05 décembre 2020

Stop au saccage de la forêt de Sénart !

Petit bois du sud-est de l'Île-de-France
En forêt de Sénart, dans les départements de l'Essonne et de la Seine-et-Marne, des loups sont présents dans les bois mais ce ne sont pas ceux qu'on croit.

Ce sont d’autres prédateurs missionnés par l’Office National des Forêts (ONF) qui, sous prétexte d’entretenir la forêt, en font une exploitation mercantile sauvage. Des entreprises sans scrupules sont en train de défigurer cette forêt précieuse…


La forêt de Sénart s'étend sur environ 3 000 hectares, à l'extrémité ouest du plateau de la Brie, entre les vallées de la Seine et de l'Yerres. Elle s'étend sur quatorze communes (Boussy-Saint-Antoine, Brunoy, Combs-la-Ville, Draveil, Épinay-sous-Sénart, Étiolles, Lieusaint, Montgeron, Quincy-sous-Sénart, Saint-Germain-lès-Corbeil, Soisy-sur-Seine, Tigery, Vigneux-sur-Seine et Yerres).

Cette forêt fait partie du massif forestier de Sénart, propriété essentiellement domaniale (91 % de sa superficie), qui compte également 5 % de forêts privées, 3 % de forêts communales et 1 % de propriétés régionales. Elle a donné son nom à la ville nouvelle de Sénart, à laquelle appartiennent les communes de Combs-la-Ville, Lieusaint, Saint-Pierre-du-Perray, Tigery et à la communauté d'agglomération Sénart Val de Seine, qui regroupe les trois communes de Draveil, Montgeron et Vigneux-sur-Seine.

Lorsqu’on se promène dans la forêt, on peut voir à quel point elle a été ravagée. Le paysage est une désolation : des chênes centenaires abattus alors qu’ils étaient parfaitement sains et alignés, des ramures abandonnées dans la forêt hachée par les engins qui sont passés en dévastant tout sur leur passage, des branches pendantes, des ornières profondes qui ont écrasé le sol fertile.

Une sauvagerie sans aucun égard pour le vivant car cette forêt est bien vivante et tous s’accordent à reconnaître ses bienfaits. D’abord pour le climat car les arbres permettent de lutter contre le réchauffement de la planète. Mais aussi parce que la forêt accueille de nombreuses espèces, une biodiversité que l’on se doit de protéger.

Les principales essences sont le chêne, le châtaignier, le charme, le bouleau, le pin sylvestre.

La faune est variée : sangliers, chevreuils, renards, lièvres, lapins et écureuils. Parmi les espèces d’oiseaux rencontrées se trouvent des pigeons, bécasses, corbeaux, canards, corneilles, pies et geais. C'est à son sous-sol argileux et à son absence de relief qu'on lui doit aussi environ 800 mares qui abritent plusieurs espèces de grenouilles et batraciens, dont certaines sont protégées.

Et donc, plus que jamais, l’enjeu essentiel est de préserver cette nature mais que veut dire entretenir la forêt quand on abat des arbres sains et centenaires ? L’ONF tient un discours bien ficelé : entretien, sécurité, préservation de la faune et de la flore mais il s’agit d’un discours marketé destiné surtout à faire taire tous ceux qui veulent davantage de protection pour cette forêt.

L’ONF est un organisme placé sous la double tutelle du ministère chargé de l'Agriculture et du ministère chargé de l'Environnement. C’est un établissement à caractère industriel et commercial (EPIC). Il est financé en partie par nos impôts et se charge aussi d’une mission commerciale : vendre le bois Français à travers le monde, notamment  en direction de la  Chine.

Dans certaines autres régions pourtant on soigne la forêt en assurant des coupes raisonnées et un débardage à cheval par exemple afin de protéger l’environnement. Mais l’ONF exploite la forêt de Sénart sans se préoccuper de la préserver : un arbre qui gêne le passage d’un engin est un arbre qui doit être abattu !

C’est pourquoi l’ONF doit arrêter immédiatement les coupes dans cette forêt de Sénart. Les ministères de l’Agriculture et celui de l’Environnement doivent réformer notamment la gestion de l’ONF afin qu’il ne puisse lancer des coupes dans les forêts qu’à certaines conditions :

  • lorsqu’il a présenté un programme avec un plan mentionnant les arbres destinés à l’abattage et la raison de l’abattage ainsi que les moyens mis en œuvre.
  • lorsque ce programme a été avalisé par les communes après examen par des experts indépendants de l’ONF qui évaluerons l’impact écologique de l’opération.
  • lorsque les communes ou départements concernés ont mis en place une enquête d’utilité publique permettant d’informer les citoyens et de leur donner la possibilité d’un recours.
  • lorsque ces programmes s’inscrivent de façon justifiée dans une vision globale et à long terme pour une gestion raisonnée des massifs forestiers.

 

> Pour signer la pétition soutenue par l'Association Montgeron Environnement, c’est ICI


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