La
Commission européenne a franchi le dernier pas vers la libéralisation totale
des services postaux en proposant d'ouvrir à la libre concurrence pour le 1er
janvier 2009 la distribution du "petit" courrier, dernier domaine qui
n'était pas encore libéralisé.
Cette
directive de la Commission, si elle était adoptée, aura des conséquences néfastes
pour les citoyens de tous les pays d’Europe : pertes d’emplois importantes, augmentation
des prix, exclusion du service aux clients jugés peu « rentables », etc.
Pour
que le Parlement européen s'oppose à ce projet, il est nécessaire que tous les
citoyens se fassent entendre afin que l'on ne touche pas à notre facteur et
aux services qu’il rend à la population !
Ces
dernières années, nous avons assisté à une attitude de mépris à l’égard des
services publics, mépris qui fait partie depuis longtemps de la culture de
cette commission très libérale qui voue aux lois du marché «libre» un véritable
mythe…
Cette conception purement économique de la société moderne ressort clairement de la tristement célèbre directive « Bolkestein » qui, dans sa version d’origine, considérait le travail, la santé, l’éducation, le logement comme des marchandises ordinaires, la Commission oubliant que ce qu’elle considère comme de simples services sont, pour les citoyens européens, de véritables droits.
C’est
ainsi qu’aujourd’hui, nous vivons en direct les épisodes parfois chaotiques de
la libéralisation des énergies, des transports, des services portuaires et des
services postaux. Dans les pays où elles se sont déjà produites, ces
libéralisations ont eu pour effet de réduire la qualité du service et
d’augmenter les prix.
Ces
dernières années, l’Union européenne a pris plusieurs décisions successives qui
ont eu pour conséquence une libéralisation progressive des services postaux.
Le 18
octobre 2006, la Commission européenne a franchi le dernier pas vers la
libération totale des services postaux en adoptant une proposition de directive
visant à soumettre à la libre concurrence pour le 1er janvier 2009 la
distribution, par nos facteurs, du « petit » courrier, dernier domaine qui
n’était pas encore libéralisé.
La Commission a fait un pas trop loin !
En effet, la distribution des lettres par les facteurs que nous connaissons si bien remplit non seulement une mission importante de service au public qui consiste à pouvoir envoyer et recevoir son courrier tous les jours ouvrables de la semaine à un prix abordable mais aussi en une présence réconfortante dans nos quartiers et nos campagnes.
La
libéralisation partielle des services postaux décidée par l’Union européenne a
entraîné la perte de plus de 30.000 emplois entre 2000 et 2002 dans l’Europe
des 25.
Cette
directive européenne, si elle était adoptée, aura des conséquences néfastes
pour les citoyens que nous sommes. Non seulement - et nous en avons la preuve
en Suède, pays qui a d’ores et déjà mis cette décision en application -, la
libéralisation s’accompagnera de pertes d’emplois importantes, d’une
augmentation des prix mais encore elle affectera les personnes les plus isolés
et les plus faibles qui ne seront jamais des clients «rentables» pour les
entreprises privées.
Bientôt,
le Parlement européen devra se prononcer sur cette question et il est donc
temps de lui faire savoir que nombreux sont les citoyens européens qui
attendent de leurs représentants qu’ils empêchent le Parlement européen de
soutenir cette proposition de directive.
Ensemble, très nombreux, faisons entendre notre voix pour que l’on ne touche pas à notre facteur et aux services qu’il rend à la population !
Vous pouvez signer la pétition ---> ICI
Photo Creative Commons
6 commentaires:
La libéralisation des anciens monopoles publics entraîne des oligopoles privés où quelques entreprises se partagent le gâteau... Point de concurrence, et le client se fait plumer...
Pour des secteurs comme la poste, les futures factures risquent d'augmenter considérablement car ces entreprises seront tentées de consacrer plus d'argent au marketing et à la publicité au détriment du service rendu aux clients.
Plutôt que de mettre tous les secteurs à la concurrence au nom de l'orthodoxie libérale, l'union européenne devrait plutôt promouvoir la coopération entre services publics.
Laissez moi ajouter deux précisions: Premièrement, le terme libéralisme est une insulte à la langue française et à l'histoire.
Le libéralisme n'est pas uniquement une théorie économique. Pour le comprendre, le mieux c'est sans doute un bouquin sur l'histoire de la révolution française et la philosophie des lumières, niveau 4ème.
Deuxièmement, la théorie économique du libéralisme n'est pas unitaire. Elle connaît au contraire de nombreuses nuances que ne reflète pas l'emploi que l’on fait du terme (c'est comme si l’on mettait dans un même sac le socialisme, le national socialisme, et le communisme).
Le courant dominant des économistes libéraux reconnaît volontiers l'importance de l'intervention publique. On parle alors de défaillance(s) du marché.
Bref, le libéralisme est une théorie qui reconnaît ses limites, vertu que n'ont pas de nombreuses autres idéologies.
Pour ma part, en bon ultra-libéral que je suis, je vais fumer un gros cigare et consulter un canard d'informations boursières…
Faut quand même pas raconter n'importe quoi !
La libéralisation, dans la plupart des secteurs, c'est l'accès du plus grand nombre à des services de qualité.
C'est décidé, la Commission européenne a décrété que tous les services de la Poste devraient être libéralisés.
A l'heure où il y a des manifestations contre la privatisation de GDF-EDF, cette nouvelle ne doit pas faire plaisir à tout le monde.
Le service universel? En tant qu'organisme offrant des services primaires, la poste doit par exemple couvrir tout le territoire et permettre à n'importe quel quidam d'envoyer une lettre au même prix, quelle que soit sa position géographique.
La Poste est un employeur important. Qui prendra en charge les employés en surplus? Le chômage?
Comme toute pétition européenne au parlement il faut voir si elle aboutira... (il faut quand même 1 million de signataires)
En tout cas c'est sur qu'elle fera pression.
La dimension sociale est importante dans cette affaire.
D'ores et déjà par exemple en Belgique, les personnes âgées ne peuvent plus remettre leurs courriers au postier ni leur acheter des timbres.
Elles doivent maintenant se déplacer au bureau de poste!
Pour le principe, ça me choque...
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