26 octobre 2020

Le lézard ocellé menacé par un projet routier dans Les Landes

Timon lepidus

Le lézard ocellé est le plus grand lézard d’Europe, dont les premières traces remontent à plus de 2 millions d’années. 

C’est aussi un emblème de la région des Landes, mais aujourd’hui un projet de route le long des dunes à Tarnos menace l’habitat et la survie d’une des principales populations en France…

 

Le Lézard ocellé (Timon lepidus) est une espèce de sauriens de la famille des Lacertidae qui vit dans des  milieux ouverts légèrement embroussaillés. Cette espèce diurne aux couleurs vives fait partie des espèces patrimoniales du Sud de la France. Sa longueur peut atteindre 24 cm de la tête au cloaque. La queue prise en compte, sa longueur totale s'élève en moyenne entre 55 et 70 cm, les femelles sont plus petites avec une moyenne de 45 cm en moyenne oscillant entre 55 et 70 cm pour les mâles. 

Il se nourrit principalement d'insectes, notamment de coléoptères mais peut adopter un régime majoritairement omnivore en cas d'insularité.  Des reptiles comme la Couleuvre de Montpellier et des rapaces comme le Milan noir ou la Buse variable font partie de ses prédateurs. 

Il est en forte régression ces dernières années sur le territoire français et européen et fait partie des sept espèces de reptiles menacées d'extinction en France, sur les 37 répertoriées en 2009.Son comportement territorial et sa rareté en font un animal dont la capture est strictement interdite.  

Mais alors qu'il est et protégé au niveau international par la convention de Berne, un projet de route en milieu dunaire à Tarnos (Landes) va détruire l’une des plus grosses concentrations européennes de ce saurien. Le site de la plage de la digue à Tarnos (Landes), avec ses nombreux blockhaus, est en effet un sanctuaire pour le lézard ocellé. Celui-ci a fait l’objet d’un premier Plan National d’Action de 2012 à 2016, reconduit en 2020 pour 10 ans jusqu’en 2029. 

À l’unisson des voix des scientifiques, de l’ensemble des associations de défense de l’environnement nationales et internationales qui s’accordent à dire que le site de Tarnos présente une des plus fortes abondances de lézard ocellé du littoral atlantique français. Ce site constitue un enjeu majeur pour la survie de cette espèce sur le territoire Aquitain et la route de contournement prévue en arrière-dune pour desservir la plage de la digue va impacter de manière irréversible l’équilibre de ce milieu naturel protégé à caractère prioritaire.  

Le Conseil National Pour la Nature a d'ailleurs émis un avis défavorable clair et tranchant : 

“La présence d’habitat d’espèces endémiques de flore ainsi que celle du probable plus important noyau de population française de Lézard ocellé, sont des éléments patrimoniaux de premier ordre. Ces éléments l’emportent sur toute autre considération en application du principe de proportionnalité s’agissant des conditions d’octroi des dérogations à la protection stricte des espèces" 

Malgré cela, malgré les recours en cours contre l’autorisation de destruction d’espèces protégées accordée par le Préfet des Landes, le défrichement a commencé et le département s’apprête à mettre son projet funeste à exécution. 

À quoi servent les institutions pour la préservation de la nature, les avis scientifiques et les travaux des spécialistes, si leurs expertises sont bafouées dans le seul but d’aménager une plage de plus pour les touristes ? 

Ce scandale est à inscrire dans la trop longue liste des crimes environnementaux que les élus landais continuent de perpétrer, malgré leurs déclarations de bonnes intentions, au nom de l’expansion économique et de l’industrie du tourisme de masse... 


Sauvons le lézard ocellé ! 

Pas de route en arrière-dune à Tarnos ! 

> Signer la pétition ICI

 

Photo Creative Commons 


> Lire tous les articles du blog

2 commentaires:

Marie a dit…

Une fois de plus, on prend des décisions à l'encontre de la nature et de la biodiversité. Et une fois de plus c'est aux citoyens de défendre celles-ci.

Merci au collectif landais de défense de cette espèce protégée. Tarnos n'a pas à être un peu plus abîmée par le béton et les lézards ocellés doivent être protégés...

Roland a dit…

Arrêter les décisions imbéciles est beaucoup plus difficile que de les exécuter. Je ne compte plus les espèces endémiques protégées ou qui auraient dû l'être qui ont été détruites depuis mon enfance dans les milieux les plus fragiles.