18 août 2008

Affaire du voile islamique dans les Vosges : Fanny Truchelut doit être relaxée

Vêtement qui couvre la têteLe 6 juillet 2006, Fanny Truchelut, propriétaire d’un gîte de montagne dans les Vosges, accueillait cinq personnes qui avaient réservé leur séjour par Internet. Deux femmes de ce groupe étaient ostensiblement voilées. 

Surprise par un voile aussi patent, Fanny leur a demandé de bien vouloir le retirer dans les parties communes de son gîte, en hôtesse soucieuse de préserver l’harmonie d’un lieu paisible et les convictions de ses autres locataires qu’une tenue symbolisant la soumission des femmes pouvait troubler.

Son interlocutrice, Horia Demiati, militante active du port du voile - notamment sur les lieux de travail - se montrera intransigeante, repoussant le compromis proposé par la propriétaire. 

Devant cette attitude, et à la demande de la cliente, Fanny Truchelut lui a rendu ses arrhes, pensant ainsi clore le différend par respect mutuel. Mais Horia Demiati est allée aussitôt porter plainte…


Le procès de Fanny Truchelut a eu lieu quinze mois plus tard, le 2 octobre 2007, à Epinal. L’accusée, qui s’est retrouvée bien seule, a été salie par les avocats du Mrap, de la LDH, de la Licra, et même par la presse locale, chacun de ces organismes s’empressant de voir en elle une femme «raciste» et, qui plus est, «peu intelligente» ! 

Conséquence : Fanny Truchelut a été condamnée pour «discrimination religieuse» à quatre mois de prison avec sursis et à 8.490 euros d’amende et de dommages et intérêts. L’accusation de racisme n’a pas été retenue.

On ne peut qu’être abasourdi par la sévérité d’une telle condamnation et par son incohérence avec d’autres sentences : défendre l’égalité républicaine en récusant la «négation de l’égalité des sexes» coûterait donc plus cher que mettre en danger la vie d’autrui ?

Rappelons qu’en 1998, à l’hôpital de Bourg-en-Bresse, un mari musulman, qui s’était opposé violemment à ce qu’un obstétricien assistât son épouse lors d’une délivrance difficile, s’est vu condamné à 1000 euros d’amende (il avait, quant à lui, l’outrecuidance de demander 100 000 euros de dommages et intérêts en raison du handicap dont son propre enfant a été victime suite aux interminables minutes qu’ont exigées les négociations destinées à permettre l’intervention du médecin accoucheur).

N’oublions pas que l’homme qui a menacé de mort Robert Redeker n’a été condamné qu’à 750 euros d’amende et à 6 mois de prison avec sursis, alors que depuis cette fatwa, Robert Redeker connaît l’enfer d’une existence cloîtrée.

Comment ne pas être révolté face à la situation alarmante de Fanny Truchelut, qui, peu après sa condamnation, a dû vendre son gîte, changer de domicile, pour se retrouver finalement, à cinquante-quatre ans, dans l’obligation de se reconstruire seule, avec, à charge, ses deux plus jeunes enfants !

Son procès en appel aura lieu dans les prochaines semaines, à Nancy. Nous lui apportons d’ores et déjà notre indéfectible soutien doublé d’une solidarité sans faille. Nous demandons qu’elle soit relaxée. Une peine de prison, même avec sursis, serait déplacée pour cette femme qui a toujours veillé à éduquer ses quatre enfants dans le respect des lois.

En outre, une amende ou des dommages et intérêts, dont la plus grande partie récompenserait le Mrap, la LDH et Horia Demiati pour leur militantisme discriminatoire, serait non seulement inique mais grèverait - peut-être pour toujours - la possibilité qu’a Fanny Truchelut de s’en sortir.

Par ailleurs, ce procès est un test grandeur nature pour la société tout entière. Des directrices d’écoles, des enseignantes et des enseignants ont déjà été déférés devant les tribunaux pour avoir contesté la présence d’accompagnatrices voilées lors de sorties scolaires.

