10 mai 2011

La création d'un Etat palestinien, c'est maintenant ou jamais !

Tterritoire entre la mer Méditerranée et le fleuve JourdainLa vérité sur le conflit israélo-palestinien a du mal à se frayer un chemin dans la presse et les médias en général. La solution définitive au conflit existe pourtant depuis longtemps mais il ne manque que la volonté politique de l’appliquer : décolonisation des territoires, levée du blocus de Gaza et établissement d’un État palestinien. 

Plusieurs personnalités signent un appel demandant la création d’un Etat palestinien vivant côte à côte avec l’Etat israélien, création d’ailleurs prévue par des résolutions onusiennes…


Le Proche-Orient est à la croisée des chemins. La poursuite de la colonisation israélienne de la Palestine a conduit les négociations de paix dans l’impasse. Le désespoir risque de provoquer l’éclatement d’une troisième Intifada. A l’heure où les peuples arabes reprennent en mains leur destin, seule une reconnaissance généralisée de l’Etat de Palestine dans les frontières d’avant la guerre de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale, peut ouvrir une perspective nouvelle.  

Or, le 24 septembre 2010, le président Barack Obama a proposé à l’Assemblée générale des Nations unies de « revenir l'année prochaine avec un accord qui amènera un nouvel Etat membre aux Nations unies, un Etat palestinien indépendant et souverain, qui vive en paix avec Israël ». Depuis, la plupart des Etats latino-américains ont reconnu cet Etat de Palestine. Le 21 avril, le président de la République Nicolas Sarkozy a fait part au président palestinien Mahmoud Abbas de son « soutien très clair aux efforts visant la création d’un Etat palestinien ». Et le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé estime que la reconnaissance de l’Etat palestinien est « une hypothèse qu’il faut avoir en tête », mais qu’ « il faut le faire avec l’Union européenne ». Laquelle s’est engagée, le 13 décembre dernier, à en faire autant « le moment venu ».

Ce moment est venu. Le président Mahmoud Abbas a entamé une tournée afin d’obtenir la reconnaissance de l’Etat de Palestine. En Israël même, des personnalités pour la plupart issues du Mossad, du Shin Bet, de l’armée et du monde des affaires ont rendu publique une « Initiative de paix israélienne » en faveur de la création d’un Etat palestinien à côté de celui d’Israël. Cette initiative a été suivie d’une pétition dans le même sens signée par une soixantaine de personnalités dont dix-sept lauréats du Prix d’Israël, une des plus hautes distinctions en matière d’art, de sciences, de lettres, des universitaires comme Zeev Sternhell et Yirmiyahu Yovel, la fondatrice du parti Meretz Shulamit Aloni. Les signataires rappellent la résolution 181 de l’Assemblée générale de l’ONU du 29 novembre 1947, qui stipulait « la création d’un Etat juif et d’un Etat arabe indépendants », et reprennent plusieurs phrases de la Déclaration d’indépendance d’Israël du 14 mai 1948. Et ils ajoutent : « Nous avons regardé autour de nous, constaté ce qui se passe dans les pays voisins et nous nous sommes dit qu’il est temps pour les Israéliens de faire entendre leur voix. » 

Nous saluons ces démarches et exhortons la communauté internationale à prendre enfin ses responsabilités : soixante-quatre ans après l’avortement du plan de partage de la Palestine qu’elle ne s’est pas donné les moyens d’appliquer, il lui revient d’assurer un règlement définitif, juste et durable fondé sur le droit international. La France et l’Union européenne doivent prendre l’initiative en reconnaissant sans attendre l’Etat palestinien dans les frontières d’avant la guerre de 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale et en appelant l’ONU à en faire de même sans délai.

Mais nous ne pouvons nous en remettre aux seules autorités nationales et internationales. Notre responsabilité de citoyens est aussi de mobiliser l’opinion pour qu’elle pèse dans ce sens. C’est pourquoi nous invitons les personnalités et les intellectuels de toutes origines, tendances et sensibilités à se joindre à cet appel. Pour que la paix l’emporte sur la guerre. Pour empêcher de nouvelles tragédies. Pour assurer l’avenir des deux peuples vivant sur cette même terre.


> Signer la pétition ICI


Premiers signataires :

Jean Christophe Attias, directeur d'études à l'EPHE (Sorbonne)
Bertrand Badie, professeur à Sciences Po
Jean Baubérot, professeur émérite à l’EPHE (Sorbonne)
Esther Benbassa, directrice d'études à l'EPHE (Sorbonne)
Monique Chemillier-Gendreau, professeure émérite (Université Paris VII-Diderot)
Jean Daniel, éditorialiste, écrivain
François Gèze, éditeur
Gisèle Halimi, avocate, ancienne députée, ambassadrice de l'Unesco
Stéphane Hessel, ambassadeur de France
Daniel Lindenberg, professeur émérite (Université Paris VIII-Saint-Denis)
Roger Martelli, historien
Edgar Morin, sociologue
Pierre Nora, historien
Ernest Pignon-Ernest, artiste plasticien
Joël Roman, philosophe
François Salvaing, écrivain
Dominique Vidal, historien et journaliste


Photo Creative Commons 


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4 commentaires:

Sam Ifghallal a dit…

Israël n a plus d argumentaire en bordant sur le thème "le monde entier et contre nous et veut nous contraindre à faire de dangereuses concessions pour faire plaisir aux Arabes".Les échéances sont connues.En septembre ,les Palestiniens devraient obtenir la reconnaissance de l indépendance de leur Etat lors de l Assemblée générale des Nations unies.Plus de 130 pays ,y compris en Europe , sont prêts à sauter le pas...Enfin...

Anonyme a dit…

L'olivier est la seule ressource naturelle de la Palestine. Il est aussi l'emblème qui relie les populations à cette terre et à leur passé qui se compte en milliers d'années. Les paysages avec leurs terrasses de culture où ils sont généralement implantés témoignent des nombreuses générations qui s’y sont succédées pour les façonner. Ainsi, la reconnaissance de l'état palestinien, rien que pour cette raison, devrait ne pas avoir à être discuté.

actias a dit…

Reconnaitre l’existence d’un Etat Palestinien est une démarche importante à accomplir pour qu’ils puissent retrouver un peu de dignité.

Mais ce n’est qu’une première étape avant beaucoup d’autres !

thomas a dit…

1) Le point de non retour date de 1948...
2) La seule solution est de virer tous les colons et d’offrir aux palestiniens les maisons vides en tant que dommages de guerre et d’occupation....

Je sais... je sais.... Mais on peut rêver non ?