02 février 2007

Nicolas Dupont-Aignan claque la porte de l'UMP

Né le 7 mars 1961 à Paris
Nicolas Dupont-Aignan, candidat à la présidentielle, en désaccord total avec Nicolas Sarkozy sur des questions de fond comme l’Europe ou la politique économique, a claqué la porte de l’UMP.

Auparavant, il avait refusé de participer aux trois forums pré-électoraux de l’UMP qualifiée de «mascarade ».

Sa décision de quitter l’UMP, apparaît comme l’aboutissement logique d’une série de prises de position en décalage complet avec la ligne de l’UMP, pensant que « les solutions aux problèmes des Français proposées par Nicolas Sarkozy n’étaient pas les bonnes solutions, comme d’ailleurs celles de Ségolène Royal ».


Partisan du Non au référendum sur la Constitution européenne, quand l’UMP et le PS militaient pour le Oui, il accuse le candidat, toujours Ministre de l’intérieur, de vouloir " faire revoter une Constitution par le Parlement dans le dos du peuple après 2007 ".

Concernant la politique étrangère de Nicolas Sarkozy, " Il est allé se prosterner devant George W. Bush ", assure-t-il.

Son projet économique et social ? : " Du libéralisme échevelé ", s’emporte-t-il.

Signataire du pacte écologique de Nicolas Hulot, et par ailleurs fermement opposé à la privatisation de GDF -" profondément contraire à l’intérêt de la France "-, il est partisan de " la création d’un groupe public EDF/GDF ".

Il annonce enfin qu’il n’appellera en aucun cas à voter pour le Président de l’UMP, si toutefois celui-ci se qualifie pour le second tour de l’élection présidentielle.

Des critiques virulentes donc à l’égard de Nicolas Sarkozy, qu’on aimerait plus souvent entendre chez Ségolène Royal…

En difficulté pour recueillir les 500 parrainages nécessaires à son entrée officielle dans la compétition présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan a fort à faire pour soulever la chape de plomb qui repose sur le paysage audiovisuel français.

La chaîne TF1, dont on ne rappellera jamais assez que l’actionnaire est un proche de Nicolas Sarkozy, ne l’a toujours pas sollicité pour participer à l’une des émissions grand public qui auront lieu dans le cadre de la campagne présidentielle. Cette mise au ban du candidat gaulliste et républicain, qui suscite l’indignation bien au-delà du cercle des militants de Debout la République, l’a décidé, lui aussi, à adresser une lettre aux responsables de cette chaîne…

 

« Pourquoi je quitte l'UMP »

 Entretien exclusif de Nicolas Dupont-Aignan


Vous venez d’annoncer que vous quittiez l’UMP pour vous présenter à l’élection présidentielle. Pour quelles raisons ?

D’abord parce que le parti développe un projet européen qui vise à faire revoter la constitution européenne rejetée par les Français. Jean Pierre Chevènement, à gauche, a abandonné. Michèle Alliot-Marie à droite, qui pouvait porter les valeurs gaullistes a préféré se rallier à Sarkozy. Il est donc de mon devoir, plus que jamais, d’être candidat pour faire respecter le vote des Français contre la Constitution européenne et pour proposer aux Français un projet républicain et social. 

Vous êtes membre de l’UMP depuis sa création. Etait-ce un choix difficile de quitter ce parti ?

Je me sens serein car je suis cohérent. A partir du moment où je suis candidat à la présidentielle, j’estime que je dois être libre de toute attache partisane. Il est de plus en plus difficile de s’exprimer au sein de l’UMP. L’élection présidentielle dans l’esprit gaulliste, ce n’est pas l’affaire d’un parti. Nicolas Sarkozy est en train de confondre élection présidentielle et élection à la présidence de l’UMP. On peut cadenasser cette dernière mais on ne peut pas interdire aux Français de penser et de voter pour le candidat de leur choix.


Vous ne craignez pas qu’on vous accuse d’être l’homme de la division à droite, le responsable d’un 21 avril inversé ?

Ce raisonnement implique qu’il faudrait interdire — à l’exception de Ségolène Royal et de Nicolas Sarkozy — à toute personne de se présenter. Croyez-vous pour autant que cela empêcherait Jean-Marie Le Pen d’être au second tour ? On évitera au contraire un 21 avril en permettant aux Français de voter pour des candidats différents, mais sérieux, du couple PS-UMP. Si, aujourd’hui, tant de Français votent aux extrêmes, c’est parce qu’ils ne trouvent pas l’offre politique satisfaisante.


Après la présidentielle, il y a des élections législatives. Imaginez-vous que l’UMP vous mette un candidat dans votre circonscription ?

J’assume mon choix et ce sera aux électeurs de ma circonscription de trancher. 

Vous pensez trouver un espace politique entre Villiers et Sarkozy ?

Philippe de Villiers a choisi de copier Jean-Marie Le Pen et je ne partage pas ce choix tactique car je crois au contraire que les Français attendent un vrai rassemblement au-delà du clivage droite gauche sur une certaine idée de la France et sur sa capacité à résoudre enfin des problèmes cruciaux comme les délocalisations, le chômage de masse, la défense des services publiques, l’avenir de notre système de santé ou de notre école. Je refuse la démarche de marketing politique. 


