Pourquoi en cas de plainte pour viol, la
parole de la femme est-elle systématiquement dévalorisée ? Les propos entendus
depuis le début de l’affaire DSK en provenance de la plupart des politiques ou
journalistes montrent, hélas, que le viol est encore minimisé dans notre
société.
Combien de fois Pierre Moscovici et Jean-Christophe Cambadélis ont-ils répété que l'incrimination contre DSK ne lui ressemblait pas ? (alors qu’ils savent pertinemment que cela lui ressemble trop bien au contraire…).
Pour Jack Lang, "il n’y a pas mort d’homme". Pour BHL, ça ne ressemble pas à son "ami", la palme d’or revenant incontestablement à un autre ami de DSK, Jean-François Kahn, qui a déclaré le 16 mai sur France-Culture qu’il ne s’agissait après tout que d’un “troussage de domestique”. Pour un peu, JFK nous ferait revenir quelques siècles en arrière, presque au bon temps du “droit de cuissage” médiéval (un seigneur avait le droit d’”essayer” toute femme qui se mariait dans sa juridiction).
Mais aujourd’hui, il est urgent de rappeler à tous ces messieurs (sans majuscule, mais ce n'est pas un oubli) que la présomption d'innocence ne peut pas faire oublier qu'il y a aussi une présomption de victime…
Appel " Sexisme : ils se lâchent, les femmes trinquent ! "
Depuis une semaine, nous sommes abasourdies par le déferlement quotidien de
propos misogynes tenus par des personnalités publiques, largement relayés sur
nos écrans, postes de radios, lieux de travail comme sur les réseaux sociaux.
Nous avons eu droit à un florilège de remarques sexistes, du « il n’y a pas
mort d’homme » au « troussage de domestique » en passant par « c’est un tort
d’aimer les femmes ? » ou les commentaires établissant un lien entre
l’apparence physique des femmes, leur tenue vestimentaire et le comportement
des hommes qu’elles croisent.
Nous sommes en colère, révoltées et révoltés, indignées et indignés.
Nous ne savons pas ce qui s’est passé à New-York samedi dernier mais nous savons ce qui se passe en France depuis une semaine. Nous assistons à une fulgurante remontée à la surface de réflexes sexistes et réactionnaires, si prompts à surgir chez une partie des élites françaises.
Ces propos illustrent l’impunité qui règne dans notre pays quant à l’expression publique d’un sexisme décomplexé. Autant de tolérance ne serait acceptée dans nul autre cas de discrimination.
Ces propos tendent à minimiser la gravité du viol, tendent à en faire une
situation aux frontières floues, plus ou moins acceptable, une sorte de dérapage.
Ils envoient un message simple aux victimes présentes et futures : « ne portez
pas plainte ». Nous le rappelons : le viol et la tentative de viol sont des
crimes.
Ces propos prouvent à quel point la réalité des violences faites aux femmes
sont méconnue. De la part d’élites qui prétendent diriger notre société, c’est
particulièrement inquiétant. 75 000 femmes sont violées chaque année dans notre
pays, de toutes catégories sociales, de tous âges. Leur seul point commun est
d’être des femmes. Le seul point commun des agresseurs, c’est d’être des
hommes.
Enfin, ces propos font apparaître une confusion intolérable entre liberté
sexuelle et violence faite aux femmes. Les actes violents, viol, tentative de
viol, harcèlement sont la marque d’une volonté de domination des hommes sur le
corps des femmes. Faire ce parallèle est dangereux et malhonnête : ils ouvrent
la voie aux partisans d’un retour à l’ordre moral qui freine l’émancipation des
femmes et des hommes.
Les personnalités publiques qui véhiculent des stéréotypes qu’on croyait d’un
autre siècle insultent toutes les femmes ainsi que toutes celles et ceux qui
tiennent à la dignité humaine et luttent au quotidien pour faire avancer
l’égalité femmes- hommes.
> Signer l’appel : ICI
Premiers signataires :
Audrey Pulvar, Florence Foresti, Gisèle Halimi, Clémentine Autain, Françoise Héritier, Virginie Despentes, Christine Ockrent, Florence Montreynaud, Isabelle Alonso, Marie-Françoise Colombani, Agnès Bihl, Annie Ernaux, Geneviève Fraisse, Julien Bayou, Patric Jean, Dominique Méda, Annick Coupé, Caroline Mecary, Giulia Foïs...
Associations féministes :
Planning Familial, Choisir la Cause des Femmes, la CLEF, Femmes pour le Dire Femmes pour Agir, Mix-Cité, l'inter-LGBT, le Laboratoire de l'Egalité, les Chiennes de Garde, la Maison des Femmes de Montreuil, Le Collectif de Pratiques et de Réflexions Féministes « Ruptures », le Réseau Féministe « Ruptures », Bagdam Espace lesbien, SOS Les mamans, Association la Lune, l'ANEF, l'Espace Simone de Beauvoir, La Ligue du Droit International des Femmes, le Centre Évolutif Lilith (Lesbiennes en Marche) Marseille
Responsables politiques :
Benoît Hamon, Arnaud Montebourg, David Assouline, Danièle Bousquet du Parti socialiste, Cécile Duflot, Eva Joly de Europe Ecologie Les Verts, Pierre Laurent, Marie-George Buffet du Parti Communiste Français, Jean-Luc Mélenchon, Martine Billard du Parti de Gauche et Myriam Martin, Christine Poupin, NPA.
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3 commentaires:
Et c'est ce " type " qui comptait devenir président de la République française ?
Quel charisme, quelle fougue, quelle carrure...
Ça prouve bien une chose : c'est que les élites sont complètement déconnectés.
Les agissements de DSK sont connus depuis longtemps même si c'était en catimini puisque moi, citoyen lambda, j'en avais eu vent...et pourtant on ne les a jamais entendues ces femmes jusqu'à présent...
Leur démarche est cependant louable mais bien tardive vu que ce n'est pas d'aujourd'hui que les écarts de ce Monsieur étaient pris à la rigolade sans égard pour celle (s) qui s'en plaignaient...
Le « ZIZI DSK » a permis de faire tomber les masques et ici,les français peuvent les voir à nu et qu’ils se sont fait rouler dans la farine.
Tout ce beau monde… leur patrie, c’est le sionisme.
Vrais ou faux juifs, ils sont doués dans le rôle de la pleurniche.
A cet effet, nous lançons une campagne pour récolter des fonds pour financer l’achat de mouchoirs en papier pour nos élites pleurnichardes.
Tiens… Voilà la Mitterrand de la Culture qui n’arrête pas de pleurer.
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