19 août 2019

Soutien aux peuples indigènes d'Amazonie

Terena
Les peuples indigènes d'Amazonie sont partout menacés par la perte de leur habitat : la forêt tropicale au Brésil, en Equateur, au Pérou et dans les pays voisins dont la Guyane française. 

Si la déforestation ne cesse pas, un point de non-retour sera atteint d'ici quelques années et l'effondrement de cet écosystème aura des conséquences dramatiques pour la planète entière... 


C'est avec cette terrible prédiction que les populations indigènes d’Amazonie lancent un appel à la communauté internationale. Réunis dans l'alliance COICA (Coordinadora de las Organizaciones Indígenas de la Cuenca Amazónica) qui regroupe villages, communautés ainsi qu’associations locales et nationales, ils demandent à l’ONU et aux gouvernements sud-américains de protéger le territoire amazonien.

Les peuples indigènes ne font pas que préserver les forêts tropicales avec leur mode de vie respectueux de l'environnement, ils agissent aussi contre leur pillage par les industries du bois et de l'agroalimentaire, les sociétés minières et les projets de méga-barrages soutenus par le Président du Brésil, Jair Bolsonaro. Les indigènes sont pour cela souvent menacés ou poursuivis comme en témoigne l'assassinat de dix membres d’une tribu isolée par des chercheurs d’or, rapporté par le New-York Times en septembre 2017.

Affichant un déni du changement climatique, Jair Bolsonaro s'est encore distingué cet été en déclarant vouloir construire une autoroute traversant la forêt amazonienne et en limogeant Ricardo Galvao, directeur de l’Institut national de recherche spatiale, chargé de mesurer la déforestation de l’Amazonie, après l'avoir accusé de publier des données « mensongères, au service des ONG »

La préservation de l'Amazonie est fondamentale car la forêt tropicale régule le climat de l'Amérique du Sud mais influence aussi celui de la planète. La déforestation à grande échelle provoque l'émission massive de CO2 et favorise les phénomènes météorologiques extrêmes tels que la sécheresse, les pluies torrentielles et les violentes tempêtes.

Cette situation est encore aggravée par une progression alarmante des feux de forêt au Brésil, souvent déclenchés volontairement par les grands exploitants agricoles qui ont besoin de plus en plus d'espaces pour y planter notamment du soja transgénique. Fin août 2019, Sao Paulo, première métropole du pays, a été ainsi recouverte en plein après-midi d'un nuage noir dû à des feux de forêt à des milliers de kilomètres de là...


À l'ONU et aux gouvernements des pays d'Amazonie

Madame, Monsieur,

Nous vous adressons ce courrier en soutien à la Coordination des Organisations Indigènes du Bassin Amazonien (COICA) et à ses revendications :

L’Amazonie est un organisme unitaire et continu devant être traité dans sa globalité, quand bien même son territoire s'étend sur neuf différents pays. Protéger une zone tout en délaissant une autre n’a aucun sens. Il en va des campagnes de vaccination se limitant à un seul pays tout en laissant les gens tomber malades de l’autre côté de la frontière, des atteintes portées aux pays situés en aval d’un fleuve où l’on construit un barrage, de l’épandage de milliers de tonnes de substances toxiques dont les poisons se répandent dans l’atmosphère et les rivières et intègrent la chaine alimentaire.

La situation est particulièrement urgente comme le montre le meurtre récent de dix membres d’une tribu isolée au Brésil. Les populations indigènes d’Amazonie souffrent de nombreuses menaces et exactions : projets miniers, agriculture industrielle et ses monocultures de palmiers à huile ou de soja, forages pétroliers, exploitation forestière illégale, élevages intensifs et projets d’infrastructures (routes, barrages, canaux, lignes à haute tension), etc.

Pour ces raisons, nous appelons l'Organisation des Nations Unies à se prononcer pour une intervention internationale d'urgence en Amazonie en coordination avec la COICA et les gouvernements des pays amazoniens. L'objectif est de vérifier les exactions commises envers les forêts tropicales et ses populations indigènes.

Nous appelons aussi l’ONU à lancer un processus de dialogue avec les gouvernements impliqués dans certains de ces projets, par exemple celui de la Chine. L’objectif est de faire adopter des normes sociales et environnementales pour les entreprises et pour les banques car elles sont à l’heure actuelle inexistantes ou insuffisantes.

Nous vous prions de croire, Madame, Monsieur, en l'assurance de notre respectueuse considération.



Pour signer, c’est ICI



Destinataires de la pétition :

  • Mme Victoria Tauli-Corpuz, Rapporteuse spéciale sur les droits des peuples autochtones de l’Organisation des Nations unies (ONU)
  • M. Erik Solheim, Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE)
  • M. Ib Petersen, Président du Conseil d'administration du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD)
  • M. Guy Ryder, Directeur général de l'Organisation internationale du travail (OIT)
  • Mme Anastasia Crickley, Présidente du Comité de l'ONU pour l'élimination de la discrimination raciale (CERD)
  • M. Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS)
  • M. José Graziano da Silva, Directeur général à l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO)
  • Mme Patricia Espinosa, Secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC)
  • Mme Cristiana Pașca Palmer, Secrétaire exécutive de la Convention sur la diversité biologique (CDB)
  • Mme Irina Bokova, Directrice générale de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO)


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