12 octobre 2011

N’offrons pas encore gratuitement l’argent des contribuables aux banquiers !

La monnaie scripturale figure dans les comptes des banques
Bien qu’il s’en défende, le gouvernement français est inquiet pour ses banques. L’aggravation et la propagation possible de la crise à d’autres pays de la zone euro, comme l’Italie, entretiennent le doute sur la solidité des établissements du pays. 

Va-t-on renflouer encore les banques et les spéculateurs grâce à l'argent des contribuables ? On connaît déjà le mauvais exemple du plan de sauvetage de la Grèce, rédigé en liaison étroite avec les banquiers, qui va laisser les Grecs et la Grèce à sec…


Les banques européennes pourraient avoir besoin de plus de 100 milliards d’euros d’argent frais pour affronter la crise de la dette souveraine. Le Fonds monétaire international (FMI), de son côté, estime que les besoins de capitaux des banques européennes pourraient atteindre 200 milliards d’euros. 

L’aventure désastreuse de la banque franco-belge (et un peu luxembourgeoise) Dexia est un bon résumé des effets de la déréglementation financière actuelle : de la privatisation du Crédit Local de France en 1996 au démantèlement de Dexia en 2011, en passant par la création de Dexia, sa plongée à corps perdu dans la spéculation, son refinancement sans contrepartie par les Etats français, belge et luxembourgeois en 2008, la continuation de ses activités spéculatives jusqu’au naufrage final en octobre de cette année.

Mais en cas de problème, quand une banque aide un individu ou une entreprise, ce n'est jamais gratuitement qu'elle le fait : elle consent un prêt ou un placement…Aujourd'hui, pourquoi devrait-on traiter les banques différemment ? 

Au lieu de dilapider l'argent, les états devraient devenir actionnaires et faire des placements dans les banques. C'est ce qu'ont fait Gordon Brown au Royaume-Uni et Barack Obama aux Etats-Unis quand les banques étaient menacées de faillite. Ils ne les ont pas renflouées gratuitement, ils ont investi dans ces banques avec des actions et placements. Et seulement un an après, les contribuables ont tiré profit de cet accord ! 

Nicolas Sarkozy et les dirigeants européens le feront-ils ? Pour l’instant, on croit rêver d'entendre les responsables de l’UMP qualifier Arnaud Montebourg de dangereux extrémiste quand celui-ci propose simplement de faire ce qui a été fait aux Etats-Unis !

Car, comme le montre le plan de sauvetage financier déjà proposé par l’UE pour la Grèce, il n’y a aucun argument en faveur de l'intérêt général pour justifier le fait de donner aux banques et aux spéculateurs ces sommes astronomiques sans contrepartie. 

L’actuel plan prévoit que les contribuables renfloueront les banques à hauteur de 90% de leurs placements hasardeux. Les Grecs ne recevront pratiquement pas un centime alors que d'énormes montants sont donnés aux banquiers. Pire encore, près de 30% de cet argent ira aux spéculateurs qui vont faire d'énormes profits en spéculant sur le sauvetage financier!

Comment nos gouvernants ont-ils pu rédiger un plan de sauvetage qui renfloue les banques et les spéculateurs alors que partout l'argent se fait rare et que les aides sociales les plus essentielles subissent des coupes drastiques ?

Au lieu de dilapider cet argent, il pourrait être utilisé pour investir en Grèce et dans les capacités de chaque pays européen à se reconstruire et à se remettre de la crise financière en essayant de protéger les finances publiques. 

Aujourd’hui, il convient d’'arrêter de se cacher derrière des accords complexes rédigés essentiellement par les banquiers et de revenir à quelque chose de raisonnable avec notamment des prêts à taux d’intérêt modérés sur des périodes plus longues de la part de la BCE et non des banques privées. 

L'avenir économique de nos sociétés et les possibilités offertes à nos enfants sont décidés en secret par des acteurs corrompus qui recherchent le profit immédiat et non l'intérêt des citoyens. Il est grand temps que les banquiers, ainsi que les politiciens qu'ils contrôlent, soient mis au pas et que les citoyens fassent entendre leurs voix auprès des institutions bruxelloises en dénonçant l’inanité de ce système…



Signer la pétition ICI


Photo Creative Commons 


Lire toutes les infos du blog : 
> Les 25 derniers articles
> Tous les articles

Aucun commentaire: