21 février 2014

Monsieur Ayrault, abandonnez le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes !

Loire-Atlantique
L’État et les pro-aéroport menacent à nouveau de débuter, dans les mois qui viennent, les chantiers de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Une nouvelle vague d’expulsions pourrait survenir. 

Mais sur place, le mouvement est plus vivant encore qu’à l’automne 2012, les liens sont plus étroits, les champs plus cultivés et les habitats plus nombreux…



Situé à 30 km de Nantes, ce projet d'aéroport est une aberration économique, sociale et environnementale. Il infligerait des nuisances graves à plus de 80.000 habitants de la banlieue nord de Nantes. Les diverses structures de raccordement nécessaires (routes, voies ferrées, pont sur la Loire) causeraient également des problèmes (expropriations) et des nuisances à des milliers d'autres personnes.

Un projet inutile, coûteux et climaticide


Alors que l’actuel aéroport de Nantes Métropole voit son trafic stagner depuis de nombreuses années, la construction d'un nouvel aéroport ne se justifie pas. Les promoteurs de ce projet espèrent voir le trafic aérien doubler mais comme d'habitude, les hypothèses de trafic sont surévaluées et servent à justifier un projet inutile. Ce projet est d'autant plus inacceptable qu'il y a déjà un aéroport à Nantes, un à Rennes, un à Angers et un à Saint-Nazaire !

Alors que les partenariats publics / privés se soldent systématiquement dans tous les pays du monde par une privatisation des bénéfices et une nationalisation des pertes, ce projet va nécessiter l'engagement de l'État, à hauteur de plus de 250 millions d'euros. Un coût colossal pour cette infrastructure qui pèserait sur les impôts des habitants de tout le département. 

Alors que le dérèglement climatique est désormais incontestable, que le prix des carburants ne cesse d’augmenter, que la destruction des écosystèmes s’accélère, que l’artificialisation des terres agricoles se poursuit, il est déraisonnable d’investir autant d’argent public pour aider une multinationale à saccager notre environnement. Le trafic aérien représente entre 3 et 5% des émissions globales de gaz à effet de serre et chaque infrastructure supplémentaire crée donc un appel d'air, incitant les usagers à utiliser l'avion plutôt que d'autres modes de transport plus écologique.

Des espèces animales oubliées et protégées


Le projet menace 1600 ha de terres agricoles bocagères d'une biodiversité exceptionnelle. Le secteur où doit être transféré l'aéroport de Nantes est un bocage humide, avec des haies sur talus,  d'une grande rareté en France. Pendant 40 ans, du fait du projet d'aéroport, il a échappé à l'agriculture intensive, aux remembrements, aux engrais.  Des rivières y ont leurs sources. On y trouve des espèces  rares et menacées. Mais toutes ne figurent pas dans les inventaires du dossier environnemental de l'aéroport. Ainsi le  triton de blasius, d’intérêt national, découvert par Arthur de l'Isle du Dréneuf, près de Nantes en 1858, la musaraigne aquatique, très rare, ou encore  la loutre qui est pourtant protégée au niveau européen.

Selon Loïc Marion, un chercheur CNRS en écologie, à Rennes, six espèces rares et protégées par la loi ne  sont pas dans l’étude préalable. Pour les insectes, des naturalistes ont compté 600 espèces, alors que seulement 71 figurent dans les dossiers officiels. Un nombre conséquent de plantes n’y est pas non plus.

Ce constat s'appuie sur les travaux de  200 spécialistes d’espèces,  tous bénévoles, qui se sont mobilisés et ont entrepris, depuis plus d’un an, une contre-expertise, un inventaire le plus exhaustif possible du bocage de Notre-Dame-des-Landes.

Aujourd'hui, à l’heure de la raréfaction avérée des matières premières, d’une très grande perte de biodiversité, et des menaces climatiques induites par une consommation effrénée de ressources énergétiques, la véritable urgence est de s’engager dans des programmes d’efficacité et de sobriété énergétique, et des relocalisations de la production et de la consommation…


Mobilisation samedi 22 février à Nantes, rendez-vous à 13h devant la préfecture 



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