Si
dans une majorité de cantons, le PC et le PG iront à la bataille sous l’égide
du Front de gauche, le PC présentera ici ou là des candidats sous une étiquette
particulière comme celle de «gauche rassemblée», autre appellation de feu la
gauche plurielle.
Fait surtout en fonction de la configuration électorale de chaque territoire, ce choix «à la carte» en quelque sorte est destiné avant tout à sauvegarder le plus grand nombre des 109 conseillers généraux communistes sortants. Mais il pose néanmoins le problème de l’ambiguïté de la stratégie du Front de Gauche…
Aujourd'hui, on note aussi des alliances du PC et du PG avec des petits partis ou mouvements comme la FASE, les Alternatifs, le M’PEP dans une quarantaine de départements mais que dans certains cantons. Dans une vingtaine de départements, des alliances avec le NPA mais que dans certains cantons également.
Fait surtout en fonction de la configuration électorale de chaque territoire, ce choix «à la carte» en quelque sorte est destiné avant tout à sauvegarder le plus grand nombre des 109 conseillers généraux communistes sortants. Mais il pose néanmoins le problème de l’ambiguïté de la stratégie du Front de Gauche…
Un peu
plus de 1600 candidats porteront les couleurs du Front de Gauche les 20 et 27
mars prochains pour les 1976 cantons renouvelables en France métropolitaine,
soit un pourcentage d'environ 80%. Cette proportion d’accords est globalement
la même que lors des dernières élections régionales qui avaient vu des accords
FdG dans 17 régions sur 22, le PC ayant passé des accords avec le PS dans 5
régions et 19 départements, dès le premier tour.
Aujourd'hui, on note aussi des alliances du PC et du PG avec des petits partis ou mouvements comme la FASE, les Alternatifs, le M’PEP dans une quarantaine de départements mais que dans certains cantons. Dans une vingtaine de départements, des alliances avec le NPA mais que dans certains cantons également.
La
stratégie de la gauche rassemblée PC/PS au lieu et place du Front de Gauche
s’observe par exemple à Avignon, dans le département de Vaucluse. Le PC s'est
prononcé pour une alliance avec les socialistes dès le premier tour et
soutiendra la candidate du PS, dans le canton Sud, Mme Michèle Fournier-Armand
dont le comité de soutien sera présidé par Patrick Gontard, proche du Modem. En
contrepartie, dans l’autre canton d’Avignon Est, le PS ne présentera pas de
candidat contre André Castelli, conseiller général sortant PC et vice-président
du conseil général de Vaucluse.
Au
final, dans le chef-lieu du département de Vaucluse, le FdG sera absent en tant
que tel dans les deux cantons d'Avignon, au grand dam du PG local. Placé devant
le fait accompli, le PG se contente simplement de soutenir la candidature
d’André Castelli dans le canton Est. Mais comme pour ajouter encore un peu plus
à la confusion, un conseiller municipal PG d’Avignon, Max Rieux, a décidé de
soutenir le candidat EELV, Senoussi Djellal, dans le canton Sud face à la candidate
socialiste !
Dans
le canton d'Orange, le PC et le PG soutiennent la candidate PS. Dans le canton
de Bonnieux, le PC et le PG apportent leur soutien à une candidate EELV qui
supporte en contrepartie une candidate PG, Anne-Marie Billiottet, dans un
troisième canton, celui d’Isle sur la Sorgue.
Ce
flirt avec des candidats EELV est observé dans plusieurs départements. Il avait
déjà été observé aux dernières élections régionales notamment en Ile-de-France
où le maire PC de Sevran (Seine-Saint-Denis) Stéphane Gatignon était candidat
sur la liste d'Europe Ecologie. Jean-Luc Mélenchon avait proposé, quant à lui,
une alliance avec EELV, dès le premier tour dans la région
Languedoc-Roussillon.
L'exemple
de la ville d’Avignon montre qu'en décidant de ne pas choisir une stratégie
claire aujourd’hui dans tous les départements, hier dans toutes les régions, la
direction du parti de la place du Colonel Fabien brouille fortement le message
initial du Front de Gauche qui reste pourtant sa stratégie «officielle».
Ce
manque de cohérence est d’autant plus dommageable que depuis la création du
Front de Gauche et du NPA, il apparaît évident que si les partis à gauche du PS
s'unissaient, le paysage politique en sortirait grandement modifié, comme l’a
montré la liste de l’autre gauche aux dernières élections régionales en
Limousin («Limousin terre de Gauche», liste d’union PC/PG/NPA, créditée de
13,1% au premier tour et de 19,1% au second) ou la création de Die Linke en
Allemagne.
