de subventions à des associations catholiques pour la réfection de cloches et de lieux de culte. En Seine-Saint-Denis, le conseil général a versé 2 292 000 € pour le fonctionnement des collèges privés.

Et il faudrait encore y ajouter, en application de l’article 89 de la loi de décentralisation du 13 août 2004, le financement imposé à toutes les communes des dépenses de fonctionnement des écoles privées hors territoire communal, estimées à 280 millions € ! 


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42 commentaires:

Albert Ricchi a dit…

Merci Gilles pour ce témoignage personnel très complet.

je retiens en particulier cette belle phrase : "La religion impose également de croire. Or si vous croyez, vous n’avez plus besoin de savoir ! En d’autres termes plus besoin de discuter, remettre en question, critiquer..."

Amicalement,

Albert

Anonyme a dit…

Merci Albert pour cet article qui rappelle quelques vérités oubliées.

Moi-même ,d’origine très modeste, je n’aurais pu devenir ce que je suis sans l’école républicaine.

Je ne parle pas de réussite sociale, qui m’indiffère, mais d’ouverture culturelle, de désir de savoir et d’autonomie (relative)de la pensée. La religion empêche tout cela...

Anonyme a dit…

Je me joins à l’auteur pour adresser mes remerciements à mes instituteurs de l’enseignement laïc. Le discours du Latran m’a scandalisé.

Comparer l’instituteur et le curé, c’est le comble de la vulgarité.

Coluche aurait pu en faire un sketch. Et ça n’a aucun sens. On peut trouver chez les instituteurs le meilleur et le pire, ainsi que chez les curés.
________________________________________

Anonyme a dit…

J’ai testé les deux systèmes d’éducation français, religieux et laïque.

Le 1er jusqu’en 3ème dans le collège religieux le plus huppé de ma ville : enseignement de qualité mais bourrage de crâne religieux et ce dès le plus jeune âge, véritable conditionnement qui ne favorise pas le développement de l’esprit critique.

Développement par contre de l’esprit de culpabilité (même si la confession est censée tout arranger !). Pas de détails sur le prof curé, très gentil et très sportif (pour les vestiaires) qui pelote dans le noir de la salle de ciné vos camarades un peu efféminés. Bref tout ce qu’il faut pour rentrer dans le moule de la société bourgeoise de l’époque.

Viré, je me suis retrouvé dans un collège laïque de banlieue et j’ai senti comme une immense bouffé d’air pur: plus de prières, plus de culpabilisation et beaucoup plus d’échanges avec des jeunes de toutes origines sociales, des profs beaucoup moins sectaires, etc... et un peu plus tard la découverte de la philo.... deuxième bouffée d’air pur et plus besoin de religion...fini le "goupillon"…

Anonyme a dit…

On pourrait citer des témoignages en faveur des écoles laïques et des témoignages en faveur des écoles chrétiennes, des témoignages contre les unes et des témoignages contre les autres...

Je crois qu’il est impossible de porter un jugement d’ensemble.

Il faut éviter de généraliser à partir de témoignages isolés. Je suis partisan des écoles laïques mais je respecte les écoles chrétiennes.

Anonyme a dit…

Personne ne peut prouver l'existence d'un dieu quelconque.
Personne ne peut prouver son inexistence.

Il conviendrait donc que le président n'affiche pas sa conviction personnelle. Libre à lui de croire. Mais dans ses discours, il fait comme si cette existence était une évidence admise par tous.

Désolé : je suis athée et je reconnais aux autres la liberté de croire. Mais le président n'a pas à proclamer (de fait) que dieu existe comme il le fait en permanence en bon émule de Bush.

Anonyme a dit…

Je suis passé par le lycée catho le plus huppé du coin et aprés m’être fait virer j’ai atterri dans le lycée le plus "craignos" du coin ...

j’ai eu un peu de mal avec les élèves mais j’ai trouvé que les profs étaient mieux que dans le privé.

Anonyme a dit…

Le principe de la laïcité française est que la République n'a aucune religion et que ce concept appartient à la sphère privée.

N. Sarkozy prétend remodeler la laïcité sur le mode anglo-saxon : la République adopterait toutes les religions, ce qui constitue le fondement des communautarismes institutionnalisés.

C'est inadmissible.

Anonyme a dit…

En cas de difficultés sociales, les religions font leur retour en force,selon un cycle qui semble osciller au gré des difficultés économiques des pays. Voyez les USA, la Russie, et maintenant l'Europe, semble-t-il.

L'opium du peuple réapparaît sur la scène, cela reviendra moins cher à la Sécu que les tranquillisants, antidépresseur, etc. Si nous ne devenons pas plus riches, nous aurons au moins la satisfaction d'être pauvres et croyants.

