On
savait la forêt amazonienne en grand danger depuis de nombreuses années à cause
notamment d’une déforestation outrancière et du récent feu vert donné par
l’institut brésilien de l’environnement à la construction du barrage
hydroélectrique de Belo Monte sur la rivière de Xingu.
Mais
le pire est à venir. Le lobby agricole a remporté en effet une importante
victoire au Brésil car les députés ont approuvé une modification du code
forestier qui assouplit les mesures de protection de l'Amazonie.
Indispensable
à la vie sur terre, cette magnifique forêt regorge d’une très grande variété de
plantes médicinales et produit 20% de l’oxygène et de l'eau douce de toute la
planète…
Le Brésil a fait un pas en arrière dans la lutte contre la déforestation de l'Amazonie. Après deux ans de débats houleux, les députés ont finalement approuvé la révision du code forestier datant de 1965. Jusqu'alors, ce code limitait l'usage agricole des terres, contraignant les propriétaires de forêts à en préserver une partie pouvant aller jusqu'à 80% en Amazonie.
Le
texte vise bien à protéger certaines zones telles que les rives des fleuves,
les sommets ou les coteaux des collines mais il légalise les zones illégalement
déboisées jusqu'en juillet 2008, de même qu'il autorise l'activité agricole
dans certaines zones sensibles.
Il
s'agit d'un véritable "passeport pour la déforestation et l'expansion
débridée de l'agriculture et de l'élevage", s'insurge l'association
écologiste Greenpeace pendant que les agriculteurs et éleveurs "célèbrent
les progrès obtenus". "
Ce qui
est en jeu, c'est la production d'aliments au Brésil, qui soutient l'économie
nationale ", se réjouit la présidente de la Confédération nationale de
l'Agriculture, Katia Abreu.
Alors
que le Brésil abrite aujourd'hui 5,3 millions de kilomètres carrés de forêts,
il est à la fois l'un des principaux producteurs et exportateurs du monde de
soja, de céréales et de viande et le cinquième plus grand émetteur de gaz à
effet de serre.
Cette
menace sur la forêt amazonienne a provoqué la colère générale parmi la
population et des manifestations ont lieu actuellement dans tout le pays. Mais
pour faire taire tout détracteur, des voyous armés suspectés d'avoir été
embauchés par des exploitants forestiers, ont assassiné des défenseurs de
l'environnement. Le nombre de menaces de mort et d’assassinats de leaders
paysans qui luttent pour une utilisation durable des forêts est croissant.
Entre 1985 et 2010, 1186 cas d’assassinats ont été enregistrés…
Ces
événements confirment les menaces qui continuent à peser sur tous ceux qui
s’opposent à la mise en coupe réglée de l’Amazonie au profit des grands
propriétaires latifundistes de bétail ou plus récemment de la production
mécanisée de soja, en enrichissant au passage les entreprises qui pillent la
forêt en produisant du bois illégal.
Mais
la mobilisation redouble et de courageux militants indigènes organisent de
gigantesques marches pour demander des actes concrets au gouvernement. 79% des
Brésiliens soutiennent un veto à ces changements de la part de la présidente du
Brésil Dilma Rousseff. Cette pression intérieure a déjà conduit certains
membres de son gouvernement à appuyer à leur tour cette option, comme la
ministre de l'Environnement, Izabella Teixeira.
Dans
ce contexte, une action internationale en solidarité avec le peuple brésilien
et les défenseurs de la forêt équatoriale est plus que jamais nécessaire pour
forcer la main de la présidente du Brésil à opposer son droit de veto, au moins
sur certains points de la loi…
Nous
vous appelons à prendre des mesures immédiates pour sauver les précieuses
forêts du Brésil en opposant votre veto aux amendements au code forestier. Nous
vous demandons également d'empêcher d’autres meurtres de militants écologistes
et de travailleurs en durcissant les poursuites à l'encontre des exploitants forestiers
illégaux et en renforçant la protection des personnes menacées d’agression ou
de mort. Le monde a besoin du Brésil comme leader international sur
l’environnement, une action forte de votre part aujourd'hui sauvegardera la
planète pour les générations futures.
Photo
Créative Commons
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