27 mai 2019

Résultats des élections européennes 2019 : la vraie représentativité des partis politiques…

Résulat 2019
388 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes dans 27 états européens pour élire les députés au parlement de Strasbourg. En France, bien qu'inférieure à la dernière élection de 2014, l'abstention reste importante et un électeur sur deux n'a pas voté.

Ce taux d'abstention témoigne toujours du désintérêt des citoyens envers une institution qu'ils peinent à comprendre et jugent éloignée de leurs préoccupations, même si les prérogatives du parlement se sont légèrement accrues ces dernières années…



Le Rassemblement National (RN), dont la liste était menée par le jeune Jordan Bardella arrive en tête du scrutin avec 23,31% des voix. Cependant, on est loin d'un raz de marée car le RN ne distance LREM que de 0,9% et fait moins bien que le FN en 2014 (24,86%) malgré la mobilisation des Gilets jaunes contre la politique économique et sociale d'Emmanuel Macron depuis plusieurs mois. 

Avec 22,41%, la liste " Renaissance " de LREM arrive en seconde position malgré une tête de liste contestée et des alliés de circonstance au sein de la majorité présidentielle : Modem, Agir et Mouvement radical.  Emmanuel Macron a perdu son pari d'arriver en tête de ces élections mais a limité fortement la casse électorale. Cela dit, objectivement et par rapport au nombre de voix obtenues, jamais aussi peu d’électeurs auront voté pour le parti présidentiel au pouvoir. 

Le succès des Verts et la triple déroute des Républicains, de la France Insoumise et du PS

  • La liste des écologistes (EELV) a connu un certain succès (13,47%) bien que son score soit inférieur à celui de Daniel Cohn-Bendit le 7 juin 2009 avec 16,28%, soit le plus haut score jamais réalisé par un parti écologiste à une élection européenne en France. Mais ce vote est d'abord un vote refuge (« Home »), les élections européennes ayant déjà servi à des échappatoires pour des votes éphémères qui ne se sont pas reproduits ensuite lors des autres élections. Cela laisse les écologistes entièrement devant leur choix face à la gauche demain et notamment aux alliances en vue des prochaines élections municipales et régionales.
  • Avec 8,48%, la Droite obtient son plus bas score depuis le début de la 5ème République en 1958. Pris en tenaille entre le RN d’une part et LREM, François-Xavier Bellamy n’a pas su convaincre les électeurs de droite en tenant un discours mi-chèvre mi-chou sur les institutions et les traités européens. De plus, sa position à titre personnel contre l’IVG et dans les derniers jours de la campagne son soutien à la mère de Vincent Lambert ont réduit sensiblement le nombre de ses électeurs potentiels. 
  • Avec 6,31%, la France Insoumise, qui rêvait d’être le parti opposant numéro 1 à Emmanuel Macron, paye d’abord le comportement personnel et excessif de son chef de file J.L. Mélenchon, notamment dans l'affaire récente des perquisitions. Ensuite, les tergiversations stratégiques entre la ligne " populiste " de gauche, portée par des personnalités comme François Cocq et Djordje Kuzmanovic, et la ligne d’ouverture à gauche incarnée par le choix de Manon Aubry, ex-militante de l’UNEF et responsable de l’ONG Oxfam, les ambiguïtés à propos de l'Union européenne et de la sortie des traités (plan A / plan B) et de la sous-estimation systématique des problèmes migratoires ont fini par ramener la LFI au même niveau électoral que le PS.
  • Avec seulement 6,19%, la liste PS-Place Publique arrive en 6ème position. Mais si la confrontation de fond pour répondre à la crise de l'Union européenne, entre une Europe de droite libérale et une Europe de gauche sociale, n’a pas eu lieu, c’est avant tout la faute du PS, de son programme trop timoré et à l’immense hypocrisie de Raphaël Glucksmann qui avait voté pour Nicolas Sarkozy en 2012 et Emmanuel Macron en 2017. En réaction, une forte proportion d'électeurs socialistes a finalement voté pour les listes d’EELV et une petite minorité pour la LREM. 

Représentation des  formations politiques en fonction des électeurs inscrits

  • Electeurs inscrits : 47 334 735, base 100
  • Abstentions : 49,88 %
  • Votants : 50,12%
  • Bulletins blancs : 1,16 %
  • Bulletins nuls : 1,11 %
  • Total suffrages exprimés : 47,85 %
  • Rassemblement national (RN) : 5 281 576 voix, soit 11,15 %
  • La République en marche (LREM) : 5 076 363 voix, soit 10,72 %
  • Europe Ecologie les verts (EELV) : 3 052 406 voix, soit 6,44 %
  • Les républicains (LR) : 1 920 530 voix, soit 4,05 %
  • La France Insoumise (LFI) :1 428 386 voix, soit 3,01% 
  • Pati socialiste-Place Publique (PS-PP) : 1 401 978 voix, soit 2,96% 
  • Debout la France (DLF) : 794 953 voix, soit 1,67% 
  • Génération.s : 741 212 voix, soit 1,56% 
  • UDI : 566 746 voix, soit 1,19%
  • Parti communiste (PCF) : 564 717 voix, soit 1,19%
  • Parti animaliste : 490 570 voix, soit 1,03% 
  • Toutes les autres listes sont au-dessous de 1%
En comptant les électeurs non-inscrits, cela fait encore moins ! 

Finalement, les européens ne croient plus guère à l'Europe et à son fonctionnement onéreux, privilégiant l’ultra-libéralisme et une commission dont les membres ne sont pas élus démocratiquement, creusant les inégalités entre pauvres de plus en plus pauvres et riches de plus en plus riches…


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