Le
président de la République a dû être hospitalisé dimanche dernier à l’hôpital
du Val de Grâce à Paris, après un « malaise » en faisant son jogging
près de la résidence de la lanterne, dans le parc du château de Versailles.
Selon
son entourage et les médias, le président a été hospitalisé après avoir été
victime d'un «malaise vagal considéré comme mineur». Le grand ami du
président, Patrick Balkany, depuis le camping de l’Ile de Saint Martin, l’ile
des milliardaires, évoquait un malaise survenu «à la suite de
fatigue, d'efforts, etc.», estimant qu'«un malaise vagal c'est quelque
chose de passager».
Le
porte-parole de l’UMP, Frédéric Lefebvre, a parlé, quant à lui, lors de son
point presse, d’un «accident cardiaque» avant de revenir sur ses
propos, sur ordre de l’Elysée.
Enfin, dans un dernier communiqué, l’Elysée parle d’un « malaise lipothymique d’effort » sans cause, ni conséquence cardiologique. Dur, dur la transparence sur la santé des présidents de la 5ème République mais si pour une fois, Frédéric Lefebvre ne disait pas de sottises...
Enfin, dans un dernier communiqué, l’Elysée parle d’un « malaise lipothymique d’effort » sans cause, ni conséquence cardiologique. Dur, dur la transparence sur la santé des présidents de la 5ème République mais si pour une fois, Frédéric Lefebvre ne disait pas de sottises...
Le malaise vagal est dû à un réflexe neuro-cardiovasculaire (le nerf vague innerve le cœur). Il associe un ralentissement du rythme cardiaque (bradycardie) confinant parfois à la pause cardiaque, particulièrement spectaculaire et à une chute de la tension artérielle. Les deux phénomènes conjugués entraînent une diminution brutale d’apport d’oxygène au cerveau d’où la sensation de malaise, chute, voire réelle perte de connaissance.
Jean-Yves
Nau, journaliste et docteur en médecine, auteur d’un article sur le
sujet pour le site Slate le définit ainsi : "une
sorte de dysfonctionnement du nerf pneumogastrique (ou nerf vague) qui entraîne
une réduction brutale du débit sanguin elle-même à l’origine du malaise parfois
associé à une perte de connaissance. Le « malaise » ou « syndrome » vagal peut
aussi survenir dans différentes circonstances, au repos, avec un cortège
symptomatique de sueurs, de pâleur et de la sensation que « l’on va partir ».
"Le
syndrome vagal représente une entité clinique bien particulière, associant des
troubles digestifs (vomissements, nausées, éructations, hoquets) ; des troubles
vasomoteurs (pâleurs et sueurs, pouvant entraîner de véritables lipothymies et
des syncopes, une chute de la tension artérielle voire un véritable collapsus ;
des troubles du rythme (...)" écrivent le Pr Jean Bardet et le Dr Olivier
Belliard (hôpital Saint-Antoine, Paris) au chapitre "Infarctus du myocarde"
de la bible médicale francophone qu’est le Traité de médecine. Un
malaise vagal, qui peut être déclenché par plusieurs causes se combinant
éventuellement (stress, choc émotif, fatigue, hypoglycémie....), aggravé par
l’alcool et le tabac, est extrêmement désagréable mais toutefois sans gravité.
Selon
les termes du communiqué officiel, le malaise est survenu « après »
45 minutes d’un exercice physique intense. Et la question essentielle est
celle de savoir si ce malaise « qui ne s’est pas accompagné d’une perte de
connaissance » est survenu pendant ou après le jogging présidentiel.
Si
l’accident s’est produit durant l’effort, on ne peut, en toute rigueur, parler
de "malaise vagal" ou de "syndrome vagal", résume le Pr Jean-Louis
Guilmot, spécialiste de médecine vasculaire (CHU de Tours). «
Dans ce cas de figure, les causes les plus probables sont bien connues : l’apparition
d’un trouble du rythme cardiaque, d’une insuffisance coronarienne,
d’un angor, d’un infarctus du myocarde ou d’une cause
neurologique. A l’inverse si l’accident se produit après l’effort, nous sommes
dans un tout autre scénario nettement moins inquiétant, celui du
"malaise" ou du "syndrome" vagal."
Or les
témoins de la scène décrivent un président s’écroulant pendant l’effort et non
après : Sarkozy a apparemment été obligé d’interrompre son jogging à cause d’un
malaise. Le professeur Guilmot l’affirme plus haut : il ne s’agit donc pas d’un
malaise vagal, bénin, mais d’un accident cardiaque plus préoccupant. Ce qui
explique que Sarkozy ait passé la nuit à l’hôpital en observation
cardiologique.
Pour
un malaise vagal, on se contente de vérifier les constantes en trois examens
rapides. Dès lors, l’on peut se poser la question de savoir si la propagation
éclair de l’hypothèse du malaise vagal n’obéissait pas à une volonté de
minimiser le problème de santé du chef de l’Etat et de dissimuler une alerte
cardiaque ?
D’où
ce troisième communique de l’Elysée qui parle d’un « malaise lipothymique d’effort
» sans cause, ni conséquence cardiologique, la thèse du malaise vagal
étant mise à mal par les spécialistes de la question…Concernant cette dernière théorie,
on peut noter que sur Google, selon Slate, l’on trouve trace uniquement de
malaises lipothymiques, de malaises d'effort, mais pas de malaise
lipothymique d'effort (en tout cas pas dans des articles qui ne se
réfèrent pas à Nicolas Sarkozy).
Moralité
de cette histoire, selon le Daily Mail : « L’alimentation restreinte et le
régime amaigrissant de Sarkozy pour s’accorder avec Carla Bruni sont derrière
son malaise.» Et comme le disait Winston Churchill à un jeune journaliste
pour expliquer sa longévité : «no sport»
Un
régime draconien pour séduire Carla, un footing pour entretenir la forme - le
cas échéant en compagnie de François Fillon ou de Bernard Kouchner pour séduire
les médias et les électeurs crédules - telles sont les préoccupations du
président de la République en cet été 2009.
Quant
au malaise social et économique de la France, on verra tout ça plus tard…
Photo Creative Commons
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6 commentaires:
Est-ce bien important ? Vagal, cardiaque, après tout l’essentiel est qu’il en soit sorti vivant.
Enfin, quand je dis l’essentiel, je me comprends... Et quand je dis vivant aussi...
Si on ajoute que cet épisode tragi-comique a probablement coulé la carrière ministérielle de Frédéric Lefebvre, c’est tout bon !
Pourquoi le SAMU a été refusé au profit des pompiers ?
Parce que les pompiers sont des militaires et qu’à ce titre ils ont un droit (pardon) une obligation de réserve ?
Utile si le petit Nicolas prenait des petites bleues ou d’autres couleurs pas médiatiquement bien vues. Voir s’il présentait des signes décelables de maladie grave.
A l’instar des monarques et autres dictateurs, une chape de plomb plane sur sa santé.
Au XXIe siècle, c’est pitoyable...
Problème cardiaque ?
Je ne sache pas que l’Omni-président eût un coeur ?
Si je comprends bien, il aurait failli passer l’arme à gauche !
Mensonge, manipulation ou les deux à la fois ?
Après tout peu importe, cet homme est un "malaise" à lui tout seul.
De plus pour faire du jogging à 13 heures en plein soleil au mois de juillet, il faut être bien inconscient et aussi surestimer ses capacités, deux des marques de fabriques de notre marathonien du "m’as tu vu".
Avec Frédéric Lefebvre, t'as toujours l'impression qu'il vient de se réveiller.
Mais c'est peut-être pas une impression après tout...
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