Pour ce faire,
l’association « Initiative pour le Progrès et la Protection de
l’Environnement » à travers son club CPN Gorilla, mène des activités
de sensibilisation dans les écoles se trouvant dans les agglomérations du Parc
national des Virunga (PNVi). Elles permettent aux élèves de
découvrir les animaux en danger que les écosystèmes congolais abritent...
Les grands
singes sont nos lointains cousins, rappelant ainsi que notre espèce - Homo
Sapiens - a un ancêtre commun avec eux. D’ailleurs, certains d’entre eux
partagent 98 % de notre patrimoine génétique. En réalité, l’homme
fait partie de cette grande famille des hominidés mais il est le seul à ne pas
être considéré comme menacé d’extinction.
Des primates en danger critique d’extinction
Les grands singes se distinguent des autres singes par l’absence de queue et une dentition particulière.
- En Afrique : des gorilles, des chimpanzés et des bonobos
- En Asie : des orangs-outans et des gibbons. Ces derniers appartiennent en fait à la famille des hylobatidés, considérée le plus souvent comme faisant partie des grands singes
Comme de nombreux autres primates, et notamment les lémuriens de Madagascar dont 95 % des espèces sont menacées, les grands singes sont eux aussi dans une situation alarmante.
Les
gorilles, par exemple : les deux espèces - le gorille de l’Est et le
gorille de l’Ouest - sont en danger critique d’extinction, dernier stade avant
la disparition à l’état sauvage. Seule une sous-espèce de l’Est - le gorille
des montagnes (Gorilla beringei beringei) - a vu sa situation s’améliorer
tout récemment, en passant dans la catégorie « en danger » de l'Union internationale pour la conservation de la
nature (UICN) .
La
famille des orangs-outans ne se porte guère mieux. Les trois espèces - orang-outan
de Bornéo, orang-outan de Sumatra et orang-outan de Tapanuli - sont elles aussi
en danger critique.
Quant
aux bonobos et aux chimpanzés, de proches cousins séparés par l’évolution et le
fleuve Congo il y a environ 1,5 million d’années, la situation est
également préoccupante. Les bonobos sont en effet en danger d’extinction
et leur population, estimée à 20 000 individus, continue de
décliner. Le chimpanzé est lui aussi en danger et sa population serait
passée de 2 millions d’individus au début du 20ème siècle à seulement 340
000 aujourd’hui.
Les principales menaces
Pour
comprendre comment la situation des grands singes a pu se détériorer à ce point
en l’espace de quelques décennies, nul besoin de chercher bien loin. Toutes les
principales menaces qui pèsent sur ces espèces ont un point commun : elles
sont causées par la main de l’homme.
Le braconnage
En
tête de liste pour les espèces d’Afrique, se trouve le braconnage. Le plus
souvent, ces singes sont chassés pour leur viande. La viande de brousse,
comme on l’appelle, est très répandue sur les étals des marchés et représente
pour une part importante de la population l’une des principales sources de
protéines. Rien que dans le bassin du Congo, où vivent des gorilles, des
chimpanzés et des bonobos, on estime que 5 à 6 millions de tonnes de
viande de brousse sont consommées chaque année.
Les
gorilles, et surtout les grands mâles, sont également tués pour certaines
parties de leurs corps comme le crâne, les crocs, les os ou encore les mains.
Elles sont ensuite transformées en objets décoratifs ou en souvenirs pour les
touristes.
Enfin,
les braconniers tuent parfois les adultes pour récupérer les petits et les
revendre en tant qu’animaux de compagnie. Cette menace touche particulièrement
les chimpanzés et les gibbons.
La déforestation
Parmi
les pires menaces pensant sur les grands singes se trouve également
la déforestation. La forêt est l’unique habitat naturel dans lequel vivent
ces primates. Ils y trouvent de la nourriture, un abri pour élever leurs petits
et ils ne pourraient survivre sans elle. Or, le développement des cultures, des
activités minières et les coupes de bois empiètent de plus en plus sur leur
milieu.
En République démocratique du Congo, les ravages des exploitations forestières et minières sur la forêt tropicale ne sont plus à prouver. Extraction des sols, abattage des arbres, pollution des rivières, construction de route et d’habitation pour les ouvriers… autant d’habitat perdu pour le gorille des plaines de l’Ouest.
L’extraction
du coltan minéral est particulièrement problématique. 70 % à 80 % de l’offre
mondiale provient de République démocratique du Congo dont les sols sont riches
en minerais. A quoi sert le coltan ? De son vrai nom colombite-tantalite, ce
minerai est riche de deux matières : le tantale et le niobium. Le tantale est
un métal qui présente une grande résistance dans le temps, un anti-corrosif
utilisé notamment dans les téléphones portables.
Autre
fléau bien connu, les plantations de palmiers à huile. Après avoir décimé les
forêts asiatiques et notamment à Bornéo, l’industrie s’attaque à l’Afrique
équatoriale qui présente des conditions météorologiques semblables : chaleur et
humidité. Selon l’UICN, 73,8 % de l’aire de répartition des gorilles présente des conditions idéales pour une culture de palmiers à huile.
Les maladies
Les grands singes sont aussi sensibles que nous aux grands virus et notamment à Ebola, un virus provoquant une fièvre hémorragique. L’UICN a constaté, sur six zones protégées en Afrique, le décès de 75 % des gorilles entre 1995 et 2000 à cause de la maladie. Malheureusement, ce virus mortel revient régulièrement. En 2018, la République démocratique du Congo a subi sa 10ème vague d’épidémie, la plus meurtrière pour les hommes avec 2 244 décès recensés au 29 janvier 2020.
Pour les gorilles aussi, ces vagues sont dévastatrices. Elles peuvent
atteindre 95 % de
taux de mortalité au plus haut des pics épidémiques. Par exemple, de 2002 à 2003, on
estime que 5 500 gorilles de l’Ouest ont été tués par le virus Ebola dans un
seul et même sanctuaire, celui de Lossi, en République du Congo.
Des perspectives particulièrement inquiétantes pour les grands singes et leur l’environnement car même les zones protégés, théoriquement préservées des exploitations industrielles, sont en danger face au manque de courage des dirigeants politiques des pays concernés…
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