Vous avez rejoint le camp des « petits » candidats. Pensez-vous, comme François Bayrou, que l’élection risque d’être confisquée par les médias ?

La vraie question est de savoir si en 2007 les Français auront le choix, c’est-à-dire s’ils auront l’occasion d’entendre des voix différentes que celles des deux grandes « marques ». Le 28 janvier prochain, je rassemblerai à Paris, dans un grand meeting, mes soutiens qui viennent à la fois des gaullistes de l’UMP, des Chevènementistes et de tous ceux qui veulent changer le fonctionnement de l’Europe pour permettre à la France de régler ses problèmes. Je serai en quelque sorte le candidat libre d’une France libre. Ce sera ensuite aux Français de juger. Cette fin d’année 2006 a été particulièrement étouffante, mais les médias vont commencer à réaliser qu’ils suscitent de plus en plus lassitude s’ils continuent ainsi. J’espère donc qu’ils auront l’intelligence de changer pour conserver leurs auditeurs et leurs lecteurs s’ils ne veulent pas que l’Internet ne les remplace complètement.


Si vous êtes élu président de la République, quelles seront vos trois premières mesures ?

Changer le fonctionnement de la Banque centrale européenne pour faire de l’euro un atout et pas un handicap comme aujourd’hui. Et si nos partenaires refusent, de sortir de l’euro. Ensuite, je doublerai l’effort de recherche pour que la France ne rate pas la révolution scientifique et que nos enfants aient un bon niveau de vie. Enfin, aider d’ici cinq ans cinq millions de Français supplémentaires à acquérir leur logement pour livrer des logements sociaux à ceux qui en ont le plus besoin et résoudre la question dramatique du logement.


© Journal 20 minutes, propos recueillis par Johan Hufnagel


Photo Creative Commons 


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10 commentaires:

Alain a dit…

Je n'adhère pas vraiment aux idées de NDA, mais ce gars a le mérite d'être honnête.

Il est en désaccord profond avec Sarkozy sur tous les sujets importants et contrairement à MAM, Villepin ou Borloo, etc. il a des convictions et préfère se détacher de l'UMP qui n’a dorénavant plus rien de gaulliste.

Il fait preuve d'un grand courage en mettant en jeu sa circonscription. On ne peut que lui souhaiter bonne chance

Charles a dit…

J'aime bien NDA. Il fait partie des gens pour qui je pourrais voter, comme Besancenot ou Bové.

Politiquement, ses idées sur la défense des services publics et son opposition à la baisse des impôts sont bonnes.

Denise a dit…

C'est le seul à l’UMP à avoir refusé de rallier Sarko, et rien que pour ça, il mérite un coup de chapeau.

Bertrand a dit…

Merci Albert pour ce billet sur NDA.

Etant moi même un ancien (naïf) électeur PS, quand j'ai enfin ouvert les yeux sur ce qu'était en fait le PS, j'ai ressenti un profond sentiment de colère : colère contre ces gens qui prétendent défendre les "petits" et qui, en définitive, ne valent pas mieux que ceux qu'ils font semblant d'attaquer, et, également, colère contre moi-même pour ne pas avoir vu la réalité plus tôt.

Le jour où j'ai découvert Nicolas Dupont-Aignan et son mouvement « Debout La République », j'ai repris espoir.

Je me suis dit que, peut-être, la politique française n'était pas morte, qu'enfin un homme semblait proposer des solutions concrètes aux problèmes de la société.

Il est vraiment urgent d'agir.

Céline a dit…

NDA a du mérite, du courage et de l'honnêteté.

Ce n'est pas le cas de Sarko, le roi de la manipulation des statistiques de la délinquance et le ministre de l’intérieur recordman des véhicules brûlés en une année !

Christophe a dit…

Si les Américains déclenchaient une nouvelle guerre dans le Monde, Sarko suivrait sans hésiter…

Cet individu n’a jamais rien eu de gaulliste en lui.

NDA lui a été clair. J’espère que tous les gaullistes de France voteront pour ce jeune homme honnête comme on aimerait plus en voir en politique.

Damien a dit…

Je suis entièrement d'accord avec NDA et j’espère qu’il aura ses 500 signatures puis beaucoup de voix gaullistes et également chevènementistes.

Edmond a dit…

Dupont-Aignan s’inspire au moins de De Gaulle sur un point : sa capacité à l’auto-érection. De Gaulle s’était auto-érigé défenseur de la France. Dupont-Aignan a décidé un beau matin de s’auto-ériger gardien du temple gaulliste. Sans que les gaullistes ne lui aient rien demandé…

henri a dit…

Sarko craint beaucoup la concurrence de NDA car il lui a refusé un temps de parole de seulement 2 minutes au dernier congrès de l'UMP.

Elodie a dit…

Nicolas DUPONT-AIGNAN est un candidat sérieux avec un programme gaulliste et républicain qui mérite d’être défendu…

De plus, il prend de gros risques en se présentant car après les présidentielles, il y a les législatives où il risque d’avoir un candidat UMP contre lui.

Dans tous les cas je voterai pour lui s’il réussit à avoir les 500 signatures.

Vive la France, vive NDA !