Or, le 27 juin 2008, le Conseil d’Etat a refusé d’accorder la nationalité française à une femme d’origine marocaine qui portait la burqa. Fadela Amara, secrétaire d’Etat à la Ville, a jugé cette décision «excellente, légitime, particulièrement crédible parce qu’elle se fonde sur les valeurs de notre République». Mieux : lorsque Le Parisien du 16 juillet dernier a demandé à Fadela Amara si elle faisait «la différence entre le voile et la burqa », la secrétaire d’Etat à la Ville a répondu ceci : «Tout est question de centimètres de tissu. Mais pour moi, c’est la même chose», rendant ipso facto « excellente, légitime, et particulièrement crédible» la décision par laquelle Fanny Truchelut s’est opposée, le 6 juillet 2006, «au port du voile, qui n’est pas un signe religieux mais, comme la burqa, un signe d’oppression des femmes» (Fadela Amara, Le Parisien, 16- 07-2008).

Toute condamnation, même symbolique, de Fanny Truchelut serait donc interprétée par les fondamentalistes musulmans comme un encouragement à multiplier les poursuites judiciaires à l’encontre de ceux qui entendent défendre «les valeurs de notre République», et contraire à l’Arrêt du Conseil d’Etat du 27 juin 2008.

Les valeurs de la République française «ne sont pas négociables» ! Voilà pourquoi nous demandons au législateur de prendre les dispositions nécessaires pour que des personnes lucides et courageuses comme Fanny Truchelut ne soient plus traînées en justice par ceux-là mêmes qui rêvent de voir les lois religieuses se substituer aux lois de la République.



> Signer la pétition ICI



Premiers signataires :


Anne Zelensky, présidente de la ligue du droit des femmes, Michèle Vianès, président de Regards de femmes, Annie Sugier, présidente de la Ligue du Droit International des Femmes, Pierre Cassen, animateur de Riposte Laïque, président de l’Ufal des Yvelines, Robert Redeker,Pierre-André Taguieff, philosophe et historien des idées, directeur de recherche au CNRS, Monia Haddaoui, association Ghofrane, Jean-François Chalot, président de l’Ufal 77, Martine Ruppé, présidente du Comité Ornais de Défense de la Laïcité (COD), Denis Pelletier,Evelyne Rochedereux, militante féministe, présidente associative, Simon Blumental, président d’Algérie Ensemble, Françoise Flamant, auteure, Léon Ouaknine, ex directeur général de l’Institut Universitaire de Gérontologie Sociale du Québec, Johannes Robyn,Pascal Hilout, fondateur du nouvel islam, Jean-Claude Santana, président de l’Ufal du Rhône, Michèle Bruhat, militante féministe et laïque, Dominique Gay, médecin généraliste, Hubert Sage, président de l’UFAL-38, président du cercle "Laicité et République Sociale", Pierre Lefebvre, président de Primo, Pierre Régnier, ancien secrétaire national CFDT de la radio-télé publique, Suzy Candido, présidente de l’Ufal de Toulouse, Roland Monnet, Président du "Cercle Edgar Quinet Aristide Briand, Chantal Crabère, retraitée de l’Education nationale, Kebir Jbil, président de l’Ufal de Strasbourg, Robert Albarèdes, maire honoraire de Gréasque, Arielle Campin, étudiante en psychologie, vivant en Australie, Pierre Baracca, président de l’Ufal de Lille, Hervé Boyer, conseiller municipal à Golbey (88), Christine Tasin, militante du MRC17, Roman Bernard, rédacteur du blog Criticus, Evelyne Szafarz,Josiane Sberro, chef d’établissement retraite, vice-présidente Primo, Adeline Fauconnier, conseillère principale d’Education, Louis Chagnon, professeur d’histoire chargé de recherche, Simon Archipenko, président de Voltaire République, Ricardo Zugaro, pianiste concertiste, Laurence Gresse, enseignante à Echirolles (38), Jean-Loup Bidot, professeur de philosophie, Brigitte Bré Bayle, enseignante à Marseille, George Brousse, militant laïque (Libre Pensée), Mireille Popelin, enseignante retraitée, secrétaire de l’Ufal de Lyon, Guy Philippe, agrégé de mathématiques à la retraite, Maurice Vidal, professeur de philosophie, Pierre Crolais, militant laïque, Lemballe (22), Isabelle Voltaire,Radu Stoenescu, philosophe, Aube Passeron, citoyenne laïque, Denis Carnet, LDH Le Pecq, Patricia Degallaix-Maury,Rosa Valentini, enseignante, trésorière de l’UFAL des Yvelines, Alain Bonet,Emmanuel Itié, ingénieur en informatique, Charlotte Bré, enseignante, Guylain Chevrier, historien, administrateur national de l’Ufal, Sorel Zissu, retraité, Régis Rousseau,Yves Pialot, retraité Education nationale (professeur de lettres), Guy Beaupin, chef d’entreprise retraité, Jean-Eric Lagesse, libraire, Jacky Eonin, retraité, Leon Tourtzevitch,Benoît Drouot, professeur d’histoire géographie en lycée, Annie Lecompte-Billard, institutrice retraitée, Vincent Maunoury, traducteur, Annie Ségure Daudé,Michel Tonarelli, informaticien, Pierre Bellenger, ancien conducteur de travaux publics, Jacques Le Roux, citoyen laïque, Françoise Magnard, retraitée de l’enseignement public, Alain Escriou, installateur, Annick Mouillé, retraitée de l’EN, Zoé Bosquet, retraitée, Jean Logier, Jean-Luc Romero, militant associatif, Alexandre Feigenbaum, chercheur, militant associatif, Jacques Thurin, membre de l’Action catholique ouvrière.


