10 décembre 2008

Audio-visuel : appel pour un service public de l’information indépendant

Animation audio-visuelle
Toutes les grandes démocraties du monde s’efforcent de garantir l’indépendance et la transparence des grands médias publics : la France va-t-elle, dans ce domaine, effectuer un grand bond en arrière ? 

Nommer directement les patrons de l’audiovisuel public par le pouvoir exécutif, comme au bon vieux temps de l’ORTF et du ministre de l'information Alain Peyrefitte, plutôt que de renforcer les conditions d’impartialité de cette désignation va à contre-courant de l’Histoire. 

Vouloir améliorer de plus la qualité des programmes en tarissant la source vitale de financement de la publicité constitue une mission quasiment impossible pour l’audiovisuel public. Ne pas compenser le manque à gagner par des dotations budgétaires suffisantes ne peut aboutir qu’à la paupérisation de France Télévisions et de Radio France, à un moment justement où la crise économique requiert les deniers publics sur tant d’autres fronts beaucoup plus urgents…


 
Nous ne sommes ni journalistes, ni acteurs des médias. Nous sommes des citoyens engagés ou non, et nous nous sentons plus que jamais concernés par la nécessité de préserver un service public de l’information, de qualité et indépendant du pouvoir politique.

Le climat exécrable qui règne depuis plusieurs mois autour de la question de la liberté des médias nous laisse craindre une sérieuse remise en cause du droit à l’accès à l’information que nous considérons comme être un principe démocratique fondamental.

La liberté d’expression en danger


Les projets de loi sur la réforme du service public de l’information, et notamment de l’audiovisuel, exacerbent nos craintes. Sous prétexte de vouloir « libérer » France Télévisions et Radio France de la « dictature de l’audimat », ce projet de loi acte dans les faits la reprise en main de l’information publique par le pouvoir politique.

Par l’étranglement financier que constitue la suppression de la publicité sans contreparties pérennes et par la nomination directe des Présidents de France Télévisions et Radio France par l’Elysée, c’est à l’indépendance et la diversité des chaînes publiques d’information que le gouvernement s’attaque.

Comme au temps de l’ORTF, la direction des chaînes publiques sera sous la tutelle directe du Président de la République et du Gouvernement. Que se passera-t-il si un reportage ne plaît pas ou présentateur est trop subversif ? La ligne éditoriale sera directement sous contrôle et la diversité des programmes en sera largement affectée.

Notre exigence : le retrait des projets de loi


Parce que nous refusons qu’une hypothétique dépendance à la publicité soit remplacée par une dépendance politique et financière,

Parce que nous refusons de subir les conséquences néfastes pour la liberté de la presse et pour le droit à l’information que nous jugeons être un droit démocratique fondamental,

Parce que nous refusons que soit mis à mal l’existence même des directions régionales (de France 3 notamment), nécessaires à un traitement de proximité de l’information,

Nous demandons le retrait immédiat des actuels projets de loi concernant la réforme de France Télévisions et Radio France et qu’un véritable débat national ait lieu sur le sujet.


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2 commentaires:

Anonyme a dit…

Lorsque Sarko prétend que les services publics sont un gouffre pour l’état sans parler de la baisse de l’impôt sur le revenu pour les plus riches, quand ses ministres se foutent de la gueule des personnels de la santé, de l’éducation, de la justice, de la recherche, lorsqu’il impose sa politique à l’audio-visuel public, ce monsieur foule de ses deux sabots les valeurs de la "République".

Le peuple s’en souviendra au moment des élections en 2012...

Anonyme a dit…

Pour assurer la démocratie, un état ne devrait pas avoir le droit de posséder de médias ce qui serait une vraie garantie d'indépendance de l'audio-visuel comme de la presse.

Ceci devrait d’ailleurs s’appliquer à des médias appartenant à des hommes politiques. (Cf Berlusconi en Italie) qui devraient revendre leur groupe à leur prise de fonction politique.

La vraie réforme serait celle là à faire...