Après
une première baisse de 5 euros du montant de l'Aide personnalisée
au logement (APL) en 2017, le gouvernement coupe une nouvelle fois dans le
pouvoir d’achat des familles modestes.
Passé
inaperçu en décembre dernier, un vote de la majorité gouvernementale LREM a acté pour 2018 une non-revalorisation de l'APL en fonction de l'indice des
loyers calculé par l'INSEE…
Les aides personnalisées au logement sont versées par les caisses d'allocations familiales (CAF) ou la mutualité sociale agricole (MSA) et cofinancées pour l'essentiel par l'État et les régimes de prestations familiales.
Le
montant total des aides au logement est de l'ordre de 18 milliards d'euros,
dont près de 17 milliards sont versés à des locataires. 6,3 millions de
ménages (soit 20 % de l'ensemble des ménages), dont 5,8 millions de
locataires (soit 44 % de l'ensemble des locataires), perçoivent une aide
au logement.
Deux mesures régressives en quelques mois
Le
montant des APL a été abaissé de cinq euros pour les prestations dues à compter
du 1er octobre 2017. Alors
que le mouvement HLM, les organisations de défense des locataires comme la Confédération Nationale du Logement (CNL),
les associations de défense des consommateurs comme Consommation Logement Cadre de vie (CLCV), les organisations étudiantes et les syndicats étaient vent debout contre
cette mesure, le décret avalisant la baisse a néanmoins été pris le 29 septembre
2017.
Le
gouvernement a ensuite intégré en décembre 2017 une autre mesure passée
inaperçue au moment du vote du budget 2018 : "
L'indexation au 1er octobre des paramètres du barème de l'aide personnalisée au
logement, de l'allocation de logement familiale et de l'allocation de logement
sociale prévue, respectivement, au septième alinéa de l'article L.
351-3 du code de la construction et de l'habitation, au deuxième alinéa de
l'article L. 542-5 du code de la sécurité sociale et au troisième alinéa
de l'article L. 831-4 du même code, n'est pas appliquée en 2018 ",
est-il écrit dans la loi de finances votée par la majorité LREM.
Habituellement revalorisées tous les ans, à partir du mois d'octobre, les APL ne seront donc pas indexés en 2018 sur l'indice des loyers calculé par l'INSEE. Cette
mesure est quasiment une première car les APL ont toujours
été indexées sur l’indice de référence des loyers. La seule exception est à
mettre au compte de l’ère Sarkozy où l’ancien président de la République avait gelé
cette indexation « exceptionnellement » en 2012.
Sur
Twitter, Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation Abbé Pierre,
explique que la coupe de 5 euros l’an dernier fait bis
répétita cette année mais cette fois-ci de « manière moins visible ». Une
mesure d’autant plus injuste que toujours selon Manuel Domergue, étant donné
que c’est en pourcentage, cela « touchera plus ceux qui ont beaucoup
d’APL, c’est-à-dire les très pauvres et les familles nombreuses. Le
montant moyen d’une APL est de 231 € / mois. La réduire en moyenne de 1,8 % (taux
d'inflation estimé), c’est donc la réduire de 4,2 € par mois. Et ça passe sans
le moindre souci, juste parce que c’est beaucoup moins simple à comprendre
qu’une coupe de 5 €. "
Une
mesure qui alarme aussi la CLCV qui déplore que ce soient " les plus démunis qui subiront encore de plein
fouet " cette nouvelle baisse.
Cette décision est d'autant plus étonnante qu'en août 2017, le Premier ministre, Édouard
Philippe, avait reconnu que la coupe de 5 euros n’était " pas intelligent
". Richard Ferrand, patron du groupe LREM à l’Assemblée nationale, sous la pression
de l’opinion, expliquait quant à lui qu’il s’agissait d’une " connerie
".
Finalement,
en ne revalorisant pas le montant des APL en 2018, c'est en fait une seconde baisse déguisée qui est avalisé après celle de 2017. Le mot " reforme " est ainsi une nouvelle fois galvaudé par le gouvernement d'Emmanuel Macron.
Après avoir supprimé l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) pour les personnes les plus riches (6 milliards € de recettes fiscales en moins), mis en place une taxe allégée sur les revenus financiers (4 milliards € de recettes en moins), supprimé l'exit taxe qui était destinée à dissuader les Français d'installer leur foyer fiscal à l'étranger (800 millions d'euros offerts aux ultra-riches), Emmanuel Macron est contraint de réduire les budgets sociaux en s'attaquant en priorité aux populations les plus modestes, celles qui lui coutent un « pognon de dingue ».
Enfin, cerise sur le gâteau, le président de la République envisage maintenant de se faire construire une
piscine personnelle au Fort de Brégançon (coût estimé de 34 000 €) et de changer toute la vaisselle de
l'Elysée pour un montant de 500 000 € selon le Canard Enchaîné…
Photo Creative Commons
Lire toutes les infos du blog :
1 commentaire:
Merci pour les infos, si cela continu, on va devenir de plus en plus pauvres à cause de lui, qui lui est loin d'être pauvre, il préfère donner aux riches qu'aider les personnes au smic à temps plein, qui n'arrive pas à joindre les deux bouts, la vie est trop cher Bonne journée....
Enregistrer un commentaire