Qui ne souvient du "Pauvre mais honnête" guidé par sa foi ? Belle
perspective !

A défaut de traiter les causes des maux sociaux, les religions possèdent l'indéniable talent de faire accepter une sorte de statut-quo et de faire
gagner du temps à tous ceux qui profitent de cet état de choses.

Posons-nous la question : cui bono ? A qui cela profite-t-il ?

Par ailleurs, excellent papier, très bien documenté.

Anonyme a dit…

Excellent papier.

Anonyme a dit…

Je hais ce porc de Sarko de toute mon âme.

Heureusement que je vis en
Belgique...

Anonyme a dit…

Ne décriez donc pas le porc, animal sympathique aussi intelligent qu'un
chien.

Avec un peu de dressage et de patience on peut s'empiffrer les truffes qu'il trouve pour le prix d'un susucre

Anonyme a dit…

Nicolas Sarkozy fait l'apologie des religions alors qu'il n'en respecte
pas les valeurs dans sa propre vie.

Ce qui m'a choqué le plus dans le discours de Latran est l'absence de
Jésus, pour un texte en faveur du catholiscisme.

Cependant, quand on voit ce que les religions chrétiennes ont fait de l'image de Jésus, je préfére
finalement être agnostique et suivre l'enseigement moral de Jésus (qu'il ait existé ou non).

Anonyme a dit…

Clovis était très probablement déjà chrétien lors de sa conversion au
catholicisme, mais chrétien arianiste.

Sinon, il ne faut pas trop faire attention aux propos décousus de
Blingblang, il n'est pas sûr qu'il comprenne lui-même ses discours.

Car faire remonter l'espérance au ciel, c'est revenir avant les Lumières, avant donc même la première promesse de salut ici-bas, celle offerte par le capitalisme (le choix de son métier, la libération des allégeances
traditionnelles). Je vois mal comment le capitalisme peut survivre à un salut dans l'au-delà.

Anonyme a dit…

L'inquisition avait imposé 2 vérités à propos des idées de Galilée :

"La première proposition, à savoir que le soleil est le centre et ne
tourne pas autour de la terre est ridicule, absurde, fausse en théologie et hérétique, parce qu'expressément contraire à l'Ecriture Sainte.

La deuxième proposition, à savoir que la terre n'est pas le centre, mais tourne autour du soleil, est absurde, fausse en philosophie, et, au point de vue théologique tout au moins, contraire à la vraie foi"

Les livres sur la rotation de la terre furent censurés par l'église
pendant près de 200 ans, jusqu'en 1835 car jugés contraire à l'Ecriture Sainte.

Un autre exemple : Le jésuite Joseph Acosta, au 16ème siècle, lors de découverte de la faune en Amérique, a commencé à se poser des questions sur la véracité du mythe de Noé, il s'étonne que des animaux si différents de ceux qu'on connaissait puissent se trouver si loin du mont Ararat. Le mythe
de l'arche de Noé était considéré comme un fait historique.

Et pendant combien de temps le créationisme a été défendu ? (cf le livre «Omphalos », Edmund Gosse, 1857)

On pourrait encore citer d'autres exemples du littéralisme historique des chrétiens en matière de géologie ou sur l'évolution des espèces (qui est encore remis en cause de nos jours par les Evangélistes)

La liste risque d'être un peu longue, il y aurait de quoi écrire
plusieurs tomes !

Anonyme a dit…

@L'auteur

Mille fois merci pour cet article qui met en lumière la volonté de Sarkozy de détruire la laïcité.

« Fille ainée de l'Eglise » n'est pas un titre glorieux, vu que l'Eglise
catholique s'est souvent comportée comme une pute !

Anonyme a dit…

Excellent article, et d’actualité.

"Ce n’est pas la religion qui fonde la morale ; c’est la morale qui fonde ou justifie la religion. Ce n’est pas parce que dieu existe que je dois bien agir ; c’est parce que je dois bien agir que je peux avoir besoin – non pour être vertueux, mais pour échapper au désespoir – de croire en dieu." (André Comte-Sponville)

Anonyme a dit…

Le procès de Galilée de portait par sur le fait que la Terre était ronde ou non. Ca faisait un petit moment qu'on savait que la Terre n'était pas plate, d'ailleurs, lors de la naissance de Galilée, ca faisait plus de 50 ans que Magellan avait terminé son tour du monde. Pourquoi écrire que l'Eglise disait que la Terre était plate ?