Dans
un cas (accord PC/PS au premier tour), le parti de P. Laurent peut espérer
garder nombre de ses élus, avec l'argument de pouvoir influencer les décisions
des majorités départementales, bien que jusqu'ici, cela n’a joué qu'à la marge
et sur des sujets annexes.
Dans
le deuxième cas, (listes du FdG), le PC conforte son score électoral mais
risque de perdre des élus si le FDG n’arrive pas à devancer le PS au premier
tour ou atteindre le nouveau seuil pour être présent au second tour des
élections cantonales (nouveau seuil de 12,5% des inscrits depuis la récente
modification du code électoral), d’autant qu’il est obligé de céder à
l’intérieur du FdG quelques postes aux membres du PG. Ce n'est pas rien puisque
économiquement, le PC est en très grande difficulté sans la manne de ses élus de
terrain.
Dans
le dernier cas (listes d’union de l’autre Gauche), les scores électoraux
peuvent être, comme l’espère JLM pour le FdG supérieurs à deux chiffres mais
ces cas de figure n’existent que dans très peu de cantons.
Au
final, en jouant principalement sur les deux premiers tableaux, le PC rebute
tout à la fois le PS, le PG et le NPA.
Si
pour l’instant, le PG semble décidé à avaler toutes les couleuvres sous réserve
que JLM soit désigné comme candidat du FdG à la présidentielle 2012, cette
situation provoque depuis les dernières élections régionales des remous à
l’intérieur du parti de Jean-Luc Mélenchon et pourrait même ébranler à terme le
Front de Gauche.
Quant
au NPA, il condamne nettement cette stratégie «à la carte» tout en laissant se
faire dans certains endroits des accords FdG/NPA ou PG/NPA. Jean-François
Grond, numéro 2 du NPA l’avait d’ailleurs déjà précisé lors des dernières
élections régionales : « Pourquoi y aurait-il des accords à la carte ? Cela
voudrait dire qu’il pourrait y avoir des programmes politiques à la carte ? Il
faudrait faire une différence entre tel ou tel département ? ».
Mais
tout dépend finalement du Parti Communiste, car autre paradoxe, s'il est plus
faible que jamais au niveau électoral, aucune alliance de poids ne peut se
faire sans lui au sein de l’autre gauche. Son passé, le nombre de ses
militants, ses réseaux pèsent encore lourd, au moins localement.
Si
cette stratégie électorale dualiste semble le moyen le plus sûr de conserver
ses élus sortants et stopper sa dégringolade électorale qui a atteint son point
culminant à la dernière élection présidentielle avec 1,93% des voix, le pari
est cependant hasardeux car le PC semble arrivé à l'extrême limite de ses
grands écarts…
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11 commentaires:
Tout à fait d'accord avec vous Albert sur votre analyse. Le PC doit clarifier ses rapports avec le PS, ce qui ne signifie pas qu'il doive dire la même chose que l'extrême gauche.
Il me semble aussi que le nom devrait évoluer car qu'on le veuille ou non, le mot communiste fait penser aux pires choses...
Et il est évident que si le FdG ne débouche pas sur un noucveau parti à terme, le PC s'en servira toujours pour améliorer son score électoral. JLM devrait en être plus conscient.
Quant au maire de Sevran, il est vrai qu'il appartient à une tendance droitière, celle de Robert Hue proche de la social-démocratie...
Monsieur Castelli sera réélu dans un fauteuil, avec un score jusqu'ici inégalé. Et c'est tant mieux!
Ce qui est marrant, c’est que les militants cocos viennent coller des autocollants UMP sur les affiches des sarkozistes qui veulent faire oublier qui ils sont vraiment, alors que des candidats du PCF dissimulent eux-mêmes quelquefois leur appartenance...
De très nombreux militants, adhérents, sympathisants, électeurs du PCF sont désorientés depuis des années.
Les apparatchiks à la tête des sections, des cellules, en entreprise... ne servent plus les salariés ...depuis longtemps !
Bien sûr, il y a quelques difficultés et errements locaux.
Mais globalement, pour les 3èmes élections de suite le PCF a choisi le Front de Gauche.
Et ça c'est positif surtout qu'il n'y avait pas un choix comme aux Européennes ou 22 comme aux régionales mais 1600 choix puisque le PC se décide presque par cantons !
Quelques commentaires : oui, il y a des accords "à la carte" quand les militants prouvent qu'ils sont possibles sans pour autant vendre leur âme ...
Il est d'ailleurs amusant de constater que des organisations prônant la démocratie et l'éco...ute du peuple ne le font pas à l'intérieur de leur parti.
Et on voit aussi qu'en fonction des élections, la prise en compte des "directives nationales" est ... variable ... très variable !
Tantôt on entend : le national a dit, et à d'autre : la situation locale oblige à ...
