Depuis
quelques mois, à Drucat et Buigny-Saint-Maclou, deux communes à 4 km
d'Abbeville dans la Somme, un entrepreneur de BTP envisage d'implanter une
étable de 1000 vaches laitières et 750 veaux ainsi qu’un méthaniseur hors
normes afin de produire du biogaz, ensuite transformé en électricité, à partir
des entrants multiples en décomposition biologique.
Un
projet à des fins purement financières, jamais vu en France et qui présente de
nombreux risques pour la santé !
Une
course effrénée à la productivité intensive s’est engagée avec ce projet
d’étable industrielle et de méthaniseur émanant du groupe de BTP Ramery.
Prétendument agricole malgré sa taille, ce méthaniseur sera exempté des normes
de sécurité industrielle.
Les
entrants multiples (lisier, boues de station d’épuration urbaines, déchets
alimentaires et organiques) seront récoltés dans un rayon de 110 km et il
faudra 2700 hectares pour épandre les 40 000 tonnes annuelles de boues
résiduelles. Avec un tel épandange, c'est risquer un air vicié, des cultures
impropres à la consommation et des infiltrations dans les nappes
phréatiques.
La loi
autorise bien de classer un méthaniseur comme exploitation agricole avec des
avantages au niveau fiscal, du prix de vente du KW et des subventions. En 2011,
82 demandes d’exploitation ont été déposées pour 10 MW au total, soit une
moyenne de 0,12 MW par méthaniseur d’après le Ministère de l'Agriculture mais
le projet de M. Ramery est annoncé pour une puissance de 1,5MW, soit près de
treize fois plus !
Des risques graves pour l’environnement et la santé
Concernant
le risque sanitaire pesant sur la population locale, aucune étude n’a été
effectuée ni en France ni en Europe d’après l’INERIS (Institut national de
l'environnement industriel et des risques) pour la simple raison que ce projet
est inédit.
Les
rejets de ce méthaniseur sont bien déclarés «acceptables en termes toxiques et
cancérigènes» mais il y aura dans cette concentration animale, épidémies,
abattages en masse, mutation incontrôlable de virus, utilisation
d'antibiotiques augmentant l' «antibio-résistance».
Les
risques concernant l’eau sont par ailleurs immenses au regard à la taille de
l’usine, à la quantité importante des déchets produits et à la pollution
potentielle du sol.
Outre
les odeurs probables, la production de gaz ammoniaque provoque en outre des
irritations respiratoires et participe à la production de pluies acides.
Concernant
le bruit, le promoteur n’est pas en mesure de donner une estimation des niveaux
sonores du méthaniseur. Il ne donne que les chiffres de l'état
initial du site déjà très élevés (65db le jour et 59db la nuit). Aucun vrai
chiffrage de l'installation n'est donné alors que la loi l'exige. Notons qu’en
Espagne par exemple la loi impose pour un méthaniseur de plus de 1 MW une
distance minimum de 2 kms avec la première habitation. Or, celui-ci ne sera
qu’à 600m des premières habitations !
Certains
épandages étant prévus jusqu’à 40 km du site, c’est un nombre impressionnant de
véhicules agricoles qui vont devoir s’insérer dans le flot déjà important de
7200 véhicules / jour de la D928. Les véhicules lourds, lents et boueux dans la
circulation multiplieront les risques d'accidents et les routes vont se
dégrader, ce qui entraînera des frais d’entretien des chaussées élevés pour la
collectivité et des dépenses d’énergie accrues.
Un mépris total pour le bien-être animal
Les
bêtes enfermées, au régime alimentaire modifié pour produire au maximum,
donneront lait puis viande de piètre qualité. Pour les nourrir
artificiellement, au lieu des pâtures favorables à leur bien-être et à leur bon
équilibre général, il faudra des aliments importés et/ou poussant avec engrais
chimiques et pesticides.
Une
production intensive de lait conduit la vache à manger davantage et à pousser
son système digestif à ses limites. Cela conduit à des problèmes digestifs, une
fermentation excessive dans le rumen, provoque des cas de fourbure et augmente
les taux d’abattage de troupeaux.
La
sélection génétique de vaches à haut rendement est le facteur principal des
problèmes de santé des vaches laitières, notamment concernant la fertilité, les
problèmes digestifs, les maladies infectieuses, particulièrement la mastite.
Les
risques concernant la tuberculose sont particulièrement élevés au vu de la
taille et des conditions imposées par le projet. Récemment, 225 bovins ont été
abattus à Hornoy le Bourg suite à une épidémie de tuberculose bovine.
L'Allemagne
donnée comme modèle par le promoteur connaît actuellement un nouveau scandale
sanitaire. Le virus Schmallenberg, qui porte le nom de la ville allemande où il
a été détecté pour la première fois en novembre 2011, touche 51 exploitations
en Allemagne, principalement dans le Land de Rhénanie du Nord-Westphalie, selon
l'Institut Friedrich-Loeffler !
Enfin,
l’article 13 du Traité de Lisbonne (TFEU 2007) demande aux membres de l’union
européenne de prendre en totale considération le bien-être animal dans
l’agriculture reconnaissant les animaux comme des êtres sensibles dont les
besoins doivent être respectés. On n'a pas le droit d'entreprendre n'importe
où, n'importe comment, et à n'importe quel prix ! Chacun souhaite un avenir
plus respectueux de la Nature et des hommes.
Le
site est proche de la Baie de somme et du site Natura 2000 qui ont une vocation
touristique évidente. En Baie de Somme, on peut craindre également
des algues vertes, comme en Bretagne. De plus, M. Ramery qui rachète les terres
dans la région, va accélérer la disparition des exploitations agricoles en
empêchant les jeunes agriculteurs de s'installer.
La
décision d'autoriser ce projet est maintenant entre les mains du Préfet de la
Somme…
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