Le procès portait sur "le centre de l'univers" : si c'est le Soleil qui
tourne autour de la Terre (géocentrisme) ou si c'est la Terre qui tourne autour du Soleil (héliocentrisme).

La position de l'Eglise était le géocentrisme, conception défendue par Aristote et Ptolémée. Cette conception était compatible avec un écrit dans la Bible qui dit que la course Soleil a été suspendue temporairement dans le ciel. D'ailleurs, la conception inverse est aussi compatible...

Techniquement parlant, il est intéressant de noter que ni le géocentrisme ni héliocentrisme ne sont corrects : le mot-clef est centre de gravité.

Anonyme a dit…

Galilée a été obligé de se rétracter deux fois face à l'inquisition qui l'a humilié publiquement, ce qui était bien plus efficace que de l'emprisonner, une fois en 1616 et une seconde fois après la sortie de son livre en 1632 où il défendit le système de Copernic face à celui de Ptolémé.

Pour donner une idée de la considération infaillible et littérale des Ecritures à l'époque : le père jésuite Melchior Inchofer proclamait "L'opinion du mouvement de la terre est, de toutes les hérésies, la plus abominable, la plus pernicieuse, la plus scandaleuse ; l'immobilité de la
terre est trois fois sacrée"

Les théologiens refusaient même d'observer les lunes de Jupiter, argument en faveur du système Copernicien, le père Christophorus Clavius allait jusqu'à soutenir que ces lunes étaient créées par la lunette astronomique.

Anonyme a dit…

La plupart des chrétiens que je connais sont de fervents défenseurs de la morale laïque, à la différence du Pape et de certains évêques.

Anonyme a dit…

"Dites au curé, dites au pasteur qu'ailleurs ils aillent se faire pendre" (1) chantait Johnny mais c'était avant de rallier Sarkozy.

(1) "Requiem pour un fou"

Anonyme a dit…

La religion catholique est devenue un bouc émissaire bien confortable. On peut taper dessus sans crainte, pourquoi donc se priver ?

Par ailleurs en ce qui concerne Sarko le Nabot, il aurait eu du mal à être élu si en face de lui il avait eu autre chose qu'une histérique idéologue.

La gauche française, avec son fanatisme, a contribué de beaucoup à la situation actuelle, mais c'est plus facile de faire porter les
responsabilités sur d'autres.

Albert Ricchi a dit…

@ Cascabel

Les chrétiens d'aujourd'hui ne sont pas responsables des actes
passés de l'Eglise.

Cependant, ce n'est pas parce que le passé de l'Eglise est critiquable et gênant qu'on doit l'oublier ou ne pas l'évoquer pour ne pas choquer les chrétiens d'aujourd'hui.

Les faits historiques comme l'inquisition ou d'autres ont bien eu lieu et ce ne sont pas les athées qui les ont inventé.

Anonyme a dit…

NS n'est croyant qu'en lui-même .Il vend sa soupe selon où il se trouve
.Il a besoin de son électorat catho pour le soutenir OK mais il est vrai que dans sa frénésie de paraitre sur tous les fronts il apparait plus comme une girouette :il est chrétien à Latran,il est scientologue avec T Cruise, est-il musulman lorsqu'il confie la gestion des quartiers aux immans ?

Cet homme parle de morale et il n'en a pas ,il communie alors qu'il est divorcé et c'est INTERDIT par le dogme , il ment ( les 2 jeunes dans le transformateur étaient des voleurs...) la morale de 68 : jouir sans entrave qu'il décrie si fort il l'applique pour lui-même,tu ne tueras point : voir Martinon. Tu ne convoiteras pas la femme du voisin : Cécilia et maintenant Carla...

Donc cet homme n'a pas le droit de donner des leçons de morale chrétienne ou non. La laïcité est un fleuron de notre république pas
touche...

Anonyme a dit…

Le pasteur ou le curé ne pourront jamais remplacer l'instituteur...

On ne peut mieux dire.

Anonyme a dit…

Pourquoi vouloir opposer la morale Chrétienne et la morale laïque ? Il y a la morale, point à la ligne.

Et la morale pointilleuse est-elle si importante ? Le message du Christ n'est pas spécialement moral mais humaniste.

Les écritures des philosophes des Lumières n'auraient pas pu être ce qu'elles sont sans la culture chrétienne qui était celle de leurs
auteurs. Et la déclaration des droits de l'homme itou.

Alors ras le bol de jouer à c'est pas toi c'est moi. Ce qu'il faut c'est faire progresser les valeurs humanistes qui n'ont rien d'incompatible avec les valeurs Chrétiennes.

Honte à ceux qui font boutique du sectarisme, qu'ils soient chrétiens ou athées.

