03 octobre 2020

Appel pour soutenir le journal "Le Ravi"

Journal d'investigation
Éditer un journal libre est décidément un sport de combat. Le Ravi, mensuel dédié à l’enquête et à la satire en Provence-Alpes-Côte d’Azur, poursuit sa lutte judiciaire face à l’acharnement de l’Odel Var (Office Départemental d’Education et de Loisirs).

La direction de cet organisme parapublic en charge des centres de loisirs, dirigé par un élu LR, mène en effet un procès bâillon entravant la liberté d’informer du journal...


Le journal Le Ravi pratique un journalisme d’investigation et se donne un devoir d’irrévérence en privilégiant le dessin de presse. Il est né, en 2004, d’un constat : la presse régionale, trop liée aux pouvoirs locaux, focalisée sur les faits divers et le sport parce-que-ça-fait vendre, ne remplit plus sa mission.

Le mensuel, illustré par des dessins de presse, organise ses pages selon un rubriquage en cinq grandes parties: « Les enquêtes » (actualité de la région), « La grosse enquête » (le dossier du mois), « RTT » (culture, gastronomie,…), « La vie de la Tchatche » (sur les différentes actions du journal en lien avec la société) et « Reportages ».  Le journal joue avec les codes plus traditionnels de la presse. Chaque mois, une personnalité, le plus souvent politique, se voit décerner dans l’esprit de la « noix d’honneur » du Canard enchaîné un « Ravi de plâtre » plus horrifique qu’honorifique.

Le journal propose également un portrait satirique « Poids lourd », basé sur les déclarations publiques d’une personnalité de la région, considérée par le journal, en « surpoids médiatique ». S’ajoutent les reportages dessinés, les strips récurrents des dessinateurs du journal, la recette de cuisine du mois, un reportage dessiné.

Édité par une association indépendante, le Ravi n’appartient qu’à ses lecteurs. C’est un mensuel diffusé dans le réseau presse en Provence-Alpes-Côte d’Azur. C’est aussi un journal citoyen investi dans l’éducation aux médias et les quartiers populaires.

Un procès bâillon

Refusant de répondre à des questions légitimes soulevées par les alertes de la Chambre régionale des comptes et les plaintes de salariés devant les prud’hommes, l’Odel Var a attaqué le journal à plusieurs reprises.

Contrairement à ce que voulaient démontrer l’Odel Var et sa directrice des ressources humaines, l'enquête sur les curieuses pratiques au sein de cet organisme n’avait strictement rien de diffamatoire, notamment en révélant que Magali Sparano, la DRH qui portait plainte au côté de l’Odel Var, ait pu racheter à son employeur un véhicule de fonction au quart de sa valeur.

Le Ravi a gagné cette manche mais après avoir été relaxé face à un procès en diffamation pour son enquête « De l’Odel sous les ponts », le mensuel est toujours sous le coup d’une autre procédure concernant un autre article « Les élus d’abord, les enfants après ».

L’Odel Var et son directeur ont réclamé la somme de 32 000 €, un montant qui menace la survie du journal. Le Ravi a perdu en première instance au TGI de Draguignan mais lors du match retour à la cour d’appel d’Aix-en-Provence, la journaliste du journal a été relaxée, les sommes réclamées ont été divisées par dix, mais le mensuel reste partiellement condamné.

Le prochain round aura donc lieu à Paris devant la cour de cassation, le 13 octobre, afin de faire reconnaître totalement la légitimité et le sérieux de son enquête ainsi que le droit à la satire. Ce déplacement du procès dans la capitale va permettre d’instruire le dossier devant une juridiction habituée à traiter du droit de la presse...


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Premiers signataires :

Ariane ASCARIDE (actrice) ; Raymond AVRILLIER (écologiste, maire adjoint honoraire de Grenoble) ; Nicole BRIEND (lanceuse d’alerte, Attac Carpentras) ; Fathi BOUAROUA (Emmaüs Marseille) ; Michel CORDES (comédien) ; Pierre BALLOUHEY (dessinateur, président de France Cartoons) ; François BEAUNE (écrivain) ; Jean-Christophe BOULANGER (président du SPIIL, le Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne) ; François BONNET (co-fondateur de Mediapart) ; Thomas BORNOT (réalisateur) ; Fathy BOURAYOU (dessinateur, fondateur du FIDEP, le Festival International de la caricature, du dessin de presse et de la satire de l’Estaque) ; Alain DAMASIO, (écrivain, typoète) ; Alexandre FAURE (président de l’association Le Crayon) ; Nicole FERRONI (Chroniqueuse, humoriste) ; Lisa GIACHINO (rédactrice en chef de L’Age de faire) ; Benoît GILLES (rédacteur en chef de Marsactu) ; Robert GUÉDIGUIAN (réalisateur) ; PAPET J (musicien, Massilia Sound System) ; Hervé KEMPF (rédacteur en chef de Reporterre) ; HIGH KU (Dj des Chinese Man) ; IMHOTEP (IAM) ; Vincent LANIER (Premier secrétaire général du SNJ, le syndicat national des journalistes) ; Bruno LE DANTEC (écrivain) ; Jean-Baptiste MALET (Prix Albert Londres 2018) ; Teresa MAFFEI (militante associative niçoise) ; Dominique MANOTTI (écrivaine) ; Valérie MANTEAU (Prix Renaudot) ; Philippe MERLANT (co-fondateur de Reporter citoyen) ; Mathieu MOLARD (redacteur en chef de StreetPress) ; Cyril MONTANA (écrivain) ; Philippe PASCAL (lanceur d’alerte, lauréat du Bâillon d’or) ; Christian PHILIBERT (Réalisateur et scénariste) ; Edwy PLENEL (Directeur de la publication de Mediapart) ; Raphaël PRADEAU (porte-parole national d’Attac France) ; Philippe PUJOL (journaliste, prix Albert Londres 2014) ; Agnès ROUSSEAUX (journaliste à Basta !) ; Ivan DU ROY (cofondateur de Basta !) ; Denis SIEFFERT (directeur de publication de Politis) ; Catherine SINET (Directrice de la publication de Siné Mensuel) ; Emmanuel VIRE (secrétaire général du SNJ-CGT, le syndicat national des journalistes CGT).


Photo Creative Commons 


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1 commentaire:

Denis a dit…

J’aime bien ce journal, comme d’ailleurs le Canard enchaîné, les journalistes font un tas de choses formidables dans les collèges, les lycées, les quartiers défavorisés et ailleurs.
Seul petit bémol, c'est qu'il est quand même un peu marseillais. Du coup, quand on n’est pas de Marseille, on ne se sent pas toujours au centre de l'action. Mais bon, c'est une petite équipe et ils ne peuvent pas être partout…