En effet, l’électorat
potentiel d’Éric Zemmour ressemble à celui des Républicains : âgé et
plutôt aisé, ce qui pourrait conduire LR à finir la séquence électorale de 2022
dans le même état que le PS en 2017…
Tout semble
possible dans cette future élection présidentielle qui promet d’être pleine de surprises, la
première étant l’ascension de l’essayiste et journaliste Éric Zemmour au rang de possible adversaire d’Emmanuel Macron
au second tour de l'élection.
C’est
ce qui a poussé les principaux candidats à la candidature des Républicains à prendre des positions fermes sur la question
migratoire, quitte à prendre de grandes libertés avec l’UE qu’ils ont
contribué à construire de la façon qu’on connait. C’est probablement le sujet
sur lequel il est le plus facile de s’opposer à Emmanuel Macron, même si sa
politique s’inscrit dans la ligne des politiques du passé, droite
comprise.
Mais
ce faisant, n’ouvrent-ils pas un boulevard à Éric Zemmour, plus crédible que
ceux qui sont comptables de la politique menée de 2002 à 2012, de nombreux
anciens Républicains étant de plus au gouvernement depuis l’élection d’Emmanuel Macron en
2017 ?
Le processus de désignation du candidat républicain
Le congrès
des Républicains, prévu début décembre prochain, doit départager les 6 candidats
déclarés grâce à une primaire interne qui ne dit pas son nom, le président du
parti, Christian Jacob, préférant parler de processus de départage !
Parmi ces candidats, deux d'entre eux, Xavier
Bertrand et Valérie Pécresse, réclament l’investiture des Républicains alors qu'ils avaient
quitté ce parti il y a quelques années du fait de la droitisation menée par Laurent Wauquiez. Un parti
qui s’apprête à désigner des candidats qui ont quitté ce même parti, c'est du jamais vu dans l’histoire des Républicains et de ses anciennes appellations
UMP ou RPR !
Si Xavier Bertrand est légèrement devant dans les sondages que ses principaux concurrents, il faut dire qu'il a souvent dit tout et son contraire. Après avoir annoncé ne pas vouloir se soumettre à une primaire en disant que les primaires sont étrangères à la tradition de la Cinquième République, il a décidé finalement de se soumettre au vote des adhérents et donc à une primaire interne ! Après avoir dit ne pas vouloir réadhérer aux Républicains, il a finalement annoncé reprendre sa carte au parti, tout comme Valérie Pécresse, pour pouvoir participer au congrès !
Sa volonté de rassemblement semble contradictoire en fait avec son désir de vouloir en même temps l’abdication de ses principaux rivaux. Il semble se contenter d’un copier-coller de la campagne de Sarkozy de 2007, entre dénonciation de l’insécurité et éloge du travail, reprenant notamment l’idée d’une défiscalisation des heures supplémentaires. Pourtant, tous les dispositifs d’exonération de cotisations sociales finissent toujours par avoir des conséquences et imposent des coupes sombres dans les budgets publics.
Quant à l’attractivité de Valérie Pécresse, elle a été testée il y a quelques jours lors de l'émission avec Gérard Darmanin, qui a fait quatre fois moins d’audience que lors du débat entre Éric Zemmour et J.L. Mélenchon !
Ces deux candidats sont issus, à la base, de l’aile modérée, et donc très proches idéologiquement de la majorité au pouvoir, tout comme Michel Barnier, l’ancien commissaire européen qui n’a de gaulliste que le nom et qui s’est épanoui comme technocrate européen tout en restant chez Les Républicains.
Bref, avec des candidats aussi peu inspirants et un contexte globalement très défavorable, entre Emmanuel Macron et Eric Zemmour, les Républicains pourraient bien aborder l’élection présidentielle de 2022 dans la même position que le PS en 2017. Bien sûr rien n’est joué mais avec ce processus de primaire interne très tardif, conjugué à une gauche désunie dont les différentes composantes sont au plus bas dans les sondages, on se demande comment tout cela peut bien finir…
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