Enfin, oui, on entend les membres du PCF expliquer que le FG peut leur être utile pour survivre et rebondir ...
Mais là, le FG leur ferait probablement l'effet d'un pansement sur une jambe de bois et ne ferait que retarder la mort.
Il reste à espérer que la "bataille des nains" de 2007 aura servi de leçons aux "jusqu'auboutistes"
La seule élection qui vaille est la Présidentielle, (tant que nous serons sous la Vème, d'où vote utile bipartisme : droite/PS, la vie des Français n'est pas prête de changer, hélas...
Le parti de gauche, c’est quoi ?
oh Besiers tu oublies que le PG et le FdG ne sont que deux création(s) temporaire(s) de la direction du PCF! au grand profit de tous les pêcheurs en eaux troubles de la social démocratie !
Il n'y a pas que le PCF qui pratique le grand écart, ainsi dans certains cantons le NPA est allié avec le FDG ou avec le seul PG ou le seul PCF ou présente des candidats autonomes.
Cette tambouille électorale ne va faire aucun mal à la droite et au PS mais va renforcer le camp des abstentionnistes ou inciter au vote LE PEN .
BRAVO LES REVOLUTIONNAIRES !!!
A Aubagne-est nous sommes dans le cas suivant PCF-PS approuvé par une majorité de la direction fédérale(30 voix contre 21 avec beaucoup d’absents puisque la conseil départemental compte plus de 100 membres) alors que la section d’Aubagne proposait Syndicaliste de Fralib+dirigeante départementale du secours populaire sous le titre du Front de gauche . Sous l’impulsion du Maire d’Aubagne et de son directeur de cabinet ,( qui ne militent plus au sein de la section préférant la Fase et les communistes unitaires...) la candidature Giovannangeli 1ère adjointe PCF et Arnoux Adjoint PS ont donc eu la validation de "toutes les gauches" sans l’accord des militants de base qui avaient voté Soler-Fralib et Serra-secours populaire qui se sont retirés pour éviter toute suspicion de division . Le candidat vert et modem ,membres de la majorité municipale, ont maintenu leur candidature .
Cette situation politique à Aubagne n’est pas étonnante puisqu’elle est le produit d’un opportunisme électoral clientéliste qui date des années 70 et 80 avec des maires populaires comme Garcin et Tardito où la section du PCF servait plutôt de bras électoraux au parti municipal et non pas à la nécessaire lutte de classe pour en finir avec le capitalisme . Depuis l’élection Présidentielle désastreuse de MGB beaucoup de sections du PCF reprennent à bras le corps la conception marxiste d’un parti révolutionnaire comme nous essayons de le faire à Aubagne avec un renouvellement de la direction et de nombreuses nouvelles adhésions . Ce combat de retour aux sources est encouragé par la crise du capitalisme qui met à bas toutes les tentatives réformistes et d’arrangements avec le capitalisme . L’électoralisme de nombre d’élus des partis de gauche est mis à mal par l’abstention massive et la montée du FN dans les couches ouvrières et employés qui votent encore . Tous les militants se rendent compte que la victoire électorale d’un DSK ,choisi par la bourgeoisie pour succéder à Sarko qui n’a pas répondu à leurs espoirs en terme de popularité au sein des masses populaires même s’il a enrichi la caste superbement,ne changera rien à la situation politico-économique de la France. Au contraire DSK appliquera le plan Grec comme Papandréou et Zapatero .
Ces élections cantonales n’ont aucun intérêt pour le combat de classe si ce n’est d’avoir un sondage sur l’état de l’opinion : votants et non-votants,pourcentage électoral des différentes formations politiques . Cela étant nous devons préparer le soulèvement populaire qui devrait bientôt s’exprimer face à la crise dramatique du capitalisme avec son cortège de pauvreté et de chômage. Le maillon faible de l’impérialisme qui craque dans le monde arabe peut très bien aussi faire tâche d’huile dans nos pays européens avec la dette souveraine qui s’accroit chaque jour un peu plus comme en France . La chute de popularité de Sarko en est le signe évident malgré ses gesticulations racistes et sécuritaires.La jeunesse , la classe ouvrière devront déclencher ce processus révolutionnaire qui mettra la 5ème république monarcho-bourgeoise dans les poubelles de l’histoire.
Les militants révolutionnaires n’ont qu’une seule tâche : préparer l’instauration de la société communiste par de multiples luttes de prise du pouvoir dans les entreprises et les administrations bancaires et institutionnelles. Entrainer le peuple dans cette prise de pouvoir est quand même plus grisant et efficace qu’une simple élection départementale bourgeoise à deux tours.
Bernard SARTON ,section d’Aubagne
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