31 janvier 2015

Monsieur François Hollande, encore un effort pour abroger le délit de blasphème partout en France !

Parler mal de quelqu'un, injurier, calomnier
L’attentat contre Charlie Hebdo n’a pas seulement tué douze personnes mais s’est aussi attaqué à la liberté d’expression et à la démocratie. En France, cette liberté fon­da­men­tale implique le droit de cri­ti­quer les reli­gions et de les tour­ner en déri­sion. 

Ce que les dogmes religieux appellent « blasphème » concerne en fait les seuls adeptes d’un culte donné et ne sau­rait donc s’appliquer à l’ensemble des citoyens… 



Le blas­phème est un droit de la Répu­blique, légi­time et auto­risé. Seules sont inter­dites et sanc­tion­nées péna­le­ment les attaques contre les per­sonnes ou les groupes de per­sonnes, quand elles revêtent un carac­tère dif­fa­ma­toire, raciste, anti­sé­mite, xéno­phobe ou dis­cri­mi­na­toire.

Mais il existe toujours en France, dans les dépar­te­ments d’Alsace et de Moselle, un « délit de blas­phème », ves­tige dans le « droit local des cultes » de l’occupation bis­mar­ckienne de 1870. Il est tou­jours prévu et réprimé par l’article 166 du droit pénal local !

Et si après l’attentat contre Charlie, le gouvernement de François Hollande a promis de prendre un certain nombre de  mesures d’ordre administratif, juridique ou policière, il n’a pas annoncé de mettre fin au délit de blasphème en Alsace-Moselle !

Pourtant, une telle abro­ga­tion ne por­te­rait pas atteinte au libre exer­cice des cultes, puisque celui-ci est garanti par­tout en France par la Consti­tu­tion et la loi du 9 décembre 1905. Ce serait même un acte hau­te­ment sym­bo­lique, un devoir mini­mal du Par­le­ment et du Gou­ver­ne­ment fran­çais, à l’égard de la mémoire des vic­times de la liberté d’expression, saluée le 11 jan­vier par des mil­lions de per­sonnes qui ont défilé dans la rue. 

Mettre fin à cette déro­ga­tion locale poten­tiel­le­ment meur­trière aurait en même temps la valeur d’une réaf­fir­ma­tion, pour l’ensemble du ter­ri­toire, de la por­tée des liber­tés républicaines et un signal fort à l’égard de toutes les religions dont l’Islam qui a pris un sérieux retard sur la nécessaire conversion laïque.

Si François Hollande s’était engagé pendant la dernière campagne présidentielle à « ins­crire les prin­cipes fon­da­men­taux de la loi de 1905 sur la laï­cité dans la Consti­tu­tion » le pro­gramme du can­di­dat, publié le 26 jan­vier 2012, faisait appa­raître hélas une pro­po­si­tion numéro 46, sour­noi­se­ment anti-laïque : « La Répu­blique assure la liberté de conscience, garan­tit le libre exer­cice des cultes et res­pecte la sépa­ra­tion des Églises et de l’État, confor­mé­ment au titre pre­mier de la loi de 1905, sous réserve des règles par­ti­cu­lières appli­cables en Alsace et Moselle. »

Avec cette phrase et sous cou­leur de défendre la laï­cité, François Hollande voudrait ainsi graver dans le marbre le Concor­dat napo­léo­nien en Alsace-Moselle et par voie de conséquence aujourd'hui le délit de blasphème. 

Mais donner des gages aux religions n’est sans doute pas la meilleure réponse à apporter pour défendre la laïcité. C’est pourquoi, il convient d’exiger de la part du gouvernement l’abrogation immé­diate, par voie légis­la­tive, de ce délit de blas­phème déro­ga­toire aux lois de la Répu­blique et lié à la prétendue jus­ti­fi­ca­tion de meurtres barbares...




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