L’élection
de Barack Obama au poste de président des Etats-Unis nous a formidablement
émus. Comment rester en effet insensible à la dimension historique de
l'événement et aux images de joie des Noirs américains ?
Mais
maintenant que les fumées d'encens de l'Obamania commencent à se dissiper, que
peut-on attendre du nouveau président ?
En
pleine période de crise financière, de guerre en Irak et en Afghanistan, Barack
Obama fait que plus jamais figure de messie pour toute une partie de la
population américaine, voire européenne et mondiale. Les attentes sont très
fortes mais la tâche pour ce nouveau président devrait s'avérer ardue.
Comment
prendre en effet les rênes d’un pays devenu organisateur du désordre mondial
depuis tant d'années ?
La
réalité sur le terrain et le passif laissé par son prédécesseur George Bush
risquent de limiter ses marges de manœuvre. Obama ne pourra pas aussi
facilement retirer les GI’s d’Irak tant la présence des entreprises américaines
dans cette région du monde est conséquente.
Les
lobbies des armes et du pétrole dictent à ce point les lois aux Etats-Unis,
qu’il risque bien d’être impossible de gouverner sans eux. Kennedy l’avait
d’ailleurs appris à ses dépens : on ne dirige pas les Etats-Unis sans composer
avec leurs lobbies.
Et
comme toutes les grand-messes, sa première conférence de presse étonnamment
courte, devant quelques journalistes triés sur le volet et plutôt complaisants,
pose pour l’instant plus de questions que de réponses.
Comment
être enthousiaste sans perdre son sens critique à propos de Barack Obama ?
Comment expliquer le ridicule des présentateurs-vedettes français fondant sur
Manhattan comme des sauterelles et leurs aprioris parfois extravagants sur les
Etats-Unis ?
Invité
d’Arrêts sur Images, le démographe Emmanuel Todd, s’est essayé à cet exercice
difficile. Les Etats-Unis ? «Ce n'est plus une hyperpuissance, c'est une
hypernuisance». Quant à Obama, "c'est le candidat de l'establishment
financier" assure-t-il.
Vrai ?
Faux ? Les chiffres publics, révèlent en tout cas que Barack Obama a reçu
davantage d'argent des banques que McCain. On n'a peut-être pas fini d'en
parler et d'en reparler…
Photo Creative Commons
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7 commentaires:
Le réveil sera difficile, mais rapide
...
La plupart des gens considèrent que cette élection est une surprise, une bizarrerie, voire une anomalie...
Les forces et les faiblesses de Barack Obama ne découleront pas de la couleur de sa peau mais de son intelligence à percevoir le monde et sa volonté de changer l’Amérique.
Mais il est vrai qu'on ne peut pas faire abstraction de la part africaine de son hérédité et de l’incidence que cette part aura sur sa manière non seulement de gouverner, mais encore de se comporter en tant que chef d’Etat...
Le déballage dégoulinant et affolant de bon sentiments, de moments larmoyants après l'élection d'Obama a rendu impossible un vrai traitement journalistique de son élection, au risque d'ailleurs de faire passer sa performance au second plan.
Nous forcerait-on à aimer Obama ? Pourquoi ? Y aurait-il des raisons objectives de douter ?
Que deviendra l'Obamania si celui-ci ne parvient pas à être à la hauteur de la tâche ?
Obama fera probablement exactement les mêmes choses que ses prédécesseurs, à savoir semer le désordre et la désolation dans le monde pour le plus grand profit des multinationales qui ont financé sa campagne.
La différence sera simplement que grâce à l’argument du "bon" pigment mélanique il sera plus diffille à la fois de voir la nature de ses actes et de les critiquer car on se fera alors taxer de "raciste".
On ne peut en tout cas pas dire que cela commence bien pour la paix au Proche-Orient puisque monsieur Obama n’a rien trouvé de mieux que de nommer Rahm Israel Emanuel comme chef de son cabinet. Cet individu a pour père un membre de l’Irgoun, une ancienne organisation terroriste et sioniste responsable de nombreux massacres en Palestine.
Bonjour Albert,
Pour le moins qu'on puisse dire, ne vous faites pas trop d'illusions.
Comme vous le posiez : qu'y a-t-il derrière l'image ? La réponse n'est pas si rassurante.
Pour être bref, il va essayer de faire du neuf avec du vieux
(qui a crée la situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement).
Obama est en train de s'entourer des éléments des anciennes
administrations Clinton et Bush, comme Hillary Clinton, l'agent du Mossad Rahm Emanuel, des anciens banquiers de Wall Street, des criminels et j'en passe.
Mais franchement, ce sera la même sauce sous un nouveau visage. On appelle ça le rêve américain car il faut bien être endormi pour y croire...
<<....aux images de joie des Noirs américains ?>> ces quelques mots de votre article suffisent à définir votre vision subjective et montrent bien à quel point vous êtes déçu par la victoire éclatante de Barack Obama.C’est vrai que vous êtes de plus en plus nombreux à condamner ce brave homme avant même qu’il soit investi,avant même qu’il ait commencé son mandat.La victoire d’Obama ,vous refusez de le mentioner à été célébrée aux quatres coins du monde,par des blancs,des jaunes,des rouges,des métis bref par toutes les races . c’est Un phénomène qui ne se reproduira certainement pas avant la fin de notre siècle. On lui reproche de faire du neuf avec du vieux.Moi,je trouve qu’il tient simplement compte de la moitié de la population américaine qui n’a pas voté pour lui. Je reconnais que l’élection de Barack Obama a détruit brutalement certains mythes et certains préjugés raciaux très chers aux adeptes de la droite et de l’extrême droite qui n’attendent qu’une chose :l’échec de Barack Obama. Hélas je suis convaincu que cet échec ,n’aura pas lieu.tout simplement parce que les nombreux échecs qu’on annoncait sur son passage n’ont pas eu lieu. La vérité finit toujours par triompher.
Bonjour Fojeba,
Cet article est surtout informationnel, notamment avec la vidéo d’Arrêts sur Images. Personnellement, je ne suis pas déçu mais au contraire ravi de la victoire d’Obama.
Mais traditionnellement, les Démocrates et les Républicains ont toujours suivi à peu près la même politique (en particulier à la chambre des Représentants et/ou au Sénat). Ce n’est pas le condamner que de rappeler cela.
Un seul exemple : Obama choisira-t-il un ou une secrétaire d’Etat aux affaires étrangères qui avait voté en faveur de la guerre en Irak ?
Dans les mois qui viennent, nous y verrons un peu plus clair…
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