L’État
et les pro-aéroport menacent à nouveau de débuter, dans les mois qui viennent,
les chantiers de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Une nouvelle vague
d’expulsions pourrait survenir.
Mais
sur place, le mouvement est plus vivant encore qu’à l’automne 2012, les liens
sont plus étroits, les champs plus cultivés et les habitats plus nombreux…
Situé
à 30 km de Nantes, ce projet d'aéroport est une aberration économique, sociale
et environnementale. Il infligerait des nuisances graves à plus de 80.000
habitants de la banlieue nord de Nantes. Les diverses structures de
raccordement nécessaires (routes, voies ferrées, pont sur la Loire) causeraient
également des problèmes (expropriations) et des nuisances à des milliers
d'autres personnes.
Un projet inutile, coûteux et climaticide
Alors
que l’actuel aéroport de Nantes Métropole voit son trafic stagner depuis de
nombreuses années, la construction d'un nouvel aéroport ne se justifie pas. Les
promoteurs de ce projet espèrent voir le trafic aérien doubler mais comme
d'habitude, les hypothèses de trafic sont surévaluées et servent à justifier un
projet inutile. Ce projet est d'autant plus inacceptable qu'il y a déjà un
aéroport à Nantes, un à Rennes, un à Angers et un à Saint-Nazaire !
Alors
que les partenariats publics / privés se soldent systématiquement dans tous les
pays du monde par une privatisation des bénéfices et une nationalisation des
pertes, ce projet va nécessiter l'engagement de l'État, à hauteur de plus de
250 millions d'euros. Un coût colossal pour cette infrastructure qui pèserait
sur les impôts des habitants de tout le département.
Alors
que le dérèglement climatique est désormais incontestable, que le prix des
carburants ne cesse d’augmenter, que la destruction des écosystèmes s’accélère,
que l’artificialisation des terres agricoles se poursuit, il est déraisonnable
d’investir autant d’argent public pour aider une multinationale à saccager
notre environnement. Le trafic aérien représente entre 3 et 5% des émissions
globales de gaz à effet de serre et chaque infrastructure supplémentaire crée
donc un appel d'air, incitant les usagers à utiliser l'avion plutôt que
d'autres modes de transport plus écologique.
Des espèces animales oubliées et protégées
Le
projet menace 1600 ha de terres agricoles bocagères d'une biodiversité
exceptionnelle. Le secteur où doit être transféré l'aéroport de Nantes est un
bocage humide, avec des haies sur talus, d'une grande rareté en France.
Pendant 40 ans, du fait du projet d'aéroport, il a échappé à l'agriculture intensive,
aux remembrements, aux engrais. Des rivières y ont leurs sources. On y
trouve des espèces rares et menacées. Mais toutes ne figurent pas dans
les inventaires du dossier environnemental de l'aéroport. Ainsi le triton
de blasius, d’intérêt national, découvert par Arthur de l'Isle du Dréneuf, près
de Nantes en 1858, la musaraigne aquatique, très rare, ou encore la
loutre qui est pourtant protégée au niveau européen.
Selon
Loïc Marion, un chercheur CNRS en écologie, à Rennes, six espèces rares et
protégées par la loi ne sont pas dans l’étude préalable. Pour les
insectes, des naturalistes ont compté 600 espèces, alors que seulement 71
figurent dans les dossiers officiels. Un nombre conséquent de plantes n’y est
pas non plus.
Ce
constat s'appuie sur les travaux de 200 spécialistes d’espèces,
tous bénévoles, qui se sont mobilisés et ont entrepris, depuis plus d’un
an, une contre-expertise, un inventaire le plus exhaustif possible du bocage de
Notre-Dame-des-Landes.
Aujourd'hui,
à l’heure de la raréfaction avérée des matières premières, d’une très grande
perte de biodiversité, et des menaces climatiques induites par une consommation
effrénée de ressources énergétiques, la véritable urgence est de s’engager dans
des programmes d’efficacité et de sobriété énergétique, et des relocalisations
de la production et de la consommation…
Mobilisation
samedi 22 février à Nantes, rendez-vous à 13h devant la préfecture
Photo
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