Décédé
le 5 mars 2013 à l’âge de 58 ans des suites d’un cancer, le président Hugo
Chavez marquera à jamais l’histoire du Venezuela et de l’Amérique latine.
Il restera aussi comme l’homme politique le plus détesté des médias d’Occident en général, et de France en particulier. Les journaux Le Monde et Libération en ont fait leur cible préférée, instruisant à son encontre des procès perpétuels. Alors que le président du Venezuela a toujours eu contre lui l’immense majorité des médias de son pays, possédés par des équivalents locaux de Dassault, on l’a systématiquement suspecté de mettre la presse au pas.
Il restera aussi comme l’homme politique le plus détesté des médias d’Occident en général, et de France en particulier. Les journaux Le Monde et Libération en ont fait leur cible préférée, instruisant à son encontre des procès perpétuels. Alors que le président du Venezuela a toujours eu contre lui l’immense majorité des médias de son pays, possédés par des équivalents locaux de Dassault, on l’a systématiquement suspecté de mettre la presse au pas.
Bref,
dans un monde médiatique fonctionnant sur le mode binaire - les bons contre les
méchants - Chavez était d’office classé dans le camp du mal. Le Venezuela
devait être mis au banc de la civilisation, à la différence du Qatar ou de
l’Arabie Saoudite, par exemple, ces pays amis de l’Occident, forcément respectueux
des droits de l’homme, du citoyen et surtout de la femme…
Pourquoi
les Etats-Unis se sont-ils opposés à Chavez ? Pour le pétrole bien sûr !
Mais si les Etats-Unis sont habitués à gagner les guerres du pétrole, on leur a
tenu tête au Venezuela. Il a été démontré qu’il est possible d’employer
l’argent du pétrole de façon intelligente et utile. Pas comme à Dubaï où l’on
construit des hôtels à vingt mille euros la nuit au milieu d’un monde arabe
sous-développé. Pas comme au Nigeria où la faim tue chaque jour alors que ce
pays est un des plus gros exportateurs mondiaux de pétrole.
Dès
lors, on l’a accusé de tous les péchés : « populiste »,
« dictateur », « antisémite », etc… Mais que s’est-il passé
sur le terrain ? Dans un hommage au président disparu, Salim Lamrani*, Maître de
conférences à l’Université de la Réunion, a rappelé 50 bonnes vérités à dire ou
à redire…
1.
Jamais dans l’histoire de l’Amérique latine, un leader politique n’avait
atteint une légitimité démocratique aussi incontestable. Depuis son arrivée au
pouvoir en 1999, seize élections ont eu lieu au Venezuela. Hugo Chavez en a
remporté quinze, dont la dernière date du 7 octobre 2012. Il a toujours battu
ses opposants avec un écart allant de dix à vingt points.
2.
Toutes les instances internationales, de l’Union Européenne à l’Organisation
des Etats américains, en passant par l’Union des nations sud-américaines et le
Centre Carter, ont été unanimes pour reconnaître la transparence des scrutins.
3.
Jimmy Carter, ancien président des Etats-Unis, a déclaré que le système
électoral vénézuélien était le « meilleur au monde ».
4.
L’universalisation de l’accès à l’éducation élaborée depuis 1998 a eu des
résultats exceptionnels. Près de 1,5 million de Vénézuéliens ont appris à lire,
écrire et compter grâce à la campagne d’alphabétisation, nommée Mission
Robinson I.
5. En
décembre 2005, l’UNESCO a décrété que l’illettrisme avait été éradiqué au
Venezuela.
6. Le
nombre d’enfants scolarisés est passé de 6 millions en 1998 à 13 millions en
2011 et le taux de scolarité dans l’enseignement primaire est désormais de 93,2%.
7. La
Mission Robinson II a été lancée afin d’amener l’ensemble de la population à
atteindre le niveau du collège. Ainsi, le taux de scolarité dans l’enseignement
secondaire est passé de 53,6% en 2000 à 73,3% en 2011.
8. Les
Missions Ribas et Sucre ont permis à des centaines de milliers de jeunes
adultes d’entreprendre des études universitaires. Ainsi, le nombre d’étudiants
est passé de 895 000 en 2000 à 2,3 millions en 2011, avec la création de
nouvelles universités.
