22 février 2020

Coronavirus Covid-19 : la revanche du pangolin...

Petit mammifère à écailles
Après la chauve-souris, le serpent ou la civette, c’est le pangolin qui a été désigné par des scientifiques chinois de l’Université d’Agriculture de Chine du Sud comme étant l’élément principal de transmission du coronavirus Covid-19 à l’homme.

La crise sanitaire que nous connaissons met ainsi en lumière les différents trafics d’animaux dans le monde dont le pangolin est la principale victime…


L’innocent pangolin, un peu myope, balaie le sol de sa longue langue gluante pour attraper ses proies, principalement des fourmis dont il est très friand, mais peut en même temps ingérer des crottes d’autres animaux porteuses du virus. 

À l’occasion de plus de 1 000 tests génétiques, les chercheurs chinois ont remarqué des similarités entre les séquences de génomes des virus observées sur des pangolins et celles du coronavirus, les premières étant identiques à 99 % aux secondes. Un pangolin aurait mangé des fruits ou des graines tombés à terre et contenant des déjections de chauve-souris, ingurgitant en même temps le coronavirus. La viande de l'animal aurait été ensuite vendue sur un marché, achetée et consommée par des humains qui se sont retrouvés contaminés par la suite.

Pour Ray Jansen qui travaille à l’université de Pretoria et qui dirige le Groupe de travail sur le pangolin, il se pourrait que la contamination ait eu lieu sur le marché même où la viande est découpée pour la vente. Cette viande est consommée non seulement en Chine, mais aussi au Vietnam, en Malaisie, en Inde, au Népal, en Afrique de l’ouest et centrale. 

Les braconniers premiers responsables de la crise sanitaire


De nombreux titres de presse blâment le pangolin mais en oubliant un élément essentiel qui est celui du braconnage. C’est en effet le seul élément à incriminer dans cette affaire car le trafic de ces animaux est un véritable fléau, qui menace à terme tout un écosystème. 

Le pangolin est tristement célèbre pour briguer la première place du podium des animaux les plus braconnés au monde. Les chiffres font état d’environ 500 000 pangolins sacrifiés chaque année et des dizaines de pays sont impliqués dans ce trafic illégal non seulement en Asie mais aussi en Afrique. Le pangolin est d'autant plus facile à capturer qu'il se roule en boule en cas de danger puis reste immobile. Il n'y a plus alors qu'à le ramasser directement au sol.

Le trafic alimente principalement les marchés asiatiques où sa viande est vendue à prix d’or, sans compter la médecine chinoise qui apprécie particulièrement ses écailles réduites en poudre à l'instar des défenses d'éléphant, des cornes de rhinocéros ou  des dents de tigre. 

La Chine a ainsi une responsabilité énorme dans cette épidémie transmise par un animal sauvage interdit de commerce. Dans une tribune au « Monde », Yann Arthus-Bertrand, Olivier Blond et Sylvie Lemmet s’indignent d'ailleurs du non-respect de sa signature  de la convention internationale contre le trafic des espèces sauvages (Cites), qui protège le pangolin.

Le Congrès national du peuple chinois a bien annoncé le renforcement des lois sur le trafic illégal des espèces sauvages ainsi que la fermeture de tous les marchés qui vendent de la viande animale mais cette prise de conscience tardive sera-t-elle vraiment suivie d'effets concrets bénéfiques pour le pangolin et les autres espèces animales en danger d'extinction ?







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1 commentaire:

Robert a dit…

La responsabilité de la Chine est immense et il faudrait enfin que tous les pays du monde entier mettent en demeure les Chinois pour qu'ils arrêtent de manger des animaux sauvages comme le pangolin ou la civette sans compter le problème des boucheries de viande de chien qui ont pignon sur rue…