Avec
sa gueule de métèque, Georges Moustaki nous a quittés le 23 mai
2013. Tout au long de sa vie, il aura toujours encouragé la création de
jeunes artistes auto-produits et indépendants, donnant une fois de plus au mot
« liberté » ses plus belles lettres.
Artiste
engagé au moment des événements de mai 68, il a écrit, composé et interprété
« Le Métèque », une ballade romantique qui parle d'un étranger un peu
éthéré, doux rêveur, sans attache. Mais nous continuerons aussi à chanter
« Sans la nommer » une rare chanson française à la gloire de la révolution
permanente, « Ma liberté » « Le temps de vivre », « Ma solitude » et
bien d’autres succès encore…
Né à
Alexandrie, en Égypte, de parents juifs grecs de langue italienne, originaires
de l'île de Corfou, il grandit dans un environnement multiculturel (juif, grec,
turc, italien, arabe, français) et se passionne vite pour la littérature et la
chanson française.
Venu à
Paris en 1951, il exerce la profession de journaliste, puis de barman dans un
piano-bar, ce qui l'amène à fréquenter des personnalités du monde musical de
l'époque. Il entend ainsi Georges Brassens se produire un soir, et c'est pour
lui une révélation. Il n'aura de cesse par la suite de faire référence à son
maître, allant jusqu'à adopter son prénom.
En
1958, le guitariste Henri Crolla lui présente Édith Piaf, pour laquelle il
écrira une de ses chansons les plus connues, Milord. Il aura avec elle une
relation fougueuse, mais courte.
Tout
au long des années 1960, il se positionne comme un compositeur parolier pour
les grands noms de la chanson française comme Yves Montand, Barbara et surtout
Serge Reggiani. Il crée alors des chansons qui resteront parmi ses plus grands
succès : Sarah, Ma solitude, Joseph et Ma Liberté ou encore La Longue Dame
brune qu'il interprète alors en duo avec Barbara.
En
1968, la chanson Le Métèque est un grand succès international qui marque un
nouveau début de sa carrière d'artiste.
En
janvier 1970, il fait son premier grand concert en vedette à Bobino. On
découvre alors un artiste qui privilégie une ambiance chaleureuse, de proximité
avec son public. Il est aussi proche des mouvements trotskistes comme le montre
sa chanson Sans la nommer où il personnifie la révolution permanente, une des
théories principales de Trotski.
En
1974, il soutient la candidature d’Alain Krivine à l’élection présidentielle.
Pendant
les trois décennies suivantes, il parcourt le monde pour se produire, mais
surtout pour trouver de nouvelles inspirations.
Le
8 janvier 2009, Georges Moustaki monte sur scène, à Barcelone, et
explique au public que ses problèmes respiratoires ne lui permettent pas
d'assurer le concert.
Le
14 octobre 2011, il annonce à la presse qu'il est définitivement
incapable de chanter.
En
2012, il soutient la candidature de Philippe Poutou à l’élection
présidentielle.
Il
meurt le 23 mai 2013 à Nice des suites d'une maladie pulmonaire, un emphysème.
Il était hospitalisé à La Maison du Mineur à Vence (Alpes-Maritimes).
Salut
Georges !
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