11 janvier 2021

5G : le refus d'un moratoire pourrait s'avérer très dangereux !

Cinquième génération des standards pour la téléphonie mobile
La 5G arrive en France à grand renfort de publicité, le gouvernement vantant ses bénéfices pour les futurs utilisateurs. 

Mais l’Association nationale de défense des consommateurs et usagers (CLCV) a décidé d'attaquer en justice certaines offres commerciales 5G proposées par plusieurs opérateurs car l’information précontractuelle délivrée n’est pas satisfaisante…


La commission citoyenne sur le climat avait demandé un moratoire sur la 5G à cause d’inconnues concernant d'éventuels effets nocifs dus à l'utilisation de nouvelles bandes de fréquences. De son côté, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES)) a alerté le gouvernement à ce sujet début 2020 et demandé également un moratoire jusqu'à la conclusion d'études approfondies.

Emmanuel Macron a refusé ce moratoire au motif que refuser la 5G serait refuser le progrès et nous assimiler à des Amish. Mépris total au passage pour ces Amish qui, eux au moins, ne sont pas responsables de la dégradation de l'environnement.

L’argument environnemental

L’avènement de cette nouvelle technologie va nécessiter de s’équiper d’appareils compatibles. Les téléphones actuels, exception faite d’une poignée d’entre eux récemment commercialisés, ne permettent pas de capter la 5G. Que vont devenir alors  les millions, voire les milliards de smartphones 4G encore en bon état de marche ?

Un sacré revers pour le bilan carbone de la planète car la 5G fera croître les émissions de gaz carbonique de la France, telle est la conclusion du rapport du Haut Conseil pour le climat qui estime qu’en l’absence de mesures compensatoires, le coût carbone du déploiement de la 5G pourrait s’élever entre 2,7 millions de tonnes équivalent CO2 et 6,7 millions de tonnes équivalent CO2 en 2030.

La moitié des émissions supplémentaires générées par la 5G seront dues à la fabrication de nouveaux terminaux (téléphones, objets connectés, etc.). Un quart concernera le développement des réseaux, notamment les centres de données. Le dernier quart proviendra de la consommation électrique accrue : entre 16 térawatts-heures et 40 térawatts-heures en 2030, soit entre 5 % et 13 % de la consommation d’électricité en 2019.

Le rapport insiste aussi sur la hausse des émissions induites, majoritairement situées à l’étranger, qui pourraient faire augmenter les émissions importées par la France de 1,8 million de tonnes équivalent CO2 à 4,6 millions de tonnes équivalent CO2 en 2030.

L’argument médical

Doit-on craindre une catastrophe sanitaire ? Certes, rien n’atteste à ce jour de la nocivité de la 5G mais rien ne la contredit également. Cumulée à l’exposition aux ondes déjà générées par les réseaux 2G, 3G, et 4G, l’arrivée de la 5G augmentera forcément l’exposition globale. Par précaution, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), un organe qui dépend de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a classé les radiofréquences utilisées pour la 5G dans la catégorie des cancérogènes possibles.

Avec une transmission de données annoncée 100 fois plus rapide qu'avec la 4G actuelle, qui mise sur des fréquences de transmissions plus hautes (3-30 GHz), c'est peu dire que nous serons submergés de données, et donc d'ondes.

Le problème majeur vient de la portée plus courte de ces nouvelles ondes. Et qui dit portée plus courte, dit besoin accru d'antennes de transmission. Cette prolifération probable d'antennes a provoqué une levée de boucliers. Plus de 200 scientifiques et médecins ont demandé eux aussi un moratoire sur la 5G. Risques élevés de cancers, dommages génétiques et désordres neurologiques sont notamment mis en avant par ces savants.

L'association Robin des Toits considère quant à elle que nous allons tous devenir des rats de laboratoire, étant donné que l'impact de la 5G n'aura pas été mesuré et que celui-ci ne peut vraiment l'être qu'au bout de plusieurs années (mesure de l'augmentation des cancers dans un environnement 5G, par exemple).

Face à ce constat, il est primordial d’adopter urgemment un texte renforçant l’information précontractuelle et contractuelle des consommateurs : 

  • Une information claire sur le fait que la 5G est en déploiement progressif et que les débits varient du fait des fréquences utilisées par les opérateurs mais également du fait de la densité des utilisateurs.
  • Un renvoi systématique vers des cartes de couverture précises et actualisées qui devraient comporter l’indication des débits moyens observés, la mention d’un « débit théorique maximum » n’ayant aucune utilité informative pour les souscripteurs...


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