Suivant
la recommandation du gouverneur de la Banque de France, le ministre de
l'Economie Bruno Le Maire a annoncé dans une interview au journal Le
Parisien, jeudi 14 juillet, une hausse du taux du Livret A à 2 % à compter du
1er août 2022.
Une
mesure apparemment positive mais le vol des épargnants continue plus que jamais…
Les épargnants sont désormais fixés sur le nouveau taux d’intérêt du livret A qui passera de 1% au 1er février 2022 à 2% le 1er août 2022. Ce nouveau taux correspond à la nouvelle formule de calcul qui établit la moyenne entre le taux monétaire courant à court terme et l'indice des prix à la consommation hors tabac des six derniers mois, sans pouvoir être inférieur à 0,50%.
Le livret A est la forme d’épargne préférée des Français. 56 millions de personnes en possèdent un, même si les sommes déposées sont souvent modiques. L’encours moyen des dépôts était de 6 523 € fin mai 2022 pour un montant total des encours de 358 milliards d’euros. La collecte permet de financer le logement social en servant de base à des emprunts à long terme accordés aux bailleurs sociaux.
De 2013 à 2020, le taux du livret A a constamment baissé :sous les gouvernements de François Hollande puis d’Emmanuel Macron.
1er
février 2013 : 1,75 %
1er
août 2013 : 1,25 %
1er
août 2014 : 1,00 %
1er
août 2015 : 0,75 %
1er
février 2020 : 0,50%
Si le
gouvernement d'Emmanuel Macron a augmenté son taux à 1% au 1er février 2022 puis
maintenant à 2%, cela reste néanmoins nettement inférieur au taux d’inflation
prévu pour 2022 qui devrait approcher
la barre des 7 % en septembre prochain. Elle resterait ensuite comprise entre
6,5 % et 7 % d'ici la fin d'année, selon les prévisions de l'Insee.
Un
taux d’intérêt du livret A inférieur au taux d’inflation revient à voler des millions de Français
modestes qui placent leurs petites économies sur ce livret. Un épargnant qui
possède 6 523 € sur son livret (montant moyen observé) va donc gagner 130 €
d’intérêts sur l’année, alors qu’il en faudrait 456 € pour respecter simplement
le taux d’inflation prévu de 7%, soit un vol de 326 € pour le détenteur
concerné.
Face à
ce vol d’Etat organisé depuis plusieurs décennies par tous les gouvernements
successifs, plusieurs associations comme le Conseil National des Associations
Familiales Laïques (CNAFAL) protestent : « Le livret A d’épargne est
vraiment un placement populaire : il sert à une majorité de population précaire
à économiser euro par euro pour boucler les fins de mois. Un quart des français
le prennent aussi en cas de pépin ou de facture imprévue. Ceci explique que les
épargnants qui ont les livrets les moins bien dotés (une majorité) l’utilisent
pour des petites sommes et pour perdre le moins d’argent possible. »
La
situation des détenteurs de livret A est hélas identique à d’autres catégories
de Français comme les fonctionnaires et les salariés du secteur privé :
- Le point d’indice des fonctionnaires doit être revalorisé de 3,5% mais il en faudrait 7% pour compenser le taux d’inflation prévu et 17,4% pour rattraper le gel du point d’indice depuis 2010 ! En 2010, le gouvernement avait décidé de geler le point d'indice. Cette période a duré 6 ans durant laquelle le salaire des fonctionnaires n'a pas augmenté. En 2016, le gouvernement de François Hollande a annoncé son dégel. Celui-ci a augmenté de 1,2% en 2 ans. Il a cessé de s'accroître au 1er février 2017.
- Pour tous les salariés en général, il faudrait une augmentation de 44% pour rattraper le décrochage depuis 1982 et la suppression de l’échelle mobile des salaires qui protégeait jusqu’à cette date le pouvoir d’achat des salariés. Aujourd'hui, seule une réintroduction de l’échelle mobile des salaires serait de nature à préserver durablement le niveau de vie de tous les salariés et retraités sans que les syndicats aient à ferrailler chaque année avec le gouvernements ou le patronat.
Mais
les gouvernements se succèdent et rien n’est fait pour stopper la baisse du
pouvoir d’achat des Français. Seules des revalorisations de salaires et pensions de retraite nettement inférieures au taux d’inflation ou des multiplications de petits chèques équivalents à des aumônes
sont annoncées par Emmanuel Macron.
Après
avoir supprimé l’ISF, accepté les traités européens qui permettent une
évasion fiscale qui coûte de 80 à 100 milliards € par an, versé 15 milliards € par
an aux entreprises (dont les plus grandes licencient des salariés tout en versant
à leurs actionnaires des dividendes en forte hausse), Emmanuel Macron
viole le préambule de la Constitution qui pose les principes fondamentaux de la
République et de la justice sociale entre les citoyens...
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