Et honte à notre président de se mêler de la croyance qui est et doit rester strictement de la sphère privée. Ce sont des valeurs que l'on doit véhiculer et promouvoir ensemble.

Pour le reste chacun pour soi.

Anonyme a dit…

Bonjour

Ne vous faites pas des noeuds au cerveau, l'équation est simple : les
instituteur votent à gauche, les curé à droite... cqfd

De qui il a besoin Nicolas ?

Anonyme a dit…

Je vous conseille de lire Bertrand Russel sur l'histoire de la
science et de la religion : Que ce soit en astronomie, en géologie, en
médecine ou en biologie, l'Eglise catholique a toujours refusé avec force les découvertes scientifiques qui n'étaient pas concordant avec les écritures (place de la terre dans l'univers, l'âge de la terre, origine de la vie, de l'Homme, etc).

Anonyme a dit…

Merci pour cet article qui remet sur la table l'épineux sujet de la
laïcité en France.

Si être athée n'empëche pas d'ëtre débile, croire en un Dieu non plus.

Que n'ont pas fait les religions pour s'imposer ? elles ont permis (et malheureusement permettent toujours) de tuer, violer, hommes, femmes et enfants.

Bien souvent lorsque l'on voit ce que sont capables de faire les
intégristes au nom de leur religion on se demande où est leur morale.

Je vois d'ici poindre les remarques comme quoi les intégristes ne sont pas représentatifs de leur religions et ne sont pas approuvé par leurs co-religionnaires. Seulement sans religion point d'intégrisme ...

Il me semblait que la tolérance était un des préceptes de la religion catholique, mais peut-être me suis-je trompée, simplement baptisée il doit y avoir une trentaine d'années mes souvenirs en la matière se sont bien estompés.

Alors venir dire que la "bonne" morale est catholique n'est qu'un parti pris et un étalage bien mal placé de la foi de notre président.

Si tous les non-cathos de France n'avaient pas de morale, mais quel bordel ce serait.

La France est un pays laïc et il doit le rester, pour protéger son peuple des dérives sectaires et communautaristes qui finiront par nous ramener des siècles en arrière.

Commentaire mal construit et peu argumenté je vous l'accorde mais au vu de l'heure finalement je m'en sors pas trop mal.

Anonyme a dit…

Le 13 février, Sarkozy a fait un long discours au diner annuel du
CRIF dont il était l'invité.

La cérémonie a été transmise en direct à la télévision par la chaîne parlementaire LCP.

Sarkozy a prétendu n'avoir jamais dit que l'instituteur est inférieur au curé en matière de morale.


C'est vouloir nous faire prendre des vessies pour des lanternes.

Anonyme a dit…

NS a confirmé au Crif qu'à partir de la rentrée ,chaque enfant de CM2 se verra confié la mémoire d'un enfant juif de son äge ,sacrifié par la folie des hommes.

Pourquoi pas,c'est bon çà coco pour le vote de la communauté juive.

Il ne serrera pas la main des ennemis d'Israel (Iran) mais oublié Kadafi ?

Et de nouveau un sermon sur l'absence de Dieu qui a provoqué selon lui les atrocités nazis :il oublie sans doute la maxime de ces même nazis "Dieu est avec nous" Got mit unt" '(pardon je ne suis pas germanophone ) incrusté sur
la boucle des ceintures allemandes !

Décidèmment rien ne l'arrête !

Anonyme a dit…

Petit chat : "Il me semblait que la tolerance était un des préceptes de la religion catholique, mais peut-être me suis-je trompée"

Eh bien, oui, vous vous trompates. La tolérance n'est pas au cahier des charges du catholicisme. Catholicos voulant dire universel.

Et qq part dans les évangiles : "contrains-les d'entrer". Il suffit de se pencher sur l'histoire du Vatican pour voir l'hypocrisie et le soutien de cette organisation à de trop nombreux régimes tyranniques, sans parler des
conquêtes passées, de l'esclavage, du racisme, de l'antisémitisme et bien d'autres turpitudes. Le tout doublé d'un talent indéniable pour occulter la vérité et l'histoire.

Comme disait je ne sais qui : "la chrétienté serait très belle si les
chrétiens s'y convertissaient." Ce qui n'a pas souvent été le cas par le passé. Quant à servir de modèle dans nos écoles, j'espère bien que NON.

Le Vatican ne tolère que ce qui l'arrange, dans un opportunisme permanent.

Anonyme a dit…

Je confirme ce que dit Jason.

L'origine du protestantisme est proprement incroyable. Au début du 16e siècle, un moine allemand nommé Martin Luther s'est fait excomunier par Rome pour avoir protesté contre le trafic des "indulgences".

