L’année
2014 qui s’achève marque la mi-mandat du quinquennat de François Hollande,
trente mois s’étant écoulés depuis l’élection présidentielle du 6 mai 2012
jusqu'au 6 novembre dernier.
Mais, pour une majorité de Français, c’est aussi la fin d'un certain espoir qu’avait suscité la victoire du candidat socialiste pour apporter des réponses sérieuses aux difficultés que rencontrent des millions de salariés et leurs familles…
Mais, pour une majorité de Français, c’est aussi la fin d'un certain espoir qu’avait suscité la victoire du candidat socialiste pour apporter des réponses sérieuses aux difficultés que rencontrent des millions de salariés et leurs familles…
L’année
2014 est celle de la confirmation de la politique de François Hollande. D’un
côté, des réformes sociétales avant tout, le Président venant encore d’évoquer
récemment le vote des étrangers aux élections locales ou les modalités de fin
de vie des personnes âgées, et de l’autre l’absence de vraies réformes
économiques et sociales, voire le vote de « réformes » que la droite
n’avait pas osé faire jusqu’alors !
Le
tout sur fond de ministres démissionnaires pour cause de divergence avec la
politique suivie ou de secrétaires d’état et conseillers de la Présidence
démissionnés d’office pour cause de comportement pour le moins douteux…
Adieu les vrais changements !
- Adieu
en particulier à une réforme fiscale d’envergure et un retour à une réelle progressivité
de l‘impôt sur le revenu ! Dès lors que le nombre de tranches comme
l’éventail des taux d’imposition ont été réduits et resserrés vers le
bas, notamment par Laurent Fabius, ministre des finances en 2000, l’IR
n’est plus hélas calculé en fonction des «facultés» de chacun. Et en 2015,
la France restera toujours un pays unique au monde avec notamment des niches
fiscales dont le montant total est supérieur au produit même de l'impôt sur le
revenu !
Pas
touche non plus à la fiscalité locale qui varie d’un montant de 1 à 4 suivant
les régions et dont les bases de calcul sont totalement archaïques car elles
datent de 1961 (taxe foncière) et de 1970 (taxe d’habitation). De plus, le
montant à payer pour les contribuables ne dépend pratiquement pas du revenu
fiscal déclaré, sauf pour les personnes qui ont des difficultés sociales graves
et qui bénéficient d’exonérations partielles ou totales. Ainsi, comme le
souligne la cour des comptes, "les ménages modestes ou moyens subissent
proportionnellement un prélèvement plus lourd que les ménages les plus
aisés".
Sans
compter les impôts indirects en augmentation constante qui frappent de la même
façon les familles riches comme les familles pauvres et qui ont pris une part
démesurée dans le budget de l'Etat (environ 60% des recettes fiscales
!). En guise de cadeaux de réveillon pour la nouvelle année, il est encore
prévu 2 centimes de plus pour l'essence, 2,4 centimes pour le diesel, 2,4
centimes pour le fuel domestique, une augmentation de 1,8% pour le gaz, de 2,25%
pour la redevance de l'audiovisuel, de 2,5% pour le prix de l'électricité, de
15% pour le prix du timbre qui passe de 0,66 € à 0,76 €, etc. alors que le
taux d'inflation 2014 est officiellement de 0,3% !
- Adieu
à une réforme du mode de financement de la Sécurité sociale ! Alors que l’on
sait pertinemment que le financement des différents régimes de Sécurité
sociale, basé essentiellement sur des cotisations salariales, est la
principale cause des déficits permanents, on préfère continuer à dérembourser
régulièrement le prix des médicaments, multiplier les forfaits à la charge des
assurés sociaux ou rallonger l’âge de départ en retraite plutôt que d’instaurer
un autre financement basé sur les revenus tels que déclarés à l’administration
fiscale !
Un
changement d’assiette, même partiel, des cotisations sur salaires vers les
revenus fiscaux, serait à la fois plus juste et plus rémunérateur (un point de
cotisation assis sur le revenu fiscal rapportant sensiblement plus que le même
taux appliqué sur le seul salaire).