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5 commentaires:

Anonyme a dit…

Complément d’information sur l’affaire Truchelut.

Déclaration dans sa plainte déposée à la gendarmerie de Gérardmer de Houria Demiati: "Mme Truchelut nous a indiqué qu’elle était de confession laïque et que par conséquent elle nous demandait de retirer nos voiles pour nous accepter dans la location".

Vous avez bien lu: "confession laïque". Pour cette islamiste comme pour tous les autres, la laïcité républicaine n’existe pas. De plus, cette déclaration est mensongère puisque Fanny Truchelut s’était cantonnée à demander aux islamistes voilées de se dévoiler dans les parties communes de son gîte.

On sait que Fanny Truchelut est défendue par l’avocat Alexandre Varaut, membre actif du Mouvement Pour la France présidé par Philippe de Villiers. Voici ce que cet avocat a déclaré: "Elle n’est pas du tout villiériste, mais elle constate que Villiers l’a défendue".

Symétriquement, l’islamiste provocatrice est défendue par un avocat de gauche, ex-député apparenté Parti Socialiste, Gérard Welzer, qui illustre la totale faillite de la gauche dans la défense de la laïcité qui devrait pourtant être une de ses valeurs cardinales.

Une vraie histoire de cinglés coraniques où la gauche se déshonore. Heureusement que les gens de gauche qui ne renoncent pas au combat pour la laïcité peuvent désormais s’exprimer sur Riposte laïque...

Anonyme a dit…

Nombre de gens de gauche n’arrivent pas à sortir de la confusion avec d'une part la critique du voile dans les gîtes ou autres espaces publics quitte à être traité de raciste et d'autre part la non critique qui pousse de fait à être pro-voile et donc anti-féministe .

Mais il y a des circonstances dans lesquelles il faut clairement prendre parti , je prend celui de Madame Truchelut quitte à ce que des imbéciles me taxent de racisme anti-musulman !

Je préfère être traité d’islamophobe que d’être le soutien des bigots, dobscurantistes et d'anti féministes !

Anonyme a dit…

1er jugement déplorable ! Espérons que celui en appel soit plus décent !

Continuons de nous voiler les yeux pour ne pas voir les méfaits de cette sournoise entreprise des islamistes qui jouent sur notre corde sensible des droits de l'a femme.

