18 janvier 2020

Le scandale de la nouvelle baisse du taux du livret A

Livret A
Les épargnants sont désormais fixés sur le taux d’intérêt du livret A et du livret de développement durable et solidaire (LDDS), qui va tomber à 0,50% à partir du 1er février prochain contre 0,75% depuis août 2015. 

La rémunération de ce placement fétiche pour les Français atteint ainsi son niveau historique le plus bas et son rendement réel va bien sûr devenir de plus en plus négatif…


Le livret A est la forme d’épargne préférée des Français. 55 millions de personnes en possèdent un, même si les sommes déposées sont souvent modiques.

Ce nouveau taux de 0,50% correspond à la nouvelle formule de calcul qui établit la moyenne entre le taux monétaire courant à court terme qui reste actuellement négatif et l'indice des prix à la consommation hors tabac des six derniers mois, sans pouvoir être inférieur à 0,50%. C'est donc ce taux plancher qui a été proposé par la Banque de France au gouvernement et validé par le  ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire. 

La collecte du livret A permet de financer le logement social en servant de base à des emprunts à long terme accordés aux bailleurs sociaux. Sur la base de l'encours actuel qui est proche de 300 milliards €, la baisse du taux de 0,75% à 0,50% va représenter une économie de rémunération d'environ 750 millions €.

Emmanuel Macron sur les traces de François Hollande


Au cours du quinquennat précédent, le gouvernement de François Hollande a baissé à plusieurs reprises le taux du livret A :
  • 1er février 2013 : 1,75 % 
  • 1er août 2013 : 1,25 % 
  • 1er août 2014 : 1,00 % 
  • 1er août 2015 : 0,75 %
Aujourd’hui, Emmanuel  Macron et son gouvernement proposent une nouvelle baisse avec un taux misérable de 0,50%, nettement inférieur au taux d’inflation, et dans le même temps suppriment l’ISF, acceptent les traités européens qui permettent une évasion fiscale qui coûte de 80 à 100 milliards € et versent 15 milliards € par an aux entreprises via le CICE (dont des grandes entreprises qui licencient des salariés tout en versant à leurs actionnaires des dividendes en forte hausse ).

Depuis sa création en 1815, jamais le taux de rémunération nominal n'aura été aussi bas. Pis, si l'on déduit le taux d'inflation, cela fait maintenant trois ans que le rendement du livret A est négatif, après une période de trente ans de rendement positif. 


Ce qui revient à voler les millions de Français modestes qui placent leurs petites économies sur le livret A. Un épargnant qui possède 4 500 € sur son livret (montant moyen observé) va donc gagner 22,50 € d’intérêt sur l’année, alors que l’inflation 2019 de 1,5% fait qu’il en faudrait 67,50 €. Soit un vol de 45 € pour le détenteur concerné. 


Face à cette baisse historique, plusieurs associations comme le Conseil National des Associations Familiales Laïques (CNAFAL) protestent : « Le livret A d’épargne est vraiment un placement populaire : il sert à une majorité de population précaire à économiser euro par euro pour boucler les fins de mois. Un quart des français le prennent aussi en cas de pépin ou de facture imprévue. Ceci explique que les épargnants qui ont les livrets les moins bien dotés (une majorité) l’utilisent pour des petites sommes et pour perdre le moins d’argent possible. »  

Ce taux d’intérêt servi aux épargnants devrait être au moins égal au taux d’inflation annuel calculé par l’INSEE, afin de protéger l’épargne des millions de Français les plus modestes, voire même atteindre, après déduction du taux d’inflation, un taux réel net de 1 %, ce qui ne serait pas déraisonnable.

Avec cette décision, une nouvelle fois, Emmanuel Macron viole la Constitution et son préambule qui posent les principes fondamentaux de la République sociale et de la justice contributive entre les citoyens...


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1 commentaire:

Hubert a dit…

Mettre de l'argent sur le livret A et se faire ainsi voler à cause d'un taux d'intérêt inférieur au taux d'inflation annuel, c'est typiquement français !