25 mai 2013

Le Métèque s'en est allé en toute liberté

Né Giuseppe Mustacchi le 3 mai 1934 à Alexandrie (Égypte)
Avec sa gueule de métèque, Georges Moustaki nous a quittés le 23 mai 2013. Tout au long de sa vie, il aura toujours encouragé la création de jeunes artistes auto-produits et indépendants, donnant une fois de plus au mot « liberté » ses plus belles lettres.

Artiste engagé au moment des événements de mai 68, il a écrit, composé et interprété « Le Métèque », une ballade romantique qui parle d'un étranger un peu éthéré, doux rêveur, sans attache. Mais nous continuerons aussi à chanter « Sans la nommer » une rare chanson française à la gloire de la révolution permanente, « Ma liberté » « Le temps de vivre », « Ma solitude » et bien d’autres succès encore…



Né à Alexandrie, en Égypte, de parents juifs grecs de langue italienne, originaires de l'île de Corfou, il grandit dans un environnement multiculturel (juif, grec, turc, italien, arabe, français) et se passionne vite pour la littérature et la chanson française.

Venu à Paris en 1951, il exerce la profession de journaliste, puis de barman dans un piano-bar, ce qui l'amène à fréquenter des personnalités du monde musical de l'époque. Il entend ainsi Georges Brassens se produire un soir, et c'est pour lui une révélation. Il n'aura de cesse par la suite de faire référence à son maître, allant jusqu'à adopter son prénom. 

En 1958, le guitariste Henri Crolla lui présente Édith Piaf, pour laquelle il écrira une de ses chansons les plus connues, Milord. Il aura avec elle une relation fougueuse, mais courte. 

Tout au long des années 1960, il se positionne comme un compositeur parolier pour les grands noms de la chanson française comme Yves Montand, Barbara et surtout Serge Reggiani. Il crée alors des chansons qui resteront parmi ses plus grands succès : Sarah, Ma solitude, Joseph et Ma Liberté ou encore La Longue Dame brune qu'il interprète alors en duo avec Barbara.

En 1968, la chanson Le Métèque est un grand succès international qui marque un nouveau début de sa carrière d'artiste. 

En janvier 1970, il fait son premier grand concert en vedette à Bobino. On découvre alors un artiste qui privilégie une ambiance chaleureuse, de proximité avec son public. Il est aussi proche des mouvements trotskistes comme le montre sa chanson Sans la nommer où il personnifie la révolution permanente, une des théories principales de Trotski.

En 1974, il soutient la candidature d’Alain Krivine à l’élection présidentielle.

Pendant les trois décennies suivantes, il parcourt le monde pour se produire, mais surtout pour trouver de nouvelles inspirations.

Le 8 janvier 2009, Georges Moustaki monte sur scène, à Barcelone, et explique au public que ses problèmes respiratoires ne lui permettent pas d'assurer le concert. 

Le 14 octobre 2011, il annonce à la presse qu'il est définitivement incapable de chanter.

En 2012, il soutient la candidature de Philippe Poutou à l’élection présidentielle.

Il meurt le 23 mai 2013 à Nice des suites d'une maladie pulmonaire, un emphysème. Il était hospitalisé à La Maison du Mineur à Vence (Alpes-Maritimes).

Salut Georges !





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