11 août 2013

Pour une proscription des pesticides néonicotinoïdes tueurs d'abeilles

En Europe, l'espèce la plus connue est Apis mellifera
Après plusieurs années de lutte acharnée des citoyens et des apiculteurs, la Commission européenne s'est officiellement décidé à interdire 3 pesticides néonicotinoïdes extrêmement dangereux pour les abeilles. 

Mais à y regarder de plus près, c’est une vaste escroquerie qui est en train de se mettre en place à Bruxelles, aux dépens des abeilles, de la biodiversité et de tous ceux qui se battent pour faire interdire les pesticides « tueurs d'abeilles » en Europe et dans le monde…


Le compromis que devrait adopter Bruxelles est en réalité un plan désastreux imposé par les multinationales agrochimiques comme Bayer, Syngenta et compagnie, qui mènent depuis des mois un lobbying effréné et extrêmement agressif auprès de la commission européenne.

L’objectif est d’empêcher l'interdiction réelle des pesticides tueurs-d’ abeilles - malgré les recommandations expresses des autorités sanitaires françaises et européennes - pour pérenniser les centaines de millions d'euros de profit annuel que ces produits rapportent aux grandes firmes qui les produisent !

Officiellement, les 3 pesticides les plus dangereux seront interdits pour une durée-test de deux ans à l'issue de laquelle les autorités sanitaires contrôleront si l'interdiction a mis un terme au massacre des abeilles, et s'il faut ou non interdire définitivement les néonicotinoïdes.

Or, cette soi-disant interdiction n'aura aucun effet sur la santé des abeilles !

En fait, les 3 pesticides seront interdits seulement quelques mois par an et largement utilisés tout le reste de l'année - sur près de 85% des céréales et sur une grande partie des cultures de fruits, légumes et herbes aromatiques - empoisonnant largement les sols et l'eau absorbés ensuite par les cultures soi-disant « non-traitées ».

De nombreuses études ont montré que ces substances toxiques peuvent rester présentes dans le sol jusqu'à trois ans après le traitement et que les cultures non-traitées replantées sur le même terrain révèlent des traces de néonicotinoïdes jusque dans leur pollen que viennent ensuite butiner les abeilles !

A la fin de la période-test de deux ans, les multinationales pourront prouver que les abeilles continuent d'être décimées malgré la soi-disant interdiction de leurs produits, et qu'ils n'y sont pour rien. Ils auront réussi à blanchir leurs pesticides et à maintenir leurs profits pour longtemps !

Si l’interdiction réelle de ces pesticides n’était pas effective, c'est un désastre environnemental sans précédent qui nous attend : 
  • les pesticides néonicotinoïdes continueront à être utilisés pour les cultures d'hiver, imprégnant ainsi durablement les sols et l'eau…
  • les cultures de printemps et d'été "non traitées" seront infectées par les résidus de ces pesticides, et empoisonneront les abeilles…
  • la mortalité massive des abeilles ne déclinera pas, malgré la soi-disant interdiction des néonicotinoïdes.
C’est pourquoi, il faut que la Commission européenne interdise purement et simplement ces pesticides tueurs d'abeilles, comme elle prétend le faire d'ailleurs !

D'après l'INRA, on pourrait réduire rapidement la consommation de pesticides en France de 30 à 40 % - sans aucune perte de revenus pour les agriculteurs - en revenant simplement à un système de rotation des cultures qui permettrait de combattre efficacement les parasites en réduisant durablement l'usage des traitements chimiques.

Cela représente tout de même, pour la France uniquement, plus de 20 000 tonnes de substances ultra-toxiques déversés chaque année en pure perte dans nos campagnes...


Pollinis - Réseau des Conservatoires Abeilles et Pollinisateurs
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