- Adieu
à une Europe au service des peuples ! Avec la mondialisation et une France
qui reste sans protection tarifaire, contrairement à la plupart des pays du
monde, les entreprises françaises continuent à péricliter ou s’exilent dans des
pays tiers où la main d’œuvre est peu onéreuse…
Deux
logiques sont face à face, celle des salariés qui exigent le maintien des
emplois et du savoir-faire local et celle des actionnaires qui, au nom du
sacro-saint droit de propriété, estiment avoir le droit de fermer une usine en
bloquant toute perspective de maintien de la production.
Le
chômage explose et toujours, par habitude mais surtout par stratégie de
communication, quel que soit le parti au pouvoir, les ministres et les médias
préfèrent ne parler que des chômeurs de catégorie A qui sont au nombre de 3,4
millions mais comme le souligne les statistiques officielles du chômage, il y a
en réalité plus de 6 millions de chômeurs, toutes catégories confondues !
Et
pour couronner le tout, la France a donné son aval à la nomination le 27 juin
2014 du nouveau président de la commission de Bruxelles, Jean-Claude
Juncker, l’un des champions du secret bancaire en Europe, ex premier ministre
du Luxembourg qui est un paradis fiscal ! Jean-Claude Juncker a été
personnellement mis en cause dans l'affaire Luxleaks qui révèle de manière
détaillée l'organisation de l'exil fiscal de plus de 1000 entreprises avec
l'approbation de l'administration luxembourgeoise des impôts...
Une anomalie flagrante à l'heure où il est nécessaire d'incarner une rupture pour redonner aux citoyens le goût de l’Europe et de la politique.
Une anomalie flagrante à l'heure où il est nécessaire d'incarner une rupture pour redonner aux citoyens le goût de l’Europe et de la politique.
- Adieu
au combat contre l’escroquerie de la dette publique ! Fin 2013, la dette
publique estimée par l'Insee, était évaluée à 1 925 milliards €, soit
93,5 % du PIB. Elle a dépassé officiellement les 2 000 milliards
€ au deuxième trimestre 2014.
Si
l’on revenait à la situation d’avant 1973 où l’Etat empruntait directement à la
Banque de France à taux zéro pour financer son déficit, il n’y aurait plus de
problème de dette. Un calcul précis révèle en effet que de 1980 à 2008, la
dette a augmenté de 1088 milliards €, les intérêts payés se montant à 1306
milliards € ! Sans les intérêts encaissés par les financiers privés, la
dette publique française se serait élevée, fin 2008, à 21,4 milliards € au
lieu de 1327,1 milliards € !
Le
plus dramatique, c’est qu’on continue à pérorer sans fin sur les plateaux de
télévisions, à la radio et dans les colonnes de la presse sur « l’insupportable
fardeau de la dette », « la France en faillite », « les
nécessaires sacrifices à faire », « la nécessité de ne pas vivre
au-dessus de nos moyens », etc. Les « éminents journalistes »
que sont les Apathie, Barbier, Calvi, Demorand, Joffrin, Lechypre, Lenglet,
Pernaut, Pujadas, occultent systématiquement le problème causé à la France et à
de nombreux pays d'Europe par le financement de la dette publique par des
organismes bancaires privés.
Mais
la force de la République réside plus dans ses principes et la capacité de
réaction de ses citoyens que dans les mises en scène gouvernementales ou
journalistiques. Redonner des perspectives d’action crédibles à l’ensemble du
monde du travail pour faire face à la crise et à la catastrophe sociale,
écologique et démocratique qu’elle entraîne, voilà ce que l’on peut souhaiter
de mieux pour l’année 2015…
A tous
les combattants de l'ombre, à tous ceux qui souffrent, à tous ceux qui
regardent la vie des autres, à tous ceux qui en espèrent une autre, meilleurs
vœux pour 2015.
Que
cette nouvelle année vous apporte bonheur, santé, succès personnel et
professionnel.
Photo Creative Commons
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