Ce sont d’autres prédateurs missionnés par l’Office National des Forêts (ONF) qui, sous prétexte d’entretenir la forêt, en font une exploitation mercantile sauvage. Des entreprises sans scrupules sont en train de défigurer cette forêt précieuse…
La forêt de Sénart s'étend sur environ 3 000 hectares, à l'extrémité ouest du plateau de la Brie, entre les vallées de la Seine et de l'Yerres. Elle s'étend sur quatorze communes (Boussy-Saint-Antoine, Brunoy, Combs-la-Ville, Draveil, Épinay-sous-Sénart, Étiolles, Lieusaint, Montgeron, Quincy-sous-Sénart, Saint-Germain-lès-Corbeil, Soisy-sur-Seine, Tigery, Vigneux-sur-Seine et Yerres).
Cette forêt fait partie du massif forestier de Sénart, propriété essentiellement domaniale
(91 % de sa superficie), qui compte également 5 % de forêts
privées, 3 % de forêts communales et 1 % de propriétés
régionales. Elle a donné son nom à la ville nouvelle de Sénart,
à laquelle appartiennent les communes de Combs-la-Ville, Lieusaint,
Saint-Pierre-du-Perray, Tigery et à la communauté d'agglomération Sénart
Val de Seine, qui regroupe les trois communes de Draveil, Montgeron et Vigneux-sur-Seine.
Lorsqu’on
se promène dans la forêt, on peut voir à quel point elle a été
ravagée. Le paysage est une désolation : des chênes centenaires
abattus alors qu’ils étaient parfaitement sains et alignés, des ramures
abandonnées dans la forêt hachée par les engins qui sont passés en dévastant
tout sur leur passage, des branches pendantes, des ornières profondes qui ont
écrasé le sol fertile.
Une
sauvagerie sans aucun égard pour le vivant car cette forêt est bien vivante et tous
s’accordent à reconnaître ses bienfaits. D’abord pour le climat car les arbres
permettent de lutter contre le réchauffement de la planète. Mais aussi parce
que la forêt accueille de nombreuses espèces, une biodiversité que l’on se doit
de protéger.
Les
principales essences sont le chêne, le châtaignier, le charme,
le bouleau, le pin sylvestre.
La faune est variée : sangliers, chevreuils, renards, lièvres, lapins et écureuils. Parmi les espèces d’oiseaux rencontrées se trouvent des pigeons, bécasses, corbeaux, canards, corneilles, pies et geais. C'est à son sous-sol argileux et à son absence de relief qu'on lui doit aussi environ 800 mares qui abritent plusieurs espèces de grenouilles et batraciens, dont certaines sont protégées.
Et donc, plus que jamais, l’enjeu essentiel est de préserver cette nature mais que veut dire entretenir la forêt quand on abat des arbres sains et centenaires ? L’ONF tient un discours bien ficelé : entretien, sécurité, préservation de la faune et de la flore mais il s’agit d’un discours marketé destiné surtout à faire taire tous ceux qui veulent davantage de protection pour cette forêt.
L’ONF
est un organisme placé sous la double tutelle du ministère chargé de
l'Agriculture et du ministère chargé de l'Environnement. C’est un établissement
à caractère industriel et commercial (EPIC). Il est financé en partie par
nos impôts et se charge aussi d’une mission commerciale : vendre le bois
Français à travers le monde, notamment
en direction de la Chine.
Dans
certaines autres régions pourtant on soigne la forêt en assurant des coupes
raisonnées et un débardage à cheval par exemple afin de protéger
l’environnement. Mais l’ONF exploite la forêt de Sénart sans se préoccuper de
la préserver : un arbre qui gêne le passage d’un engin est un arbre qui doit
être abattu !
C’est pourquoi l’ONF doit arrêter immédiatement les coupes dans cette forêt de Sénart. Les ministères de l’Agriculture et celui de l’Environnement doivent réformer notamment la gestion de l’ONF afin qu’il ne puisse lancer des coupes dans les forêts qu’à certaines conditions :
- lorsqu’il a présenté un programme avec un plan
mentionnant les arbres destinés à l’abattage et la raison de l’abattage ainsi
que les moyens mis en œuvre.
- lorsque ce programme a été avalisé par les
communes après examen par des experts indépendants de l’ONF qui évaluerons
l’impact écologique de l’opération.
- lorsque les communes ou départements concernés
ont mis en place une enquête d’utilité publique permettant d’informer les
citoyens et de leur donner la possibilité d’un recours.
- lorsque ces programmes s’inscrivent de façon
justifiée dans une vision globale et à long terme pour une gestion raisonnée
des massifs forestiers.
> Pour signer la pétition soutenue par l'Association Montgeron Environnement, c’est ICI
Photo Creative Commons
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