23 juin 2011

Vache à hublot : au nom de la science, le respect recule…

Troupeau

Vertes prairies de la campagne française, délicieux produits laitiers dans la plus pure tradition fermière mais aussi vaches cobayes portant sur leur flanc une ouverture permettant d'accéder à leur panse !

Nul besoin d’être un pote de Brigitte Bardot pour s’apercevoir que cette pratique répugnante présume la souffrance animale. Et on peut raisonnablement se demander si les experts qui font des trucs pareils ne sont pas tout simplement fous…

 

Pendant des siècles, ces animaux paisibles ont tiré les charrues, engraissé les sols et nourris nos enfants. Aujourd'hui, ils sont récompensées de leurs siècles de bons et loyaux services par des mauvais traitements dont l'élevage intensif, l'emprisonnement, la nourriture impropre et l'administration massive de drogues pour la production plus abondante de lait, l’enlèvement de leur veau dès leur naissance, ce qui représente une souffrance inacceptable quand on sait combien une vache est maternelle.

D'autres souffrances s'ajoutent encore, telles les maladies occasionnées par le stress, les malformations des pattes dues à leur inactivité, le grossissement de leurs pis qui vont même jusqu'à éclater tellement ils sont gros, le transport dans les camions puis la souffrance des abattoirs sans oublier quelquefois l'aménagement d'une ouverture sur le flanc de l’animal…  

Une technique ancienne et assez répandue… 

La «vache à hublot» ne date pas d’hier. Tout commence en 1822 dans le Michigan, avec l’étrange histoire d’Alexis Saint Martin, un jeune Québécois éventré d’une décharge de mousquet. Sur la paroi de son estomac, un trou trop gros pour cicatriser. Son médecin, William Beaumont, réalise qu’à travers on peut regarder la digestion humaine ! Le blessé se rétablit et retourne au Québec avec son orifice et vivra jusqu’à 83 ans. 

Dès 1833, un vétérinaire applique le phénomène aux bovins pour mieux cerner la rumination dans leur appareil digestif à quatre compartiments. L’opération est introduite en France en 1950. Sous anesthésie générale, on place un hublot d’accès à la panse du ruminant, afin d’observer la digestion des aliments, pour obtenir davantage de lait, surveiller la santé ou limiter les flatulences (qui contribuent au réchauffement climatique). 

Une pratique qui permet de contrôler le synchronisme énergie-protéine, la digestibilité de différents aliments. C'est en effet dans le rumen des ruminants qu'a lieu la fermentation de l'herbe qu'ils broutent. C'est là qu'une flore variée de micro-organismes fait des miracles, comme transformer la cellulose en sucres ou synthétiser des protéines qui n'existent pas dans l'herbe.

Cette expérience standardisée est en France conduite par l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) et exploitée sur le site de Theix, près de Clermont-Ferrand. L’INRA équipe ainsi plusieurs dizaines de bovins et de caprins.

Ce type de science ignoble n'aide pas non plus les militants qui mènent une action contre certains signes de cruautés issus des traditions. Il n'est pas facile de lutter ensuite contre le rituel de l'égorgement des moutons, la corrida et autres barbaries festives quand on appartient à une société qui fonctionne avant tout pour de viles fins lucratives !

Après la vache folle et les farines animales par lesquelles l'on aurait rendu carnivores des animaux herbivores (opinion exprimée par Mme Anna Tofftén, directrice du service des animaux au ministère de l'agriculture de Suède), on a vraiment outrepassé les limites de la décence et du supportable avec la vache à la panse trouée d’un hublot. Les chercheurs devraient se rendre compte que, cette fois-ci, ils ont vraiment poussé le bouchon un peu trop loin…



Vaches fistulées = Vaches à hublots


Photo Creative Commons 


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