Va-t-on supporter encore longtemps ce signe moyenâgeux et dégradant pour la femme?

Lorsque les intéressées sont interrogées et affirment que c'est elles qui veulent porter le voile cela me rappelle, en son temps, toutes les personnes interrogées à l'Est qui nous vantaient les bienfaits des mouvements de jeunesse soviétique dans les années 1960...

Anonyme a dit…

C'est le procès de la honte. Le port du voile n'a rien à voir avec la religion, c'est le symbole le plus révoltant de la discrimination sexuelle dont sont victimes les femmes dans les sociétés les plus archaïques.

Honte à la LDH de défendre ça.

Le voile est aussi une manifestation de repli identitaire, d'un refus des immigrés de s'intégrer dans la société qui les accueille. Le contraire d'un signe de rapprochement ou d'amitié.

Honte au MRAP de défendre ça.

Honte au juge de s'être laissé entrainer si loin des valeurs égalitaires et laïques de la République.

Anonyme a dit…

MUSULMANES BIENVENUES, MAIS NON AU VOILE ISLAMIQUE !


La Cour européenne des droits de l’homme l’a rappelé à plusieurs reprises : « L’article 9 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme (1950) ne protège pas n’importe quel acte motivé ou inspiré par une religion ou conviction et ne garantit pas toujours le droit de se comporter dans le domaine public d’une manière dictée par une conviction. ».
Moyennant quoi elle a reconnu comme légitime l’interdiction du voile dans les universités turques, en précisant bien que le port du voile était une menace pour la démocratie !

En effet, le voile n’est pas qu’un signe d’appartenance, c’est un tract, une manifestation pro-charia ; des érudits musulmans l’écrivent eux-mêmes :
« Le Hidjab légal est un étendard de prédication et de djihad » écrit un professeur de droit musulman.
Le voile islamique rappelle aux distraits, quel fut le sort d’un Théo Van Gogh pour avoir fait un film sur le sort des femmes musulmanes, il rappelle que Taslima Nasreen et Ayaan Hirsi Ali sont des quasi-prisonnières, il rappelle aux femmes musulmanes le sinistre verset 4-34 du coran, ordonnant de frapper les désobéissantes …

De leur côté, les cours d’appel françaises répètent que les employeurs ont le droit d’interdire le port du voile, notamment à des salariées « en contact avec un public de convictions variées ».

La loi interdit de refuser un service en raison de l’appartenance religieuse, mais elle n’oblige personne à accepter des manifestations pro-charia dans son entreprise ou dans un autre lieu ouvert à un public divers, et notamment à des personnes que la charia ordonne de discriminer et de persécuter !
La Halde donne des avis truffés d’erreurs d’interprétations du droit français et manifestant une ignorance totale du droit musulman et un mépris total pour les droits des femmes et des non-musulmans. Aucun juriste sérieux ne peut la suivre.

Ce que les militants musulmans veulent en attaquant sur la base des avis de la Halde, c’est pervertir la loi française, et faire dire aux juges ce qu’ils n’osent demander ouvertement au législateur :
Ils veulent que toute personne s’opposant au port du voile ou à tout autre acte motivé ou inspiré par l’islam soit réprimée et punie. Conformément à la loi islamique …

Nos magistrats ne doivent pas oublier les dispositions de l’article 30 de la déclaration universelle des droits de l’homme de 1980, ni celle de l’article 17 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme de 1950 : « Aucune des dispositions de la présente Convention ne peut être interprétée comme impliquant pour un Etat, un groupement ou un individu, un droit quelconque de se livrer à une activité ou d'accomplir un acte visant à la destruction des droits ou libertés reconnus dans la présente Convention ou à des limitations plus amples de ces droits et libertés que celles prévues à ladite Convention.

Alors que les musulmanes soient les bienvenues, bien entendu, mais pas le voile islamique !

Le C.E.R.F août 2008


Cercle d’Etude de Réformes Féministes
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