En
dépit d’un jugement défavorable du tribunal de commerce de Grenoble,
les salariés d’Ecopla, à Saint-Vincent-de-Mercuze dans le département de
l'Isère, ne baissent pas les bras pour racheter leur entreprise.
> Signer la pétition ICI
Ils occupent
actuellement leur usine et ont reçu le soutien des habitants et de
nombreux élus de la région pour empêcher le déménagement en Italie des machines
de la dernière unité de production de barquettes en aluminium en France...
L'entreprise
Ecopla produit des barquettes et des rouleaux aluminium pour l’industrie
agro-alimentaire européenne depuis 1960. La qualité de son savoir-faire Made in
France est appréciée par les acteurs majeurs industriels de l’agroalimentaire
français (qui produisent tartes, brioches, cakes, pizzas, gratins, etc.) et les
clients distributeurs (boulangerie-pâtisserie, traiteurs, etc.).
Un
groupe de salariés lutte depuis plusieurs années pour reprendre leur
entreprise qui est passée entre les mains d'actionnaires financiers étrangers
successifs qui ont vidé les comptes de la société, s'appropriant sans motif la
trésorerie de l'entreprise.
Après la mise en liquidation judiciaire
l'entreprise ayant été dépossédée de sa trésorerie, une quarantaine de
salariés a monté un projet de Société Coopérative et Participative (Scop) avec
le soutien de ses clients, de partenaires financiers et de l’Union
régionale des Scop Rhône-Alpes. Avec 2,3 millions d'euros
rassemblés, les salariés ont pu proposer une offre de reprise au Tribunal
de Commerce de Grenoble.
Mais
le 17 juin dernier, le tribunal a rejeté cette offre pour reprendre
les actifs de la seule usine d’emboutissage de barquettes en aluminium en
France. A l’offre proposée par les salariés, le Tribunal de commerce a préféré
celle de 1,5 million d’euros de Cuki Cofresco, un groupe italien en difficulté,
laquelle aboutira au déménagement pur et simple des machines et à la perte
définitive d’un site industriel et des emplois correspondants dans la région.
Ce
jugement est une décision à très courte vue car il privilégie immédiatement les
créanciers, qui sont principalement l’Urssaf et l’AGS (Association pour la
gestion du régime de Garantie des créances des Salariés), au lieu de maintenir
les emplois et un savoir-faire dans la région. Le projet
présenté prévoyait la sauvegarde immédiate de 20 emplois, avec la
perspective de passer à 50 emplois sur trois ans.
Lors
d’une récente conférence de presse sur le site de Saint-Vincent-de-Mercuze pour
faire le point sur la situation, outre une présence plus importante qu’à
l’accoutumée des habitants de la région, de nombreux maires avaient fait le
déplacement. On a noté la présence de Christophe Engrand,
conseiller départemental (LR), Philippe Langénieux-Villard,
conseiller régional (LR), Annie David, sénatrice (PCF), Pierre Ribeaud (députe
PS).
Tous
unanimement, demandent une prise de position du procureur de la République qui
pourrait casser ce jugement pour permettre le maintien du site industriel. Mais
pour l’instant, ce dernier n’a pas bougé. Comme le résume l’avocat des salariés,
Pierre Janot, dans une interview auprès de France 3 Alpes, « L’État ne
peut être schizophrène, il ne peut pas dire à la fois « nous voulons tout
faire pour que les emplois soient préservés sur le plan industriel » et ne
pas être capable d’oublier le volet purement financier, du moins créancier de
cette affaire. »
Aujourd’hui,
les salariés ont fait appel du jugement auprès du procureur, jugement qui
pourrait intervenir à tout moment. Ils ont aussi lancé un appel aux habitants
pour qu’ils viennent les aider à maintenir la surveillance de l’usine et à
intervenir en cas de besoin « même s’il faut désobéir » comme
l’indiquait Annie David, sénatrice PCF de la circonscription. Ils ont écrit
à Emmanuel Macron, Ministre de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique et
saisi différentes instances politiques et économiques pour leur demander de
réagir à cette décision comme cela a été le cas pour l'entreprise
SET, leader mondial dans l'assemblage des capteurs à infrarouge, qui est
passée en Scop en 2012. Mais il est vrai qu'à l'époque le ministre délégué à
l'économie sociale et solidaire était Benoît Hamon...
L’union
régionale des Scop (Urscop) s’engage aussi fortement pour soutenir les
salariés. Son directeur, Michel Rohart, a appelé tous les élus présents à
écrire à François Hollande et Manuel Valls pour leur exprimer le désir de voir
vivre l’entreprise et lancé une pétition en ligne.
Pour
l'instant, François Hollande et Manuel Valls restent sourds, occupés
qu'ils sont par l'Euro de football et une victoire éventuelle de l'équipe
de France pour essayer " de mettre le pays de bonne humeur
" et faire remonter par là même leur côte de popularité...
> Signer la pétition ICI
Photo
Creative Commons
Lire
toutes les infos du blog :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire