25 janvier 2013

L'apiculture est plus utile que la culture des OGM !

L’intérieur est composé de cellules hexagonales de cire d'abeilleUn débat au Parlement européen va s’engager dans les semaines à venir et jusqu’en mai 2013 suite à la décision de la cour de justice de l’Union Européenne dans l’affaire Bablok. Du miel contaminé avec du pollen de maïs MON 810 ne peut être commercialisé faute d’autorisation de ce pollen pour l’alimentation humaine. 

Cette décision marque la reconnaissance de l’incompatibilité de la culture des OGM avec l’apiculture mais la Commission européenne a recommandé pour l’instant aux Etats membres d’attendre avant d’agir…


La multinationale Monsanto a obtenu en 1998 une autorisation de mise sur le marché du maïs génétiquement modifié de type MON 810. D’autres produits alimentaires dérivés de ce maïs ont également été autorisés : la farine de maïs, le gluten de maïs, la semoule de maïs, l’amidon de maïs, le glucose de maïs et l’huile de maïs.

Le maïs MON 810 contient le gène d'une bactérie lui permettant de sécréter la toxine Bt, insecticide détruisant les larves d’un papillon parasite : la pyrale du maïs. 

Rappel de  l’affaire Bablok


Le Land de Bavière possède des terrains sur lesquels il réalise depuis plusieurs années des cultures expérimentales de maïs MON 810 à des fins de recherche. 

M. Karl Heinz Bablok est un apiculteur amateur allemand, qui produit, à proximité de ces terrains, du miel et du pollen en pelotes, destinés à être vendus sous la forme de compléments alimentaires. 

En 2005, il fait réaliser des analyses sur ses produits par un laboratoire qui décèle la présence de traces d’ADN MON 810 (dans une proportion de 4,1 % par rapport à l’ADN total du maïs) et des protéines transgéniques (toxines Bt) dans le pollen de maïs récolté dans des ruches situées à 500 m des terrains de l’Etat de Bavière. 

Considérant que la présence de résidus de maïs génétiquement modifié a rendu ses produits impropres à la commercialisation et à la consommation, M. Bablok engage des poursuites judiciaires devant le Tribunal administratif d’Augsburg (Tribunal administratif de Bavière) contre l’Etat de Bavière (le Freistaat Bayern). Quatre autres apiculteurs amateurs, voisins de M. Bablok, se joignent à sa démarche. 

Le 6 septembre 2011, la cour de justice européenne décide que du miel contaminé avec du pollen de maïs MON 810 ne peut être commercialisé faute d’autorisation de ce pollen pour l’alimentation humaine. Cet arrêt indique également qu’un étiquetage est obligatoire au-delà d’une présence de 0.9% de pollens issus d’OGM autorisés dans l’alimentation humaine. 

La conséquence logique de cet arrêt aurait dû être l’édiction par les états de l’Union européenne de règles visant à protéger l’apiculture contre les contaminations par les OGM. Malheureusement la Commission a préféré demander aux Etats membres d’attendre avant d’agir… 

C’est pourquoi, une pétition a été créée, puis enregistrée auprès de la Commission des pétitions du Parlement européen. 


L’impossible coexistence « OGM / apiculture » établie par la justice


Depuis l’apparition des premières cultures d’OGM en Europe il y a quelques années, les apiculteurs ne cessent d’alerter les pouvoirs publics sur l’impossible coexistence entre ces cultures et l’apiculture. Sous l’influence du lobby OGM et semencier, la Commission Européenne et les autorités nationales sont jusqu’à présent restées sourdes à cet appel.

Or, un apiculteur allemand qui a constaté la présence de pollen de maïs OGM MON 810 dans son miel a intenté une action en justice. Le 5 septembre 2011, la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) a décidé qu’un tel miel ne pouvait pas être commercialisé.

Nos gouvernants ne peuvent donc plus feindre d’ignorer cette réalité : l’autorisation de cultures d’OGM en plein champ serait fatale à l’apiculture (miel, pollen, propolis) et à l’abeille.

Gare aux manigances


Les consommateurs européens ne veulent pas d’OGM dans le miel. La prise de conscience environnementale est devenue telle que la Commission Européenne ne peut prendre le risque de sacrifier délibérément l’abeille au profit de multinationales. Depuis la décision de la CJUE, les tractations vont pourtant bon train.

L’arrêt de la Cour de Justice s’appuie sur le fait que le pollen de maïs MON 810 n’est pas autorisé à la consommation humaine. Des manipulations juridiques qui permettraient de contourner cette interdiction dans le cas du miel sont à l’étude, au mépris de la transparence exigée par les consommateurs.

Seule solution : le moratoire


La coexistence des cultures OGM en plein champ et de l’apiculture est impossible. Personne ne peut plus ignorer cette réalité.

L’abeille est un élément indispensable de l’environnement, de la biodiversité, et un atout incontournable pour la pollinisation de nombreuses cultures. Déjà mise à mal par la pression des pesticides, elle pourrait tout bonnement disparaître de nos campagnes par décision politique, ou être accusée de disséminer les pollens OGM !

Face à ce risque inadmissible, nous demandons instamment à John Dalli, Commissaire européen à la Santé et à la Consommation, et à nos décideurs européens et nationaux de protéger l’abeille, l’apiculture et les professionnels de l’apiculture et de : 
  • suspendre immédiatement et ne pas renouveler l’autorisation de culture en plein champ du maïs MON 810, 
  • bloquer l’avancée de tous les dossiers de plantes génétiquement modifiées nectarifères ou pollinifères, 
  • faire évaluer rigoureusement l’impact des plantes transgéniques sur les ruchers, notamment les couvains et les abeilles hivernales, et de rendre publics tous les protocoles et résultats 
  • respecter le droit à la transparence pour les consommateurs.
Le miel et les produits de la ruche doivent rester des aliments sains et naturels.



Signer la pétition ---> ICI



Les organisations partenaires de la pétition : 

Agir pour l’environnement, Amis de la Terre, Apis Bruoc Sella, Attac, ASPAS, Biocoop, CONAPI, Confédération Paysanne, Danmarks Biavlerforening, FFAP, FNAB, FNE, FNOSAD, FRAPNA, Générations Futures, GIET Info, Greenpeace, Inter-Environnement Wallonie, LPO, Natagora, Nature et Progrès, Nature et Progrès Belgique, Mouvement de l’Agriculture Bio-Dynamique, OGM Dangers, One Voice, Réseau Semences Paysannes, Syndicat National d’Apiculture, UNAAPI, Union Nationale de l’Apiculture Française, Veille au grain



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