De quoi s'agit-il ? Les évêques vendaient très cher des parchemins nommés "indulgences", signés de leur main, qui garantissaient à l'acquéreur qu'il irait directement au paradis après sa mort !

Ce trafic a permis à l'Eglise catholique de s'enrichir de façon
extraordinaire. Les indulgences distribuées par l'Eglise catholique
existent toujours actuellement, mais elles sont gratuites.

Anonyme a dit…

Très bon article...., excellent même....merci... !

Anonyme a dit…

Donc un enfant de CM2 devra apprendre le nom et l'histoire d'un enfant juif mort pendant la shoah :

Il n'y a pas que les enfants juifs qui sont mort pendant la guerre ! quid
des enfants russes enterrés vivants, des enfants polonais brulés au lance-flamme, des enfants tziganes torturés par des médecins, des enfants allemands morts sous les bombes à phosphore américaines, etc.

L'élève devra-t-il se repentir d'un crime vieux de 60 ans que ni lui ni
ses parents ni ses grand-parents ont commis.

Mais putain, il est temps qu'un type arrête définitivement ce connard !

Une bombe à l'Elysée et au parlement, voila une bonne cible pour hacher ces porcs ( pardon pour les porcs, pardon, porcs je vous aime).

Sans compter les ruptures dans la laïcité que ce connard à talonnette
poursuit de faire.

Anonyme a dit…

Les prêtres et les théologiens se font fort de dicter ce que votre
vie doit être.

Et il y a des gens qui adorent ceux qui parlent pour les autres.

Comme disait un auteur célèbre : "ceux qui parlent à Dieu ne me dérangent pas, ce qui m'ennuie beaucoup, ce sont ceux à qui Dieu aurait parlé."

Anonyme a dit…

Que souhaite l'Eglise aujourd'hui ?

Redorer son blason à l'aide de petits
politiciens mesquins et stupides dont la vision de la société est figée à
l'idéal du XIXéme siècle : "Messieurs les banquiers enrichissez-vous", la
providence fera le reste.

J'ai du mal à croire qu'en 2008 nous avons à revivre ce cauchemar.

Anonyme a dit…

Le progrès n'est pas inéluctable, un retour dans l'obscurantisme pour les
siècles avenirs n'est pas à exclure.

Les religieux sont largement
majoritaires dans le monde ; s'ils se mettaient d'accord, ils peuvent
imposer leurs lois.

Anonyme a dit…

M. Jason

Merci de votre réponse, elle me permet de préciser ce qui effectivement prête à confusion.

Les théologiens ne sont pas
systématiquement des religieux , ils se passionnent pour l'étude des
religions sans pour autant imposer une quelconque forme de spiritualité.

Maintenant, que leurs études soient reprisent pour assoir les religions en les interprétant selon les "besoins", c'est une autre histoire... !

Anonyme a dit…

Portrait de la directrice de cabinet de Sarkozy dans le Nouvel Obs :

Emmanuelle Mignon (qui a écrit le discours du Latran) a été élevée par des parents catholiques, non pratiquants. Elle a été éduquée à Sainte Marie de Neuilly. A l'âge de 15 ans, elle a eu sa « révélation » grâce à une religieuse « qui m'a initiée à la dimension spirituelle de l'existence ».

Elle a commencé une licence de théologie, a été tentée par la « vie monastique » et finalement a choisi l'ENA.

Albert Ricchi a dit…

Merci Céphale d'avoir précisé cette info très importante car ceci explique cela...

Albert

Anonyme a dit…

En fait c'est plus subtil. Sarkozy est parfaitement cohérent dans ses dangereux projets. son livre sur les religions et son récent discours de Riyad vont clairement vers une utilisation politique des leaders religieux pour "moraliser" la vie publique.
Savez-vous pourquoi Nicolas Sarkozy n'a cessé de faire des ronds de jambe auprès des musulmans (création d’instances nationales), des juifs (devoir de mémoire et parrainage par les enfants), catholiques (discours de Latran) ? La réponse est dans le propos de la directrice de cabinet de l’Elysée.

Le but inavoué est que la scientologie ne soit plus considérée comme une secte. Pour ce faire, la définition de secte sera revue et corrigée afin que la scientologie soit classée mouvement religieux. Voilà le tour de passe-passe qui se prépare. Nos enfants pourront être endoctrinés en toute impunité. Bientôt Tom Cruise chargé d'une mission par l'Elysée ? A quand un enseignement privé scientologue ?
TERRIFIANT : http://poly-tics.over-blog.com/article-16899356.html