9. Au
niveau de la santé, le Système national public de santé a été créé afin de
garantir l’accès gratuit aux soins à tous les Vénézuéliens. Entre 2005 et 2012,
7 873 centres médicaux ont été créés au Venezuela.
10. Le
nombre de médecins est passé de 20 pour 100 000 habitants en 1999 à 80 pour 100
000 habitants en 2010, soit une augmentation de 400%.
11. La
Mission Barrio Adentro I a permis de réaliser 534 millions de consultations
médicales. Près de 17 millions de personnes ont ainsi pu être soignées, alors
qu’en 1998, moins de 3 millions de personnes avaient un accès régulier aux
soins. 1,7 millions de vies ont ainsi été sauvées entre 2003 et 2011.
12. Le
taux de mortalité infantile est passé de 19,1 pour mille en 1999 à 10 pour
mille en 2012, soit une réduction de 49%.
13.
L’espérance de vie est passée de 72,2 ans en 1999 à 74,3 ans en 2011.
14.
Grâce à l’Opération Milagro lancée en 2004, 1,5 million de Vénézuéliens
atteints de cataractes et autres maladies oculaires, ont retrouvé la vue.
15. De
1999 à 2011, le taux de pauvreté est passé de 42,8% à 26,5% et le taux de
pauvreté extrême de 16,6% à 7%.
16. Au
classement de l’Indice de développement humain (IDH) du Programme des Nations
unies pour le développement (PNUD), le Venezuela est passé du 83ème rang en
2000 (0,656) au 73ème rang en 2011 (0,735), intégrant ainsi la catégorie des
nations à l’IDH élevé.
17. Le
coefficient de GINI, qui permet de calculer les inégalités dans un pays, est
passé de 0,46 en 1999 à 0,39 en 2011.
18.
Selon le PNUD, le Venezuela, qui dispose du coefficient de GINI le plus bas
d’Amérique latine, est le pays de la région où il y a le moins d’inégalités.
19. Le
taux de malnutrition infantile a été réduit de près de 40% depuis 1999.
20. En
1999, 82% de la population avait accès à l’eau potable. Ils sont désormais 95%.
21.
Durant la présidence de Chavez, les dépenses sociales ont augmenté de 60,6%.
22.
Avant 1999, seules 387 000 personnes âgées recevaient une pension de retraite.
Elles sont désormais 2,1 millions à en bénéficier.
23.
Depuis 1999, 700 000 logements ont été construits au Venezuela.
24.
Depuis 1999, le gouvernement a remis plus d’un million d’hectares de terres aux
peuples aborigènes du pays.
25. La
réforme agraire a permis à des dizaines de milliers d’agriculteurs de posséder
leurs terres. Au total, plus de 3 millions d’hectares de terres ont été
distribués.
26. En
1999, le Venezuela produisait 51% des aliments qu’il consommait. En 2012, la
production est de 71%, alors que la consommation d’aliments a augmenté de 81%
depuis 1999. Si la consommation de 2012 était similaire à celle de 1999, le
Venezuela produirait 140% des aliments consommés au niveau national.
27.
Depuis 1999, le taux de calories consommées par les Vénézuéliens a augmenté de
50% grâce à la Mission Alimentation qui a créé une chaîne de distribution de 22
000 magasins alimentaires (MERCAL, Casas de Alimentación, Red PDVAL), où les
produits sont subventionnés à hauteur de 30%. La consommation de viande a
augmenté de 75% depuis 1999.
28.
Cinq millions d’enfants reçoivent désormais une alimentation gratuite à travers
le Programme d’alimentation scolaire. Ils étaient 250 000 en 1999.
29. Le
taux de malnutrition est passé de 21% en 1998 à moins 3% en 2012.
30.
Selon la FAO, le Venezuela est le pays d’Amérique latine et de la Caraïbe le
plus avancé dans l’éradication de la faim.
31. La
nationalisation de l’entreprise pétrolière PDVSA en 2003 a permis au Venezuela
de retrouver sa souveraineté énergétique.
32. La
nationalisation des secteurs électriques et de télécommunications (CANTV et
Electricidad de Caracas) ont permis de mettre fin à des situations de monopole et
d’universaliser l’accès à ces services.
