12 décembre 2010

Contrairement à la France, la Bolivie fait une vraie réforme des retraites !

Pays enclavé d'Amérique du SudLe parlement bolivien vient d'adopter le 3 décembre dernier une nouvelle loi sur les retraites, élaborée avec les syndicats. Désormais, l'âge de départ à la retraite passe de 65 à 58 ans dans ce pays où l'espérance de vie est de 66 ans en moyenne. 

Parallèlement à ces mesures, les caisses de retraites privées du pays sont nationalisées. Un choix diamétralement opposé à celui de notre Président de la République qui vient d’entériner "sa" réforme des retraites dont le coût sera majoritairement pris en charge par les salariés. 


Sarkozy plus que jamais n’est pas Morales…



Actuellement en Bolivie, le versement des retraites est administré par deux grands groupes financiers étrangers, à savoir la banque espagnole Bilbao Vizcaya Argentaria SA (BBVA) et le groupe suisse Futuro de Zurich Financial Services SA (ZFS). Dès 2011 ces 2 entreprises seront remplacées par une caisse nationale publique de retraites qui s’occupera d’administrer les cotisations du peuple bolivien d’un montant d’environ 3,5 milliards €.

Le message du gouvernement est clair : "plus aucune entreprise ou organisme ne s’enrichira avec la gestion des caisses de retraites".

Cette nouvelle loi sur les retraites a pour principe fondamental la solidarité et contient une série d’avancées sociales significatives pour les travailleurs boliviens : en premier lieu la création d’un fonds de solidarité destiné à améliorer le montant des retraites.

Les cotisations patronales seront augmentées de 3% contre 0,5% pour celles des travailleurs, à quoi s’ajoutera une majoration pour ceux ayant des revenus 20 fois supérieurs au salaire minimum (une proposition déjà évoquée en France par Jean-Luc Mélenchon et qualifiée de populiste par nos élites !).

Un nouveau calcul des pensions plus favorable aux travailleurs entrera aussi en vigueur, les personnes invalides pourront désormais bénéficier d’une pension de retraite (et même d’un supplément en cas d’invalidité à 80%), de même que les travailleurs dits indépendants (eux aussi oubliés de l’actuelle législation).

La situation des femmes est également grandement améliorée, notamment avec la prise en compte des années passées à élever leurs enfants.

Les travailleurs du secteur minier ne seront pas laissés à l’abandon puisqu’ils pourront désormais partir à la retraite à 56 ans, et même 51 ans selon des critères de pénibilité. Le patronat sera amené à contribuer à hauteur de 2% à un fonds solidaire spécial pour ce secteur afin d’en améliorer les niveaux de pensions.

Le gouvernement a également annoncé que jusqu’à 5% du montant des cotisations serviront à investir dans le développement des petites et micro-entreprises, l’objectif étant que le nouvel organisme public de retraites puisse aider les entreprises qui génèrent de la production et des emplois dans le pays.

La Bolivie donne ainsi au mot progressisme toute sa signification à travers la promulgation de lois comme celle-là. Alors bien entendu, certains diront que comparer la Bolivie à la France est totalement ridicule, que l’espérance de vie des deux pays est énorme, etc.

Si effectivement, on ne peut comparer nos deux pays, le chemin que prend la Bolivie depuis l’élection d’Evo Morales en 2005 semble être un exemple à suivre : celui de la souveraineté nationale et populaire, de la redistribution des richesses produites dans le pays, de la socialisation des moyens de production stratégique, du bien-être de la population et du respect de l’humain.

Et que fait la France pendant ce temps ? Proposer ce qui était déjà prévu par la réforme Fillon de 2003 : porter le nombre d'annuités de cotisations de 40 à 41,5 ans, ce qui implique que de nombreux salariés seront obligés de travailler au-delà de 60 ans s’ils veulent partir avec une retraite à taux plein.

Cette loi de réforme des retraites va booster ainsi l’option de retraite par « capitalisation ». Une aubaine pour les banques et les sociétés d’assurance et pour le groupe Malakoff Médéric, premier groupe de « protection sociale » avec plus de 3 milliards € de chiffre d’affaires. Ce groupe est dirigé par Guillaume Sarkozy, frère du président de le République…


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3 commentaires:

gabriel a dit…

L'espérance de vie moyenne en Bolivie est de 66 ans, plus exactement:66,19 ans.

Ce projet semble équilibré sauf, bien entendu, pour les milieux d'affaire pour lesquels la vie humaine ne vaut que si elle leur rapporte "de l'ARGENT !"

Savoir que dès l'âge de la retraite on n'a plus que 1,19 an d'espérance de vie moyenne c'est terrible.

On ne peut donc que souhaiter que l'action de Morales réussisse !

andré a dit…

Dans les années fric 70, où la grande bouffe régnait en occident, les indigènes Boliviens sous la coupe d'une alliance US-Nazis vivaient une misère atroce.

98% des biens pour 2% de la population !

Bravo donc à Morales, ennemi du capitalisme pour avoir mis fin à l'exploitation éhontée de son peuple et toutes les richesses du pays par les entreprises étrangères et rêvons que cela s'étende à toute l'Amérique du Sud et à l'Afrique !

Anonyme a dit…

et comment ils vont payer ca ????
quand on sait que la Bolivie est le pays le plus pauvre d'amerique du sud !!!

Encore une reforme a la chavez !
ca serait super si....c'etait viable !

hors ca ne l'est pas !