33.
Depuis 1999, plus de 50 000 coopératives ont été créées dans tous les secteurs
de l’économie.
34. Le
taux de chômage est passé de 15,2% en 1998 à 6,4% en 2012, avec la création de
plus de 4 millions d’emplois.
35. Le
salaire minimum est passé de 100 bolivars (16 dollars) en 1999 à 2047,52
bolivars (330 dollars) en 2012, soit une augmentation de plus de 2000%. Il
s’agit du salaire minimum en dollars le plus élevé d’Amérique latine.
36. En
1999, 65% de la population active touchait le salaire minimum. En 2012, seuls
21,1% des travailleurs disposent de ce niveau de salaire.
37.
Les adultes d’un certain âge n’ayant jamais travaillé disposent d’un revenu de
protection équivalant à 60% du salaire minimum.
38.
Les femmes seules et les personnes handicapées reçoivent une allocation
équivalente à 80% du salaire minimum.
39. Le
temps de travail est passé à 6h par jour et à 36 heures hebdomadaires sans
diminution de salaire.
40. La
dette publique est passée de 45% du PIB en 1998 à 20% en 2011. Le Venezuela
s’est retiré du FMI et de la Banque mondiale en remboursant par anticipation
toutes ses dettes.
41. En
2012, le taux de croissance au Venezuela a été de 5,5%, l’un des plus élevés au
monde.
42. Le
PIB par habitant est passé de 4 100 dollars en 1999 à 10 810 dollars en 2011.
43.
Selon le rapport annuel World Happiness de 2012, le Venezuela est le second
pays le plus heureux d’Amérique latine, derrière le Costa Rica, et le 19ème au niveau
mondial, devant l’Allemagne ou l’Espagne.
44. Le
Venezuela offre un soutien direct au continent américain plus important que les
Etats-Unis. En 2007, Chavez a alloué pas moins de 8,8 milliards de dollars en
dons, financements et aide énergétique contre seulement 3 milliards pour
l’administration Bush.
45. Pour
la première fois de son histoire, le Venezuela dispose de ses propres
satellites (Bolívar et Miranda) et est désormais souverain dans le domaine de
la technologie spatiale. Internet et les télécommunications sont disponibles
sur tout le territoire.
46. La
création de Pétrocaribe en 2005 permet à 18 pays d’Amérique latine et de la
Caraïbe, soit 90 millions de personnes, d’acquérir du pétrole subventionné à
hauteur de 40% à 60%, et d’assurer leur sécurité énergétique.
47. Le
Venezuela apporte également son aide aux communautés défavorisées des
Etats-Unis en lui fournissant de l’essence à des tarifs subventionnés.
48. La
création de l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA)
en 2004 entre Cuba et le Venezuela a jeté les bases d’une alliance intégratrice
basée sur la coopération et la réciprocité, qui regroupe huit pays membres, et
qui place l’être humain au centre du projet de société, avec l’objectif de
lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale.
49.
Hugo Chavez est à l’origine de la création en 2011 de la Communauté des Etats
d’Amérique latine et de la Caraïbe (CELAC) qui regroupe pour la première fois
les 33 nations de la région, qui s’émancipent ainsi de la tutelle des
Etats-Unis et du Canada.
50.
Hugo Chavez a joué un rôle essentiel dans le processus de paix en Colombie.
Selon le président Juan Manuel Santos, « si nous avançons dans un projet
solide de paix, avec des progrès clairs et concrets, des progrès jamais
atteints auparavant avec les FARC, c’est également grâce au dévouement et à
l’engagement de Chavez et du gouvernement du Venezuela ».
* Salim
Lamrani est Docteur ès Etudes Ibériques et Latino-américaines de
l’Université Paris IV-Sorbonne, Maître de conférences à l’Université de la
Réunion et journaliste, spécialiste des relations entre Cuba et les
Etats-Unis.
Son
dernier ouvrage s’intitule État de siège. Les sanctions économiques des
Etats-Unis contre Cuba, Paris, Éditions Estrella, 2011 (prologue de Wayne S.
Smith et préface de Paul Estrade).
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